A la mémoire
C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de Donald "Don" Burgett. Il est décédé ce jeudi 23 mars 2017.
Nous ne t'oublierons jamais, Don, repose en paix, merci pour tous.
Un Grand merci à Don Burgett d'avoir pris de son précieux temps pour m'avoir apporté son aide et répondus à mes questions. Merci à Hélène pour m'aider à traduire en anglais.
Donald “Don” R. Burgett est né le 5 avril 1925 à Detroit dans le Michigan. C’était les années de la « Grande Dépression. ».
Son papa, Elmer Wilson Burgett était officié de police à Détroit. Sa maman, Lillian Mae Burgett était mère au foyer. Don est le second d’une famille de 4 enfants. Il a deux frères et une sœur.
Jeune, il commença des études à la Mackenzie High School.
« C’est études, je les ai terminé en 1982 à l’âge de 57 ans. Quand l’Amérique est entrée en Guerre, presque chaque homme et chaque femme patriotes se sont précipités pour rejoindre l’armée. A 16ans, j’étais parmi ce groupe, mais trop jeune, je ne fus pas admis. Mais parents ne voulaient pas que je m’engage, ils me trouvaient bien sûr trop jeune. »
C’était une période de crise, à l’âge de 7 ou 8 ans, il commence déjà à chasser pour apporter un repas pour la famille. Des lapins et des faisans qu’il chassait avec une fronde. A l’âge de 12 ans, il reçoit une carabine et il chasse en plus des lapins, des cerfs.
En 1942, Son frère aîné s’engagea chez les parachutistes.
« Mon frère aîné, Elmer entra au service au début de l’hivers en 1942 et rejoignit les unités parachutistes nouvellement constituée, la 11th Airborne, 511st PIR. Cela m’a inspiré de rejoindre les parachutistes.»
Son plus jeune frère, Ralph, étant encore plus jeune, s’engagea dans la marine marchande.
« Il livra du matériel militaire aux Alliés à l’âge de 15 ans. »
Donald Burgett travailla durant deux ans comme charpentier au service de construction des routes.
« J’ai rejoint les parachutistes pour mon 18ème anniversaires, le 5 avril 1943 à Détroit dans le Michigan. Je m’engageai dans les parachutistes. »
Mais l’armée fit une erreur. Elle envoya Donald Burgett au Fort Riley dans le Kansas. Rejoindre la dernière Unité de Cavalerie à cheval encore en activité. Il fit donc son entraînement de base avec le 2ème Régiment de la 1st Horse Cavalry. Quand il a eu fini son entraînement de base. Il fut transféré à l’Army Paratroops de Fort Benning. Il y reçut une formation de parachutiste.
« Je voulais devenir Parachutiste comme mon frère. »
Don Burgett s’entraîna au sein du 541st PIR au Fort Benning. Son tout premier saut ne se passa pas bien. Il se reçut lourdement sur le sol et se cassa une jambe. Pas de chance, pas si sûr, quelques jours plus tard lors du dernier saut de qualification, ses camarades de chambres disparurent tous dans le crash de leur C-47.
Le 5 février 1944, il quitta les Etats-Unis. Il passa par L’Irlande, l’Ecosse avant d’arriver en Angleterre.
Il rejoint la 101st Airborne à Aldbourne en Angleterre en Février 44.
« Je fus assigné à la Compagnie A du 506th Parachute Infantry Regiment de la 101st Airborne. Mais avant cette affectation, j’étais à la Compagnie de QG du 541st PIR. »
Cette compagnie sera cantonnée dans des écuries à Aldbourne durant presque 1 an, avant et après le D-Day. Donald y séjourna dans un box pour chevaux avec 4 autres paras, portant le N°13.
Donald Burgett participa aux 4 campagnes avec la 101st Airborne, en Normandie, en Hollande, en Belgique et en Allemagne. Il effectua deux sauts de combats en Normandie et en Hollande. Il fut blessé à 3 reprises.
Le C-47 transportant le stick de Don Burgett quitta l’Angleterre le 5 juin. Il sauta le 6 juin à 1h14 le 6 juin près de Ravenouville.
« En Normandie, j’était le 6ème à sauter. Notre mission principale était de capturer et de tenir 4 sorties des plages d’Utah Beach. La troupe rassemblée dans l’obscurité était sous les ordres de mon chef de peloton, 2nd Lt Bill Muir. Nous avons, en compagnie d’autres hommes, certain de la 82nd Airborne, attaqué et libérer Ravenoville au petite heure du jour, le premier village d’Europe de la WWII. La 82nd Airborne libéra Ste Mère Eglise, la première ville à être libéré en Normandie dans la nuit du 6 juin 1944.»
« Nous avons été isolés qu’un seul jour. Le 7 juin, la 4th Infantry Division nous avait rejoints à Ravenoville. »
Quelques jours plus tard, Don Burgett participe à la libération de Carentan.
« Je fus blessé deux fois, le 13 juin 44, l’or d’une charge à la Baïonnette au Sud de Carentan. On attaquait des positions tenues par la 17ème SS et 6ème Paras Allemand. »
La première blessure survient lors de l’explosion d’une grenade Allemande alors que Don a traversé le champ aux pas de courses, baïonnettes aux canons. Un Allemand jette une grenade près de la haie où il se trouve, il va pour la lui renvoyée quand elle explose. Don est projetée en l’air. Par chance, il sera juste commotionné, mais l’explosion lui entraînera une surdité passagère. Ensuite, alors qu’il est envoyé par un officier du 501st PIR avec un ordre écrit (puisqu’il est sourd) pour signaler leurs présences, à remettre à sa compagnie. Lors du voyage, un obus tombe près de lui. Un projectile lui a traversé l’avant bras.
« Je sens aussi qu’un éclat d’obus est dans mon ventre »
Pour finir, une jeep s’arrête et l’embarque. Après un arrêt à un post de secours, Don Burgett est renvoyée en Angleterre à bord d’un LST.
« En Normandie, j’avais le grade de Private First Class. »
Il est directement envoyé dans un hôpital militaire où il est soigné.
« On m’a dit que j’avais hérité d’une artère appartenant à un cadavre. Une greffe… Je ne sais pas si c’est vrai ou non. »
Ensuite, après une période de repos et de guérison, Don Burgett participe au saut sur la Hollande lors de l’opération Market Garden.
« En Hollande, j’était le numéro 7 du stick. Notre mission était de capturer le pont au dessus du canal Wilhelmina à Zon. »
Il participa à la tentative de la prise du pont à Zon, mais les Allemands le firent exploser avant.
« Durant les 72 jours de combat, je n’ai pas été blessé. J’étais toujours PFC. »
A Koevering, Don Burgett fera prisonnier son premier Allemand.
« Il aurait peu me tuer dans une nuit de mort puisqu’il pointait sur moi sa Schmieser alors que j’étais à 2 mètres de lui et nous étions seul tous les deux. Il m’a donné un choix : « Si je me rend à vous, est-ce que vous promettez de ne pas me tuer ? » J’ai répondus « Oui, je vous le promets. » L’homme leva sa Schmieser et nous avons marché ensemble vers mes hommes qui creusaient leurs trous pour une autre bataille. Je dois à cet homme ma vie. Il a pris ma réponse, un simple « oui » comme parole d’évangile et il savait qu’après ma réponse, je ne le tuerais pas. Et il avait raison cette fois, ma réponse signifiait tout pour moi. Cet homme n’était pas un Nazi. »
Le 506th combattit d’abord à Zon ensuite à Eindhoven puis Koevering et Opheusden puis à Driel de l’autre côté d’Arnhem.
« De là, nous avons été déplacés à Mourmelon, France. Trois semaines après l'arrivée à Mourmelon la bataille du saillant commence. Nous avons été précipités par wagons à bestiaux ouverts vers Bastogne. »
A partir du 19 décembre, la 101st Airborne, Don avec eux combat les Allemands dans le périmètre autour de Bastogne. Les combats durèrent 30 jours entre Noville, Foy et Luzery.
« J’ai creusé la position de ma mitrailleuse sur la levé du chemin de fer qui menait à Luzery. Avec mon peloton, j’ai marché dans la neige profonde sur une partie de la route menant du chemin de fer vers les maisons de Luzery.
Quand nous sommes arrivés à la grange d’une ferme sur cette route, une jeep est arrivé avec deux hommes à bord. Nous sommes entrés dans la ferme pour nous réchauffer autour du fourneau de la cuisine. Les deux hommes qui nous suivaient dans la ferme étaient le Général McAuliffe et le Lieutenant Starette que nous n’avions pas reconnus dans l’obscurité. Frigorifiés, comme nous étions quand le Général McAuliffe et son chauffeur, le Lieutenant Starette s’avança derrière nous nous sommes mis au garde à vous. Le Général nous a répondus « Repos ». C’est dans cette cuisine que le Général nous a dit pour la demande de capitulation des Allemands et sa réponse, « NUTS ». »
« J’ai été blessé pour la 3ème fois le 22 décembre durant l’attaque du “Bois Jacques” par balle mais je suis resté au front jusqu’au moment où nous fûmes relevés. J'ai été touché par une balle qui a presque traversée ma hanche mais je fus capable d'enlever la balle moi-même avec un couteau. J’ai survécus grâce en partie à de la chance mais aussi grâce à l’instinct que j’ai développé en entrant à l’armée.»
Après Bastogne, au milieu de l’hiver, son unité est envoyée en Alsace. Don Burgett mène une patrouille de l’autre côté de la Moder. Le 2 avril 1945, ils sont envoyés dans la vallée de la Ruhr. Là, la Compagnie A de Don traversa le Rhin dans des bateaux pour une attaque de nuit contre la ville d’Himmelgiest. Enfin, la division est envoyé à Mourmelon en repos.
Ensuite, le régiment fut envoyé en direction du « nid d’aigle » d’Hitler, Berchtesgaden en Allemagne à la frontière Autrichienne.
Ensuite, l’unité est envoyée comme troupe d’occupation à Bruck en Autriche. C’est durant cette période que Donald Burgett est enfin nommé au rang de Sergent.
« Mon grade de Sergent ne fut pas officielle avant que nous soyons à Bruck en Autriche. J’ai été nommé chef de section pour la 2ème section après la bataille du « Bois Jacques » mais il semblerait que tout le monde était trop occupé à ce moment là que pour s’occuper de la paperasserie que cela entrainait.
Quand nous sommes revenus en France, cantonné dans des tentes à Mourmelon, j’étais donc en charge de la 2ème section du 2ème peloton quand nous fûmes soudainement remis sur les routes. J’ai posé la question de mes chevrons mais rien n’est arrivé et j’effectuais le travail d’un chef de section. Ce n’est pas les chevrons qui m’intéressaient surtout mais les 4$ supplémentaires par chevron, ce qui fait 12$ supplémentaire par mois que je ne recevait pas pour le travail que je faisais.»
Il a fallu à Don d’attendre d’être à Bruck en Autriche pour qu’officiellement il devienne Sergent.
A Bruck, les hommes totalisant 85 point ou plus était démobilisé et pouvait rentrer chez eux. Don Burgett refusa. Il avait gagné 90 points mais il préféra rester avec ses camarades et visiter les pays d’après guerre au frais du gouvernement.
L’unité de Don Burgett resta quelques mois comme troupe d’occupation en Autriche avant d’être envoyé à Joigny en France. Ils furent informés qu’ils allaient participer à l’invasion du Japon.
« Nous devions effectués le saut derrière les lignes ennemies sur le continent Japonais en vue de l’attaque initial. J’ai commencé à obtenir tout mon équipement quand j’ai du entrer à l’hôpital à cause du syndrome de la « Trench Mouth » où j’ai été traité tandis que les bombes atomiques mettaient un terme à la guerre. Notre mission au Japon fut annulée.
«Trench Mouth et Trench foot» (Bouche de tranchée et pied de tranchée) sont deux maladies infectieuses dont la plupart des soldats de la WWI combattant dans les tranchées souffrirent et qu’ils baptisèrent de ce nom. Ils n’avaient pas de traitement médical à ce moment là comme nous en avons aujourd’hui. Dans mon cas, je n’ai pas reçut le traitement approprié parce que nous combattions derrière les lignes ennemies où, parfois, même la nourriture était rare. »
A l’annonce de la fin de la guerre, Don prit une permission prolongé en Angleterre et à Paris. Quand il revint à Joigny, la 101st était sur le départ pour retourner aux pays.
« J’ai eu peur tout le long de la guerre. Un homme qui n’a pas peur meurt en premier. On a toujours peur. Il faut pouvoir la maîtriser. »
Donald Burgett fut rendu à la vie civile le 31 Décembre 1945 au Camp Atterbury dans l’Indiana. Il avait 20ans.
« Je suis retourné chez moi, à la maison le 1er janvier 1946, à Detroit dans le Michigan. Je ne pouvais pas voter, ni acheter de voiture ou boire de la bière. Agé de 20ans, je n’étai pas légalement majeur. Je n’ai été majeur (21ans) que le 5 avril 1946. »
Don eu aussi la passion pour le vol, en septembre 1947 il obtint son brevet de pilote. A cette époque comme il n’avait pas de travail, il visita tous les états avec son avion.
Donald Burgett se maria avec Twyla M Austin en 1953. Ils eurent 5 enfants. A l’heure actuelle, ils ont 11 petits enfants et 16 arrière petits enfants.
Il travailla comme charpentier et comme bâtisseur de maison, il prit sa retraite à l’âge de 62 ans.
Donald Burgett écrivit 4 livres sur ses mémoires. 1 fut considéré comme le meilleur livre sur la Seconde Guerre : « currahee » sur la Normandie qui fut écrit en 1962 et publié en 1967. Ce livre fut approuvé par le Général Eisenower lui-même et édité dans 14 pays dont le français.
C’est autres livres sont : « The Road to Arnhem » sur la Hollande, « Seven roads to Hell » sur Bastogne et « Beyond the Rhine » sur l’Allemagne.
Don fit aussi plusieurs documentaires pour la télévision et d’autres pour des journeaux comme le « The New Yorker » ou le « Life ». Sa dernière réalisation est un DVD : An Eagle Returns part1 : Normandy.
« A présent, je prend du temps pour travailler autour de la maison que j’ai négligé alors que j’allais dédicacés mes livres ou faire des conférences. »