155th Airborne Antiaircraft Battalion

  • James "Jim" F. Starks

A la mémoire

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de mon ami Jim Starks. Il est décédé paisiblement chez lui, tenant la main de son épouse, le 18 septembre 2013. N'oublions jamais ce que ce monsieur a fait pour nous. Repose en paix mon ami.

Un tout grand merci à James pour avoir accepté de répondre à mes questions et à son épouse Dorie pour avoir servit d'intermédiaire.


James F Starks naquit le 15 janvier 1925 à Rochester dans l’état de New York. C’était l’époque de la Grande Dépression, son père, Milton Starks, malgré qu’il souffre de la Tuberculose et devait donc faire de nombreux traitement, travaillait comme charpentier à la KODAK Co. Sa mère, Minnie Starks restait à la maison pour élever les enfants. James a deux frères, le premier naquit en juillet 1922 et le second bien plus tard en janvier 1940. « Mon frère, le plus âgé, combattit dans le Pacifique durant la Seconde Guerre et mon jeune frère était dans la Garde National. La présence de mon jeune frère à beaucoup aidé notre mère durant notre absence pour le front. »

Malgré tout, James eu une enfance heureuse, notamment au sein du mouvement scout.

James suivi les cours à la Monroe High School de Rochester-Ran. Il y fut diplômé en janvier 1943.

Le 5 avril 1943, James Starks est appelé à servir son pays, il avait 18 ans.

Après avoir suivi l’entraînement de base au Fort McCall en Caroline du Nord, James Starks est assigné au 155th Airborne Anti-Aircraft Battalion de la 17th Airborne Division. Il y rejoint la Batterie F. Il sera nommé T-4.

Cette unité, au départ, était transportée sur le champ de bataille par planeur, ensuite, une partie fut formée pour devenir parachutiste.

 «Au cours de l’entraînement, nous avons demandés pour être affecté au parachutistes parce qu'ils gagnaient plus d'argent, mais ce fut refusées. Juste avant de partir pour l'Europe, on nous a offert une chance d’y aller, mais à ce point, nous avons refusés. Nous avons pensé que ce n’était plus le moment pour apprendre quelque chose de nouveau. »

Photo prise à Lookout Mountain dans le Tennessee en juillet 1943. James Starks pose près des canons datant de la guerre de Secession.

La Batterie de James était sensé être une batterie Anti-aérienne.

« L'arme principale était la mitrailleuse de calibre .50 utilisée pour tirer sur les avions. Au moment où nous sommes arrivés à l'Angleterre cette arme était devenue presque obsolète et on nous a transformé en une unité anti-char à l'aide de nouveaux bazookas.

A l’automne 1943, James accompagne la 17th Airborne outre-atlantique. Ce sera un bon voyage pour James, il ne fit pas partie de ceux qui souffrirent du mal de mer. Et puis l’accueil en Angleterre fut très chaleureux.

 « Les gens étaient heureux de nous voir arriver pour les aider contre les Allemands. »

 « Durant mes temps libre, je me rendais dans la famille Brain à Swindon. Une mère, un père avec un fils et deux filles tous plus jeunes que moi. En leur compagnie, j’ai visité plusieurs endroits historiques locaux et j’ai aussi quelques bon repas chez eux. Avec d’autres gars de mon équipe, j’ai été à Londres où nous avons également pris quelques bon repas. »

Durant cette période en Angleterre, James se rendit à Liverpool pour y recevoir l’attribution d’une jeep.

 « Je suis allé à Liverpool où j’y reçus une jeep et je suis retourné à Swindon (du mauvais côté de la route pour moi). Sur le chemin du retour, après ne pas avoir beaucoup dormi, je me suis assoupi et j’ai dérivé vers le milieu de la route. L’écrou papillon qui attachait le toit de la jeep toucha un véhicule venant en sens inverse ce qui m’a remis « droit » sur le bon chemin. Bien entendu, j’étais bien réveillé après ça ! »

Au mois de décembre, les Allemands lancent leur grande offensive dans les Ardennes. La 17th Airborne, tout d’abord place en alerte, quitte l’Angleterre pour le front. Le 23 décembre 1944, le C-47 transportant James décolle. Arrivé en France, le convoi conduisit tout d’abord à la frontière Belge avant d’entrer en Belgique directement.

Le temps était froid et neigeux. Un temps terrible !

Durant ce trajet James se souvient :

 « Durant le trajet de la France vers le front des Ardennes nous nous sommes arrêtés pour nous reposer dans une maison en Belgique. Je me souviens avoir joué à la belote avec la famille. Bien que nous ne parlions pas la même langue, nous avons pu jouer aux cartes, car les règles du jeu n'avaient pas changé. »

James, comme conducteur de jeep eu la mission de transporter des munitions du QG aux positions de sa batterie.

"J'avais une mitrailleuse calibre 50 montée entre le siège passager et celui du chauffeur. Il y avait une grenade incendiaire fixée sur la colonne de direction. Si je me trouvais dans l'obligation d'abandonner la jeep, je devais déclencher la grenade, afin de briser la colonne de direction, et rendre la jeep inutilisable par l'ennemi. L'ogive, une ogive perforante ; les autres étaient des balles normales. Selon les règles de la guerre, on ne devait pas utiliser les ogives perforantes, sauf contre les avions, mais personne n'avait appris les règles, et nous les utilisions pour le combat au sol. Au signal, je tirais une salve vers les bois, et l'obus perforant découpait un tronc de 20 cm de diamètre. Tout ennemi voyant cela sortait des bois les mains levées pour se rendre, et nous les capturions ainsi. Nous remettions les munitions originales dans la mitrailleuse dès que nous reprenions une mission anti aérienne. Tous les 5 obus, il y avait un obus incendiaire, une balle traçante..."

James eu plusieurs moment de frayeur dont il se souviendra toute sa vie:

 « Nous nous étions arrêter sur le bas côté d’une route que les Allemands empruntaient dans leur avance. Nous devions rester en dehors de leur ligne de feu. Et j’ai eu de la chance, un bus de 88mm arriva droit dans ma direction et je me suis juste glissé dans une tranchée de sorte qu’il me manqua. Une autre fois, un shrapnel me toucha au pied, mais, comme je portais des bottes de combats, il ne m’a pas blessé. J’ai porté ce shrapnel sur moi durant un long moment ! » 

Mais son plus mauvais souvenir se déroula dans le village de Malmedy.

 « Il y avait une toute étroite qui traversait le village et en quittant le village un matin, par cette route à sens unique, j’ai du rouler sur les jambes d’un soldat mort. Au soir, quand je suis revenus, je lui ai encore rouler dessus, à ce moment, il n’était plus qu’une « bosse » sur la route après avoir été écrasé toute la journée par des véhicules. Je suppose que normalement, cela aurait rien du me faire car après tout, il était déjà mort, et pourtant, cela m’a perturbé quand j’y pense. »

Durant toute cette période, James fut chanceux, il ne fut jamais blessé.

Il eu juste des engelures aux pieds mais rien de grave.

Après la campagne des Ardennes, James participa à l’opération Varsity et l’avance en Allemagne.

Cette période est très floue pour James. Il ne se rappelle pas du tout avoir participé à l’opération Varsity en tant que tel. Je ne peut que supposer que, puisque James ne ce souvient pas d’être arrivé sur le terrain en planeur, ce qui, normalement, aurait du le marquer, il est arrivé avec le convois de ravitaillement et de munition. Supposition non idiote puisqu’il conduisait une jeep qui transportait des munitions. Par contre, James se souvient très bien de la prise de Münster. Ce jour là, il sauva la vie d’un Lieutenant.

 « Le Lieutenant faisait partie d'une unité terrestre qui progressait face aux allemands dans les environs de Münster. Il était blessé et je me suis porté volontaire pour aller le chercher. Pour parvenir au champ dans lequel il était étendu, il fallait passer par une grille qui était trop étroite pour laisser passer une jeep. Nous avons du abattre un des poteaux pour élargir suffisamment le passage pour laisser passer la jeep. Je me suis engagé ainsi à travers le champ de bataille en compagnie d'un soldat. Nous avons ramassé le lieutenant, et le ramener derrière les lignes à la première infirmerie de campagne qui pouvait s'en occuper. En revenant vers notre unité, nous sommes tombés sur deux soldats allemands qui étaient demeurés à la traîne de leurs troupes et au lieu de les faire prisonnier ou de les descendre, Je leur ai demandé d'enlever leur ceinture pour les obliger à tenir leur pantalon et les empêcher ainsi de tirer sur les alliés en attendant d'être fait prisonnier par quelqu'un d'autre. J’ai ramené ainsi deux boucles de ceinturons de l'armée allemande. Quand j’ai raconté cette histoire à nos enfants, ils ne savaient pas s'ils devaient me croire, mais je jure que c'était vrai. Je n’ai jamais su ce qu'il advint du lieutenant après que je l’ai laissé à l'infirmerie. »

Cet acte de bravoure lui valu la Bronze Star. Ensuite, le reste de cette période son floue dans la mémoire de James. A la fin de la guerre, il se souvient que son unité servit de troupe d’occupation :

 « Nous avons vécu dans des maisons allemandes et les résidents venaient le matin pour nettoyer la maison et les jardins contre les mauvaises herbes, etc… »

A la fin de la guerre, James Starks eu une permission, il en profita pour visiter la Suisse. A la fin de la guerre, quand son unité fut dissoute, James Starks fut transféré à la 101st Airborne Division.

Le 15 décembre 1945, James embarqua sur un navire qui quitta la France. Il arriva à New York le 27 décembre 1945.

 « Je suis allé à Fort Dix dans le New Jersey. Nous n'étions pas censés aller plus loin que New York City, mais je me suis glissé pour rentrer à la maison à Rochester dans l’état de New York »

Photo prise à la fin de la guerre.

Le 6 janvier 1946, James Starks est démobilisé. Avec la « GI Bill », James reprend des études. Il sera diplômé de la Syracuse University en janvier 1950, il y obtint son baccalauréat en Marketing.

 « J'ai travaillé pour la Bausch & Lomb Optical Co. depuis 31 ans et ce dans 4 différentes places, Marketing, Gestion du matériel, Gestion du Matériel et des Manufactures et Relation du Personnel. J'ai pris une retraite anticipée et j’ai monté une entreprise de Nourriture Naturelle baptisé « Lori’s Natural Foods, Inc » en 1981. Lori est le nom de ma fille et nous avons monté l’affaire ensemble. Le magasin continue toujours. »

En 1951, il rencontre sa future épouse, Dorie avec qui il se maria en 1952. Ensemble, ils eurent 2 fils et 1 fille. Aujourd’hui, ils ont aussi 2 petites-filles.Depuis la fin de la guerre, James retourna deux fois en Europe : « En 1972, j’ai emmené ma famille en Europe, nous avons été au Luxembourg, en France, en Espagne, en Italie, En Suisse et en Allemagne. En 1976, Dorie et moi, sommes allé en Angleterre et en Ecosse. En Angleterre, elle a rencontré la famille Brain avec qui j’ai lié des liens d’amitié alors que j’étais sous les drapeaux.James possède encore son uniforme ainsi que ses décorations : la Bronze Star, la Good Conduct Medal, la Victory Medal, l’American Service Medal et l’European-African-Middle Eastern Campaign Medal. Il ramena comme souvenir les 2 ceintures prises sur les soldats qu’il captura près de Münster. Et aussi un pistolet P38.Avec l’âge, James perd petit à petit la vue. Mais, malgré tout, il reste très actif.« J’ai un très grand sens de la famille. Je travaille toujours pour la société de Lori une fois par semaine lorsque avec l’un des employés, j’aide à mettre sur pied l’ordre des épices et l’huile essentiel pour des produits. J’écris aussi un article dans le Lori’s Monthly Newsletter (que je dicte à Dorie). Quand je voyais, j’aimais aller pêcher et chasser. Je suis très actif aussi dans mon église où nous appartenons au comité social de sensibilisation où nous préconisons l’entre aide pour améliorer la vie des gens ici, et dans le monde et à travailler pour la justice et la paix dans notre monde. »Aujourd’hui, James et Dorie vivent à Fairport dans l’état de New York« Dorie et moi étions tous deux nés à Rochester, mais nous avons vécu à Fairport durant plus de 53 ans. J'ai construit notre propre maison où nous avons vécu pendant 52 ans et maintenant nous sommes dans un endroit plus petit.

Veteran's day, 11 november 2010. Jim portait sa chemise et sa veste d'uniforme à l'église le dimanche et toute l'assemblée se leva pour l'applaudir. Quel bel hommage rendus pour son service.