A la mémoire
C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de Dick Field. Il est décédé ce 25 avril 2016. Nous ne t'oublierons jamais, Dick, repose en paix, merci pour tous ce que tu as fait pour nous. GOYA!
Un grand merci à Dick Field pour avoir accepté et prit le temps de répondre à mes nombreuses questions.
Richard Field est né le 20 août 1924 dans la petite ville de Liberty dans l’état de New York. La famille compte 4 enfants, 1 fille et 3 garçons. Dick est le plus jeune des garçons.
« Mes parents ce sont séparés quand j’étais très jeune mais malgré que ce ne soit pas très agréables, j’ai eu une enfance heureuse, grandissant dans une agréable petite ville. »
Son papa exerçait le métier de mécanicien sur des voitures de toutes marques.
« J’étais encore étudiant que j’aidais déjà mon père sur les voitures. »
En mai 1943, peu après ces études, Dick Field fut appelé sous les drapeaux. Dick âgé alors de 18 ans, se porte volontaire pour les parachutistes.
« A la fin de ma formation de base, un officier de l’école aéroportée est venu dans notre camp demandent des volontaires pour rejoindre l’aéroporté. »
« Je me suis porté volontaire pour les troupes aéroportées à la fin de mon entraînement de base d’infanterie en août 1943.Cela ressemblait à quelque chose que je voulais faire e cela payait 50$ de plus par mois pour sauter d’un avion.»
« Mais parents m’ont trouvé un peu fou de rejoindre les unités de parachutistes mais ils l’acceptèrent. J’étais très jeune et plein de vie. J’étais âgé de 18 ans à l’époque.»
Dick Field rejoignit la Compagnie B du 551st Parachute Infantry Battalion. Il y reçut un entraînement, sans doute le plus difficile de toutes les troupes aéroportées. Le 23 novembre 1943, le Bataillon est envoyé au Fort Kobbe dans la zone du Canal de Panama en vue d’un saut sur l’île de la Martinique. En effet, il y avait un risque que celle-ci puisse abriter des U-Boot. Cependant, le « gouverneur » français dirigeant l’île s’allia avec le gouvernement de Charles de Gaulle et la mission aéroportée fut annulé.
En août 1943, le 551st PIB fût déployé au camp Mackall en Caroline du Nord où il y est resté jusqu’en mars 1944.
Le bataillon participa à des tests qui apportèrent beaucoup à l'histoire de combat de l'US Airborne. Un des tests fut un parachutage depuis des planeurs pour évaluer l'efficacité d'un tel saut de masse. Un C-47 remorquait deux planeurs chargés de parachutistes. Mais les tests furent jugés inefficaces par l'Airborne Command du Camp Mackall.
Lors d’un saut de nuit un accident coûtas la vie à 8 paras qui atterrirent dans un lac.
« J’étais à la compagnie B et oui, j’ai vraiment sauté de planeurs et j’ai aussi fait un saut près d’un lac où 8 paras se sont noyés. C’est une période que je ne pourrais jamais oublier. »
« La formation était très difficile mais cet entraînement serait très utile plus tard durant la Guerre. »
En avril 1944, le 551st PIB embarque direction l’Afrique.
« Notre voyage vers l’Europe en avril 1944 c’est bien passé. Certains navires ce sont fais attaquer mais le bateau sur lequel j’étais est arrivé en Afrique sans encombre. Nous avons débarqués à Oran en Afrique du Nord. »
Ensuite, le bataillon fut envoyé en Italie et participa à des manœuvres de pré combat en Sicile.
Dick Field se prépare pour l'opération Dragoon.
Ensuite le bataillon est envoyé dans le nord de Rome pour se préparer à l’opération DRAGOON, le premier saut de combat dans le sud de la France.
« Le 15 août nous avons embarqués à bord des C-47 et avons volés en direction du Sud de la France où nous avons été parachuté environ 25km à l’intérieur des terres. J’avais 19 ans. J’étais anxieux mais très désireux de sauter. J’ai raté la Drop Zone de 30 mètres. J’ai atterrit dans un vignoble de raisin mais je ne me suis pas fait mal avec les fils. Certains hommes se sont fait mal.
Notre première mission était de nettoyer le secteur pour l’arriver des planeurs. »
Dick Field participa à la libération de Draguignan. Tout le 551st PIB fut impliqué dans cette libération.
« Les gens étaient heureux de ne plus être sous la botte des Allemands. Ils nous étreignaient, nous embrassaient et nous donnaient du vin. »
Le 20 août, le 551st PIB reprend l'assaut en suivant le bord de mer. Le bataillon sera stoppé par un fortin à La Napoule, ou Hill 105, contenant un canon de 105mm. Après un assaut de 24h, la voie est dégagée. Le bataillon compte une vingtaine d'homme de perdus. Le 24 août, le bataillon se dirige vers Cannes. Les hommes installent des positions de défense près de Mougin. Le 25, Cannes est libéré.
« A l’extérieur de Cannes, ma compagnie s’est retrouvée sous des forts tirs de l’artillerie. Beaucoup de parachutistes furent tués. »
Ensuite ce fut au tour de Nice le 30 août 44.
Après le succès de l’opération, le 551st servi comme troupe de montagne dans les Alpes Maritime le long de la frontière Franco-Italienne.
« Nous avons effectués plusieurs patrouilles dans les Alpes Maritime. Nous avions des avant-postes dans les montagnes. Et occasionnellement nous passions un Week-end agréable à Nice. »
Le bataillon fut relevé par la 100th Infantry Division le 17 novembre 1944.
Ensuite, le 551st fut assigné au XVIII Airborne Corps. Il fut envoyé à Laon dans le Nord de la France en train puis déplacé à Werbomont. Le Bataillon eu à peine le temps de se réapprovisionner que la bataille des Ardennes débute.
« A la mi novembre nous avons été envoyé au Nord près de Rhimes (orthographe ?) et le 16 décembre, la Bataille du Saillant démarrait, nous avons été jeté dans la bataille. C’était l’hivers le plus froid depuis de nombreuse année et le froid était très mauvais. »
Le 21 décembre 1944, le 551st PIB est envoyé au front et assigné à la 30th Infantry Division renforçant les positions dans et autour de Francorchamps, de Ster et de Stavelot en Belgique. Le jour de Noël, le bataillon fut attaché à la 82nd Airborne près de Rahier en Belgique en appui au 508th PIR.
Le 27 décembre, sur ordre du Général Gavin, le bataillon exécuta des missions de reconnaissances pour capturer des prisonniers et pour déterminer les unités allemandes qui étaient opposées à la division.
Le 4 janvier 1945, la Compagnie A chargea, baïonnette aux canons des positions de mitrailleuses allemandes qui bloquait le bataillon.
« L’attaque à la baïonnette concernait la Compagnie A. Moi, j’étais à la Compagnie B et nous étions sur leur flanc droit. Nous avons attaqués un certain nombre de petit village et durant ces 4 jours je n’ai jamais senti un jour chaud. »
Le 9 janvier, en raison des pertes excessives au combat, l’effectif du 551st PIB ne s’élevait plus qu’à une compagnie, après l'attaque de Rochelinval, les pertes la réduisit à la taille d'un peloton. Par conséquent, le 551st PIB se déplaça à Juslenville ou l'unité fut dissoute.
« Quand nous avons démarrés, nous étions à peu près 825 hommes et après 4 jours, quand nous avons atteint le village de Rochelinval nous n’étions plus qu’environs 115. »
Marshall Clay et Dick field
ami pour la vie.
« Durant les combats, un de mes bon ami (de sang Indien Navajo) fut sérieusement blessé par un tir de mortier.
Son nom était Marshall Clay. Il est mort il y a environs 2 ans maintenant. J'ai été capable d'allez le chercher et de le transporter pour l'évacuer jusqu'à un post de secours à Dairomont et tandis que je faisait sécher mes chaussettes et mes pieds, un médecin les a examinés et a remarqué de très sévère gelure. Je fus donc évacué vers Liège tout d'abord puis ont a traversé la France pour finir en Angleterre où je fus hospitalisé près d'Oxford durant environs 2 mois. C'était début janvier 1945. »
En mars 1945, le XVIII Airborne Corps réorganisa les forces, les hommes restant du 551st PIB alla renforcer la 82nd Airborne.
« Quand je suis revenu en France, je suis devenus membre du 505th, j’étais à la compagnie B. Il y avait quelques un de mes amis du 551st mais aucun de ma compagnie. Je n’ai jamais été gradé. Je suis juste resté Private First Class.
« J’ai été très triste d’apprendre la dissolution du 551st. »
Bien qu'au fond de leur coeur, les hommes sont restés attachés à leur unité d'origine, les hommes du 551st PIB se mirent immédiatement à soutenir fidèlement leurs nouvelles unités.
« Nous avons continué à nous battre en Allemagne, la guerre touchait à sa fin et nous avons fait beaucoup de prisonniers. Je n’ai jamais vu de camp de la mort Nazis. J’étais dans un petit village en Allemagne quand la guerre prit fin, nous étions tous très heureux de voir que cela était fini. Nous avons traversé l’Elbe et rencontré les Russes. Ensuite nous avons été à Berlin. J’avais acquis assez de point et je suis rentré chez moi en décembre 1945.
Je fus démobilisé le jour de Noël 1945. J’avais été en Europe un peu moins de deux ans. »
Toute sa famille fut heureux de le voir rentré sain et sauf.
« J’étais déjà marié avant de partir pour l’Europe, mon épouse était donc heureuse que je sois revenus sain et sauf. J’ai rencontré mon épouse quand j’étais âgé de seulement 12 ans. J’étais à l’école avec son frère. »
Dick Field retourna travaillé avec son père comme avant la guerre dans le garage de voiture. Il fit toute sa carrière dans l’automobile ou il finit comme vendeur.
« J’entrais comme vendeur automobile en 1958 et je pris ma retraite en 1990 comme directeur des ventes. »
En 1976, Dick et son épouse déménage de la côte Est à la côte Ouest des Etats-Unis, près de San Diego.
« Comme je vous l’ai dit, j’ai eu les pieds gelés durant la Battle of the Bulge et, avec l’âge, le froid et la neige me fit souffrir des pieds par conséquent nous avons déménagés pour le Sud de la Californie où le temps est plus agréable (très semblable au Sud de la France) »
Dick et son épouse eurent 2 enfants, d’abord un garçon et 4 ans plus tard, une fille. Son fils disparus en 2003, victime d’un cancer cérébral. Son épouse mourut en janvier 2008.
« Ma fille et ma petite fille vivent pas loin de moi. Ma petite fille est au collège dans la région de Los Angeles. Ma belle fille et ses 3 enfants vivent sur la côte Est, par conséquent, je ne les vois pas très souvent. Nous sommes en vraiment en contact grâce au téléphone et aux mails. »
De la guerre, Dick a ramené avec lui quelques médailles Allemandes, un poignard et quelques uniformes Allemands. Ce qu’il lui reste de son ancien uniforme est sa « Ike Jacket », il possède encore ses « dog tags » ainsi qu’un morceau de parachute qu’il a gardé comme souvenir de son saut dans le Sud de la France.
Dick fut décoré de la Bronze Star, du Combat Infantry Badge, de deux Presidential Unit Citation. Il fut aussi décoré de la Croix de Guerre française.
Dick Field est resté en contact avec quelques membres encore en vie de son ancien régiment, le 551st.
« Nous avions l’habitude de nous revoir lors de réunion organisée chaque année mais nous avons dû nous arrêter pare que nombreux nous quittaient et qu’ils étaient difficile de voyager pour ceux qui étaient encore là. »
Il revient fréquemment en Europe pour participer aux commémorations.
Il fut d’ailleurs en visite cet été 2008 en France et en Belgique.
« Ma fille et ma petite fille et moi avons projeté d’être dans le Sud de la France en août 2009 pour le 65ème anniversaire du débarquement de Provence. »
Un des passes temps favoris de Dick, est le sport, Dick jouait en effet beaucoup au golf et au tennis.
« Mais on m’a remplacé un genou donc j’ai dû renoncer à ces sports. Je marche et je nage beaucoup et j’aime mon ordinateur. »
Dick Field est aussi invité dans des écoles et des collèges pour raconter son expérience.
« J’essaye de leurs faire comprendre qu’ils ne doivent pas prendre leurs libertés pour acquis. »
Dick Field photographié en Sicile durant la guerre.
Dick et sa fille. Photo prise en 2008 en Provence.