Theodore H. Bachenheimer est en avril 1923 à Braunscweig en Allemagne. Son père étant juif, la famille a fuit les Nazis d’abord à Vienne puis vers l’Etats-Unis en 1934.
Ted étudia le théâtre à Los Angeles et lorsque les japonais attaquèrent Pearl Harbor, s'engagea dans l'US Army et se porta volontaire pour l'Ecole parachutiste.
Ted fut incorporé à la Compagnie de QG du 2ème bataillon du 504th Parachute Infantry Regiment de la 82nd Airborne à Fort Bragg en Caroline du Nord.
Ted parlait parfaitement l’Anglais et l’Allemand ce qui fit de lui le spécialiste pour ramener des prisonniers où simplement pour désorganiser les arrières ennemis.
Ça réputation d’infiltration devint légendaire aussi bien dans les lignes amies que les lignes ennemies.
Il participa aux campagnes de Sicile et d’Italie où il fut décoré de la Silver Star.
Theodore Bachenheimer perdit la vie en Hollande le 23 octobre 1944 lors d’une mission derrière les lignes ennemies. Il avait été arrêté en compagnie de deux résistants Hollandais par la Gestapo. Son corps fut retrouvé le lendemain, une balle dans la tête et une dans la nuque.
Initialement inscrit officiellement comme "disparu," les hollandais l'ont enterré dans le cimetière local à T'Harde. En avril 1946, son corps fut ré enterré au cimetière militaires des Etats-Unis à Neuville-en-Condroz, Belgique et en avril 1949, il rapatrié et ré enterré à la demande de sa veuve à côté de ses parents dans la Chandler Gardens Section de Hollywood Forever Cemetery, tombe n°81.
"Ted semblait invulnérable. C'était le meilleur soldat de la guerre. Il partait souvent seul, mais acceptait quiconque souhaitait partir en patrouille avec lui. Il ramenait à chaque fois des prisonniers et des infos importantes. Un jour, Ted revint de Nimègue où il avait échangé tout seul des tirs avec les allemands qui occupaient la gare. Il nous dit qu'il avait besoin de deux hommes sachant faire du vélo. Mais puisque personne de notre platoon ne savait pédaler, c'est moi, mec paumé du fond du Kansas qui n'était jamais monté sur un vélo qui accepta de le suivre. Dès le premier tir d'un sniper, je suis devenu l'homme le plus rapide du pays à vélo. Ted nous a menés jusqu'au PC de la résistance Hollandaise situé dans une usine. Ted se comportait comme le patron. Il organisait des patrouilles derrière les lignes avec les résistants pour chasser les allemands de la ville. C'était un soldat magnifique, calme en toutes circonstances..."
- Private first class Willard Strunk, 82nd Airborne
"Bachenheimer avait l'habitude de chasser derrière les lignes allemandes, au point qu'il connaissait exactement les emplacements du CP de compagnie ennemi, de l'infirmerie ou des réserves, ainsi que les emplacements de mitrailleuses. Il connaissait même les noms des officiers et leur réputation parmi les soldats.
Il est impossible d'estimer le nombre d'encoches qu'il aurait pu avoir sur sa crosse ; Une nuit, selon sa légende, alors qu'il patrouillait seul dans la région du Volturno, il tomba sur une patrouille de six allemands. Il liquida le dernier homme et prit sa place. Un par un, il se débarrassa des allemands en remontant vers la tête de la colonne. Bachenheimer était ainsi. Nous le considérions comme un phénomène. sa connaissance de l'allemand, son sens de l'initiative et son sang froid avaient fait de lui un espèce de leader au sein de la résistance Hollandaise à Nimègue. De son quartier général dans un sous sol de la ville, il commandait près de 300 hommes, qui gênaient les mouvements de troupe allemands et collectaient d'importantes informations pour les Alliés. C'était une curieuse situation ; les allemands tenaient la ville, mais Bacheheimer la gérait. Quand nous sommes finalement entrés dans la ville, nous avons trouvé Bachenheimer tranquillement assis dans son sous sol, distribuant des ordres aux résistants. Des colonels et des généraux venaient prendre ses conseils..."
- Ross Carter, C Co/504th PIR
"Durant les combats pour la tête de pont d'Anzio, un grand garçon mince aux cheveux bouclés du 504 PIR devint une véritable légende. Private Ted Bachenheimer n'avait que 20 ans. Il avait le visage d'un enfant de choeur et souhaitait devenir chanteur d'opéra. Modeste, amical, très apprécié de ses camarades, Bachenheimer demeurait cependant un mystère au sein du régiment. On savait qu'il avait dû quitter l'Allemagne à l'âge de 10 ans pour fuir l'oppression nazie, et que sa famille s'était installée en californie.
Bachenheimer ne faisait pas grand cas de ses sentiments envers l'ennemi allemand. Au fond de lui même, il détestait le régime nazi. Sa spécialité était les raids en solitaire derrière les lignes allemandes et très vite, la Wehrmacht connut le nom de ce parachutiste américain qui représentait plus qu'un simple motif d'irritation, mais une menace mortelle.
Lt Col Warren Williams, CO du bataillon, pourtant soldat expérimenté, était ébahi par les exploits du jeune homme sur le champ de bataille. Observant un jour Bachenheimer se camoufler le visage avec de la poussière et de la suie avant de partir en mission, Williams lui demanda : "Ted, dis moi la vérité ; n'as tu jamais peur de partir ainsi en mission?"
"Et bien" répondit le jeune trooper, "Je suis un peu nerveux quand je quitte les lignes amies, et je dois pisser un peu dans le No man's land. Et ensuite, cela ne me dérange plus..."
- Vu dans "Agony at Anzio" de William B. Breuer