Un tout grand merci à Bud Olson qui m'a écrit une longue lettre pour me raconter ses souvenirs ainsi que pour m'avoir joint à cette lettre quelques photos...
Mes mémoires de la WWII
Au retour en arrière, j’étais Staff Sergent au sein de la Compagnie de QG du 3ème Bataillon du 325th GIR de la 82nd Airborne. Je fus classé comme Intelligence Sgt. En charge d’un peloton des renseignements. J’ai du suivre de cours dans plusieurs écoles avant le jour-J. J’ai même été envoyé au QG du SHAEF à Londres en janvier 1944. J’y ai passé 3 semaines à étudier très soigneusement la zone d’atterrissage proposé. J’étais le seul militaire de ce grade de notre bataillon à suivre ces cours. Un autre officier les suivit. Il y en avait plusieurs autres venant de différente unité dans la classe. A notre retour à notre camp de base à Scraptoff, Angleterre, nous avons dû enseigner ce que nous avons appris à Londres et tenir des classes chaque jour. Quand j’y pense, j’ai eu de la chance d’avoir peu suivre cette formation. Le Général Eisenhower avait l’habitude d’entrer, de nous parler et de nous interroger sur ce que nous avions appris durant ces cours.
Le 24 mai 1944, le 3ème Bataillon se déplaçât à Exeter, Angleterre où nous avons été mobilisés pour l’invasion. On me donna l’ordre de prendre place dans le planeur de tête du 3ème bataillon. C’était un planeur Horsa… Made in England… Code : #H14. 55 autres planeurs devaient suivre.
Le 7 juin 1944, le 3ème Bataillon prit place dans ses planeurs et à 6h10 nous sommes partit pour la Normandie. C’était ma responsabilité de dire au pilote ou est la terre. Le planeur était charge de 28 hommes, d’un pilote et d’un copilote. J’étais debout derrière le pilote avec ma carte de la Normandie et quand nous avons atteint les plages d’Utah Beach à 7h00, j’étais capable de regarder en bas et de voir la plage. Souvent, je disais que je fus un des rares à être arrivé à voir le paysage en dessous de nous. Nous avons résisté à la plupart des tirs ennemis alors que nous volions à 900 pieds. Mais notre avion de remorquage fut touché et nous avons du couper les amarres et atterrir le plus vite possible. Nous avons ratés la LZ qui nous avait été désignée. On s’est craché près de la ville de Blosville. Quand nous avons frappés le sol, notre planeur a commencé à perdre des morceaux. Moi, je suis tombé parce que je n’avais pas de ceinture de sécurité. Le planeur frappa dans un bosquet d’arbre tuant tout le monde ! Je fus le seul survivant ! Quand je suis revenu à moi, il y avait une des roues sur moi. J’étais méchamment blessé, beaucoup de coupure sur les jambes et mon torse. Les planeurs se posaient tout autour de moi. Quelques minutes plus tard, ont étaient assez nombreux pour sécuriser le secteur et faire des prisonniers Allemands. Durant l’après-midi, les compagnies H et I libérèrent Blosville et Carquebut. Beaucoup de prisonniers furent capturé. Notre premier Post de Commandement se situait à Chef du Pont.
Le 8 juin 1944, nous avons traverse Ste Mère Eglise et établi le Post de Commandement du Bataillon quelques part le long du Mederet au croisement près de La Fiere. Nous étions en infériorité numérique.
Le 9 juin 1944, le 3ème Bataillon reçut l’ordre de traverse le Merderet à La Fière et d’attaquer jusqu’à Cauquigny et ainsi garantir une tête de pont sur l’autre rive à tout prix. Notre commandant de Bataillon, le Lt. Col. Carell fut gravement blessé dans le crash de son planeur ne peut suivre l’ordre, il fut rapidement remplacé. Notre Officier d’exécutive, le Major Moore arriva. Quand nous nous sommes approchés de Cauquigny sous une forte couverture nous avons du faire à un feu intense ennemi. Les premières troupes furent bloquées sur la route qui mène à Cauquigny. Un lieutenant du nom de Booker se leva et hurla : « Suivez-moi ! » Il fut immédiatement touché par le feu ennemi et grièvement blessé. Les hommes en colères se levèrent et détruisirent un post de mitrailleuse situé sur le côté gauche du pont de La Fiere sur le Merderet. La terre des deux côtés étaient inondés. Je me souviens de deux tanks Sherman sur la route. Le premier fut mis hors d’état, le second tentait de le contourner. J’étais occupé à le dépassé quand il a ouvert le feu. L’explosion m’a jeté à terre et m’a sonné.
Nous étions sous un feu ennemi intense. Des soldats se faisaient tués ou blessés. Le Major Moore fut blessé, j’ai soigné sa blessure, mais il refusa de se faire évacuer. Je me rappelle du Général Ridgway traversant la route pour relever les soldats et les renvoyer aux combats. Je fis partie d’un groupe qui détruisit un nid de mitrailleuse sur les rives. Le poste de commandement du 3ème bataillon fut établit à Cauquigny dans une cours en pierre. Durant l’après-midi, les allemands lancèrent une contre attaque… nous avons survécu. Cette nuit là, à la tombée du jour, je reçus l’ordre de traverser Cauquigny à nouveau et de localiser les éléments avancés de la 90 Division et de les conduire jusqu’à leur secteur de rassemblement. Ils souffrirent de pertes durant la traversée… Moi, je fus chanceux, j’ai encore fait la traversée sans être blessé !
Le jour suivant, je reçus l’ordre de prendre une jeep et une remorque et de récupérer nos pertes à Cauquigny… C’est un travail très désagréable. Le jour d’après, le Major Gardner repris le commandement du 3ème Bataillon.
Les 13 et 14 juin 1944 le 3ème Bataillon attaqua St Sauveur le Vicomte. J’étais en compagnie du Major Gardner, du Capitaine Mentlik et du Pvt King qui était opérateur radio. Nous étions dans une dépression peu profonde observant l’attaque des troupes à travers la vallée. Je suis devenu agité et je me suis déplacé à quelques distances. Un obus de mortier est tombé dans la dépression tuant les 3 hommes… Je fus à nouveau le seul survivant… Chanceux ????
Le 15 juin 1944, le Major Leahy fut nommé comme commandant du 3ème Bataillon. Nous avons traversé la Douve et attaqué près d’Etienville.
Le 16 juin 1944, nous nous sommes déplacés sur des positions défensives près de Pretot. J’ai du mener une patrouille dans la nuit du 20 juin. La patrouille à combattus et eu des blessés mais nous sommes revenus au QG du bataillon avec les informations que nous avons peu recueillir. Je fus décoré d’une Bronze Star pour cette action.
Le 22 juin 1944 je fus promus Sergent Major du bataillon. Nous avons poursuivis l’offensive libérant la ville de La Poterie, La Dauderie et le Bois de Limors. Un jour plus tard, nous libérions la ville de La Haye du Puits. Le 3ème Bataillon fut relevé le 12 juillet 1944 et nous sommes retournés en Angleterre.
S/Sgt Olson à ça droite M/Sgt Weidmier, Normandie, France, juin 1944
Nous avons suivi une formation jusqu’au 31 août 1944. Nous avons été mis en état d’alerte pour l’invasion de la Hollande. En raison du mauvais temps, nous avons été maintenus dans un secteur de rassemblement jusqu’au 23 septembre 1944.
Ce jour là, nous avons pris place dans un planeur CG4A et avons décollé à 12h30. Nous n’avions qu’un pilote, je me suis donc installé comme copilote.
Une fois en l’air, nous avons tourné durant 2 heures le temps que tous les planeurs prennent la formation. La 3ème heure, nous étions en vue des côtes françaises. Quand nous avons perdus de l’altitude, deux C-47 ont été abattus en flamme mais nous avons continué à voler vers la Hollande et nous avons atterrit dans un champ de patate. Atterrissage parfait ! Mais la zone d’atterrissage n’était pas encore dans le secteur Américain. Aussitôt, un groupe de résistant Hollandais nous a attrapés et nous ont cachés dans des endroits différents. J’ai été caché sous une pile de foin.
A la tombée de la nuit, ils nous regroupèrent, nous firent grimpés dans des charrues transportant de l’eau et tiré par des chevaux jusqu’aux lignes américaines près de Grave. Nous avons été placé dans une position défensive près de Grosbeck, en Hollande.
Le 25 septembre 1944, nous avons reçut l’ordre de nettoyer le secteur appelé le Bois de Kiekberg de toute présence Allemande. C’était une région fortement boisé, avec une série de hautes collines. Ce fut un très dure combat… beaucoup de nos hommes furent tuées ou capturées. Durant l’après-midi, quelques officiers allemands sont venus jusqu’à notre poste de commandement muni d’un drapeau blanc et on demandé à notre commandant de Bataillon, le Lt. Col. Leahy de se rendre, d’arrêter le massacre de nos troupes. Ils nous donnaient jusque 23h00 de cette nuit et ensuite ils attaqueraient nos lignes et nous élimineraient. Le Lt. Col. Leahy a refusé. Durant cette période, mon travail consistait à tenir le journal du bataillon au jour le jour. Je regrette de ne plus avoir ce journal maintenant.
Durant la nuit, notre poste de commandement se déplaçât en première ligne. Tout le monde devait être de garde au besoin. Cette nuit là, nous avons tendu beaucoup de fil reliées à des grenades entre les arbres devant nos lignes. A 23h00, les Allemands passèrent à l’attaque, précédée d’un lourd tir d’artillerie. Nous avons subi beaucoup de pertes, mais nous ne nous sommes pas rendus et nous avons repoussé les Allemands.
Le 26 septembre 1944, nous avons été déplacés à Mook pour une autre bataille. Ce fut un engagement très dur, nous étions sous le feu de l’artillerie et des mortiers. De nouveau, nous avons subi beaucoup de tués et de blessés. Nous avons été relevés par une unité Britannique à 4h00, le 2 octobre 1944. Nous avons été envoyés à Nijmegen dans un secteur calme. Arrivé là-bas, j’ai traversé le célèbre pont de Nijmegen qui franchit le canal Waal. A Nijmegen, nous avons fouillés maison par maison à la recherche de soldat allemands cachés. Les hollandais furent d’une grande aide et nous révélèrent des cachettes.
Le 13 novembre 1944, nous fument remplacé par une unité Canadienne et nous nous sommes déplacés tout d’abord à Bourg Léopold en Belgique et ensuite à Sissones en France pour se reposer et recevoir des remplaçants.
T/Sgt Bud Olson à l'extrême gauche avec ses camarades dans une forêt Néerlandaise.
Après minuit le 17 décembre 1944, nous avons été mis en alerte pour nous préparer à nous déplacer jusqu’en Belgique près de Barveau après que l’armée Allemande ai brisé nos lignes et avançaient vers l’ouest et la côte. Nous avons prit place dans des semi-remorques alors que nous n’étions même pas équipés pour l’hiver… Et il faisait très froid !
Le 21 décembre 1944, nous avons été envoyés à Werbomont en Belgique avec l’ordre de prendre des positions de défenses. Nous avons été briefé pour nous méfier des soldats allemands portant des uniformes américains et si nous ne connaissions pas le personne suspecte, l’arrêté et le livré aux MP les plus proches.
Deux ou trois nuits plus tard, on m’a donné l’ordre de mener un convoi de troupes chargées dans des camions pour un nouveau secteur. Il faisait fort sombre et je savais qu’en approchant du carrefour, on devait tourner à droite. Dressé milieu de la route, un personnage revêtu d’un uniforme américain nous dirigeait vers la mauvaise direction. Un groupe de chez nous l’ont mis en jour et l’ont arrêté. Il parlait un très bon Anglais, mais nous ne lui avons laissé aucune chance, on l’a conduit au poste de MP le plus proche…seulement pour y découvrir qu’il était de nouvellement nommé CO de notre division. Ce soir là, au Poste de Commandement de notre Bataillon, nos officiers nous ont parlé de la capture du nouveau CO de notre division et ils se sont demandés qui l’avait capturé. Nous n’avons rien dit… Personne ne savait qui l’avait capturé.
Le 3 janvier 1945, nous nous sommes déplacés pour attaquer Ordimont. Il faisait très froid avec beaucoup de chute de neige. Nous avons capturés quelques soldats Allemands.
Le 8 janvier 1945, nous fûmes relevés par la 75ème division et nous fûmes déplacés jusque Pepinster, en Belgique pour quelques jours de repos.
Une nuit, quand nous étions à Pepinster, notre unité reçut 90 nouvelles recrues. Il était de mon devoir d’assigner ces nouvelles recrues aux différentes compagnies. C’était une triste tâche parce que je savais que le jour suivant nous attaquions la Ligne Siegfried. Nous avons traversé la ligne Siegfried et nous avons prit la ville de Werth, en Allemagne.
Le matin suivant, à l’appel, j’ai appris que nous avions perdu la plupart des nouvelles recrues, blessés ou morts. Longtemps cela m’a perturbé parce que j’estimais être responsable de leur mort ou de leur capture.
Le 4 février 1945, nous avons encore bougé, nous avons pris la ville d’Udenbreth, en Allemagne. Là, nous avons encore perdus beaucoup d’hommes. Je n’ai jamais vu autant de pertes humaines dans une bataille. Nous nous sommes retrouvés dans un champ à découvert s’avançant sous le feu de l’artillerie allemande. Je me suis retrouvé dans un fossé durant 1 heure avec l’eau jusqu’au pied. Cette nuit là, le poste de commandement de notre Bataillon fut installé dans un bunker allemand.
Le 11 février 1945, nous avons été renvoyés à l’arrière, à Sissones, en France pour recevoir des remplaçants et nous réorganiser. Après quelques jours de repos, nous avons été envoyés dans le Nord, à Cologne en Allemagne. Là-bas, j’ai été voir la célèbre Cathédrale de Cologne.
Le 25 avril 1945 nous nous sommes déplacés jusqu’à l’Elbe et nous avons attaqué vers l’est. La guerre touchait à sa fin, les Russes attaquaient vers l’Ouest et les Civils Allemands se déplaçaient vers nos lignes pour éviter d’être capturé par les Russes. Nous avons avancé seulement d’une cinquantaine de kilomètre vers l’est pour être arrêté par le Haut Commandement et nous avons dû nous replier de l’autre côté de l’Elbe. Nous étions très tristes de devoir donner ce territoire nouvellement gagné à l’Armée Russe. Nous nous sommes déplacés vers le nord à Ludwigelust, en Allemagne. Une ville juste au sud de la frontière Danoise. Tandis que nous nous déplacions, nous avons reçut la réédition d’une armée Allemande. C’était mon devoir de désarmer l’officier le plus haut gradé quand ils sont arrivés à nous avec leurs armes et leurs équipements. Ils étaient très arrogants, mais nous avons dû les traiter avec respect.
Quand nous sommes arrivés à Ludwigelust nous avons découvert un camp de concentration baptisé Wobelein. Nous avons essayé d’aider, de soulager les habitants et d’obtenir de l’alimentation. Durant ce temps, à Ludwigelust, nous nous sommes mi à la recherche des soldats allemands qui se cachaient dans la ville. Ludwigelust ne fut pas bombardé durant la guerre et c’était une très belle ville. Après que l’armistice soit déclaré, nous nous sommes déplacés à Epinale en France. Je reçus comme travail de porter les couleurs pour la Bataillon lors de nombreuse parades pour la Victoire.
En juillet 1945, nous avons été envoyés dans le secteur américain à Berlin. J’ai encore servit comme porte couleur pour le Bataillon jusqu’à ce que je sois démobilisé en novembre 1945. Ce que je me rappelle le plus à Berlin c’était les enfants affamés. Ils se battaient pour nos déchets, les petits souffraient toujours le plus. J’ai adopté une petite fille et je l’ai alimenté chaque jour. Comme je regrette de n’avoir pas pris son nom… Peut-être qu’elle est toujours vivante et qu’elle va bien. C'est mon histoire de mes expériences durant la deuxième guerre mondiale. La plupart son copié de mon journal que j'ai gardé. J'espère qu'elle aura un certain intérêt à ceux qui la liront.
Bud C Olson
Ci dessus: Bud Olson dans sa maison. Photo prise en décembre 2007
Ci contre: 1. S/Sgt Albrect - 2.T/Sgt Bud Olson - 3. S/Sgt Hamilton, Epinal, France, 6 janvier 1945