EDWARD G SHAMES

Un très grand merci à Ed Shames d'avoir répondus à toute mes questions autour d'un bon verre de bière à Bastogne en juin 2008. Merci à Pascal d'avoir joué les traducteurs à cette occasion!

 

      <= Lt. Edward Shames - 1945

Edward Shames - 2008 =>

 

Edward G Shames est né le 13 juin 1922 à Norfolk en Virginie. D’origine Russe et de tradition juive, son père est Moldave et sa mère Biélorusse (Minsk) Ed Shames doit travailler très jeune. En effet, en 1927, à peine âgé de 5 ans, son papa décède. Sa mère élève seul ces 4 enfants, 2 fils et une fille. Ed Shames est leur dernier enfant. Il est actuellement le dernier survivant.

Edward Shames reçoit une éducation très stricte ! Etre toujours le meilleur, être serviable, être propre et honnête, respecter les autres et toujours tout faire pour payer ses dettes le plus vite possible, voilà les grands principes que sa maman lui inculque. Ed Shames garde depuis tout ce temps cette discipline.

« Même à Bastogne, malgré le froid, je me rasais tout les jours. Etre toujours propre, sa trompe l’ennemi, il croit que vous êtes le meilleur. »

« Encore aujourd’hui, je change de chemise tout les jours ! »

Norfolk étant à cette époque la plus grande base militaire au monde regroupant l’armée, la Navy, les Marines, les US Coast Guards ils n’ont jamais eu à souffrir de la misère consécutive à la grande dépression de 1929, ils étaient pauvres mais ont toujours eux à manger.

« Tout le monde travaillait, ont avaient pas beaucoup d’argent, mais on avaient toujours de la nourriture. »

En septembre 1942, Edward Shames rejoint l’armée.

« L’appel sous les drapeaux est arrivé du QG de l’armée situé à Fort Monroe en Virginie où le 506th fut crée. Ils recherchaient des volontaires avec certaine attitude. Le pays avait besoin d’une troupe de choc, quelque chose pour redonner le moral après l’attaque de Pearl Harbor et de Corregidor. Ils ont décidés de former une unité d’élite à partir des meilleurs aussi bien physiquement que mentalement. »

Ed Shames rejoint l’armée à Petersburg en Virginie eu Fort Lee. (Actuel Camp Lee)Il rejoint la compagnie I du 506th Parachute Infantry Regiment à l’âge de 19 ans.

Dès le départ, Ed Shames veut devenir officier, mais il démarra comme simple Private.

« A cette époque, un type qui s’engageait dans l’armée en temps que Private pouvait y rester 20 ans et en ressortait Private First Class ou tout au plus Caporal. L’armée sélectionna le meilleur dans ce qui pouvait existé au sein de l’armé pour former nos cadre dirigeant pour nous enseigner comment nous tenir, comment saluer, etc… »

Ensuite, Ed Shames quitte Fort Lee pour Toccoa en Georgie. L’entraînement reçut là-bas fut le plus dure jamais subi par n’importe qu’elle unité. Il y avait 7000 recrues pour former un régiment de 2500 à 2700 hommes.

« Mon premier souvenir est le Mont Currahee à l’extérieur de Toccoa. Tous les matins, nous devions grimper et redescendre la montagne au pas de course. Cette épreuve a déjà éliminé un tas de recrue. »

Tout au long des 16 dures semaines passées à Toccoa, il y avait toujours trop d’homme. Pour encore en « éliminé », l’unité parti à pied jusque Fort Benning lieu où se déroulerait la suite de l’entraînement et surtout l’entraînement à devenir un vrai parachutiste.

« Les gens de Fort Benning se considéraient comme l’élite de l’armée et les gars nous attendaient ! Une des premières choses qu’ils ont faites à notre arrivé étaient de nous faire courir avec tout notre équipement autour du camp durant 3 heures ! Après, ils nous ont dit de stopper. Nous leur avons répondus : Oh non, on ne veut pas s’arrêter, on continue ! » Bientôt ce sont eux qui nous ont prié de nous arrêter. »

Par la suite, Ed Shames suivit l’entraînement au saut des tours de 60 mètres de haut qui simulait un saut en parachute. Les formateurs inventèrent un tas de chose pour effrayer les nouvelles recrues. Mais Ed Shames y survécut. Et puis arriva le moment du vrai saut.

« 98% de tous ces types n’ont jamais prit l’avion. Certain d’entre eux ont refusé de sauter. Il y avait un deal à propos des premiers sauts. Si vous refusiez de monter dans l’avion pour votre premier saut, vous étiez renvoyé de l’unité. On ne peut pas être parachutiste si on ne saute pas d’un avion.

Si vous refusiez de sauter alors que vous êtes dans l’avion, vous aviez 6 mois de tour de garde parce que vous aviez gaspillé l’argent du gouvernement. En fait, le 1er saut, vous l’effectuez parce que vous ne savez pas ce qui vous attend si vous ne le faite pas et le second vous le faite parce que vous ne savez pas ce qui vous attend si vous ne le faite pas ! C’est ainsi qu’il pratiquait. »

Ed Shames comme la plupart de ses camarades effectua les deux premier saut le même jour et les trois autres le second. Après ces 5 sauts, il devint officiellement parachutiste, il reçut son brevet et ses ailes.

Après Fort Benning, Ed Shames est envoyé au Camp Mackall en Caroline du Nord pour y suivre une formation avancée d’infanterie et ensuite, c’est le grand voyage pour l’Angleterre, début septembre 1943.

 

En Angleterre, Ed Shames fut nommé Staff Sergeant et officier d’opération pour le bataillon. Il du concevoir et apprendre tous les détails pour préparer les missions du 3ème Bataillon en Normandie pour ensuite briefé chaque peloton, chaque homme et chaque compagnie. Cela se passa de fin septembre au 5 juin 1944, la nuit avant le jour J.

« Mais cela n’a pas du tout suivi le même chemin. Le type devant moi, dans le C-47 est tombé devant la porte. J’ai du l’aider à se relever et à sortir. Ils nous ont complètement dispersés. J’ai sauté à 10 km de l’endroit prévus et j’ai terminé sur une grange d’une usine à lait avec des vaches. Je ne savais pas où j’étais alors que j’étais supposé tout connaître. Heureusement, pendant le vol nous avions un avion traceur qui nous envoyait toutes les deux ou trois minutes un signal pour nous dire où aller. De ce fait, j’ai peu m’orienter et emmener mon groupe de 18 hommes vers notre objectif qui étaient deux ponts à Brevands à quelques kilomètres de Carentan menant à l’intérieur des côtes.

Nous avions la mission de tenir ces ponts pour empêcher les Allemands d’apporter des renforts sur les plages de débarquements. »

A peine au sol, Ed Shames est touché au visage par une balle qui lui enlève un morceau de son nez. (Ce qui lui coûta une opération de chirurgie esthétique après la guerre) Une fois aux ponts il y eu beaucoup d’échange de tir avec les Allemands. Mais finalement, les ponts furent détruits, non pas par les Allemands, mais par l’Air Force qui ne savait pas que des hommes étaient là. En Normandie, Ed Shames fut nommé 2nd Lieutenant.

« Nous étions dans un secteur proche de Carentan. J’étais sergent d’opération. Plusieurs officiers avaient été tués durant leurs sauts et je faisais réellement le travail d’un officier de haut rang. Notre commandant m’a envoyé en reconnaissance avec mes hommes autour de nos positions et de transmettre par radio les informations. Avions-nous une unité américaine à notre droite ? Nous avions perdus tellement d’hommes à nettoyer ses haies !

Les obus tombaient tout autour de nous, l’artillerie était féroce, jusqu’au moment où il y eu une accalmie. J’ai observé le secteur sur la gauche. Il y avait des hommes là-bas. Je supposais que c’était la Compagnie H. Ensuite, j’observais le secteur droit, de l’autre côté de la route. Il y avait beaucoup de haies. Ce n’est pas facile de voir quelque chose. Le soleil était haut, il faisait chaud. J’ai cherché l’autre compagnie qui était censé être là. Mais je ne voyais personne. Nous avions donc un flanc exposé.

C’était mon anniversaire, et tout à ce quoi je pensais c’était les mots : « Né un 13 juin – mort le 13 juin ».  Je me suis replié et demandé une communication radio avec le QG du bataillon.

J’ai dit : « Passez moi un officier ! » J’ai eu le Colonel Sink

J’ai dit : « Sir, ici le Sergent Shames, il n’y a personne sur  notre flanc droit ! »

Sink répondit : « Shames, savez-vous de quoi diable parlez-vous ? »

J’ai enfourché une bicyclette et en deux temps j’étais au QG et j’ai montré l’endroit sur une carte. Il m’a fait retourné à l’endroit avec le Colonel Charlie Chase. Nous avons retraversé la route et j’ai dit : « C’est ici que j’étais. » Il a été très étonné, il pensait y trouver la Compagnie F. »

Le Colonel Sink donna l’ordre à une compagnie qui était maintenu en réserve de prendre le flanc droit.  Durant la nuit je reçu un appel du QG du Colonel Sink qui me demandait de venir tout de suite. J’ai courus jusque là et ils m’ont dit : « Le Colonel Sink veut vous voir ! »

Je suis entré et j’ai dit : « Colonel Sink, Sergent Shames au rapport à vos ordres, sir. »

Il m’a dit : « Shames, vous êtes maintenant Lieutenant. »  Je pensais avoir des problèmes d’audition, il a ajouté :   « Bon Dieu Shames, m’avez-vous entendus ? »

J’ai répondus : « Oui, sir ! »

Sink dit : « J’ai déjà prévenus le QG de la division » il ajouta  « Pour vous ordonnés Lieutenant de façon officielle nous devons passer par toutes de la paperasse, une formalité qui doit attendre jusqu’à ce que nous retournions en Angleterre. Une fois de retour en Angleterre, chacun sera mis au courant que vous êtes maintenant Lieutenant. »

Ed Shames passa donc de Staff Sergeant à 2nd Lieutenant le 13 juin 1944, mais il ne savait pas du tout qu’elle devait être son rôle. Shames retourna vers ses hommes pour leur dire, Il y trouva le Lieutenant John Martin. Comme il n’avait aucune expérience comme commandant, John Martin fit de lui son First Sergeant jusqu’à la fin de la campagne de Normandie, durant 1 semaine. Et ce fut à son retour en Angleterre qu’il fut nommé officiellement 2nd Lieutenant.

Son passage au rang d’officier ne se fit pas sans grincement de dents, il dût rester en service en Angleterre pour attendre sa nomination officielle de ce fait il ne pût pas prendre sa permission avant le saut sur la Hollande.

Il dût échanger ses équipements contre ceux d’un officier, il reçut notamment un nouveau casque avec une barre verticale à l’arrière, un Colt 45 mais réussit après quelques palabres à garder son fusil Garand plutôt que la carabine M1 qu’il considérait comme un peashooter (carabine à plomb).

« Je ne voulaient pas d’une carabine à plomb. On m’a dit que ce n’était pas réglementaire, mais je ne voulais rien savoir. »

Son affectation à un officier supérieur ne se fit pas sans problèmes non plus, il aurait du être associé au Capitaine Nixon mais il refusa de travailler avec un alcoolique et il refusa de même de travailler avec le Major Strayer, il le détestait à la base mais ce fut pire encore après la Normandie lorsque qu’il vu de ses propres yeux que Strayer était une poule mouillée.

 

Le 17 septembre 1944, Ed Shames participe à l’opération Market Garden, en Hollande. Il entra en contact avec le chef de la résistance, Jan Van Hooijk qui connaissait l’existence d’une ligne téléphonique reliant Eindhoven à Tilsburg. Il fut donc envoyé en civil 3 semaines et demi avec Jan derrière les lignes Allemandes à Tilburg pour espionner et donner des informations au Colonel Sink via la ligne souterraine, Tilburg étant un grand centre de rassemblement de l’armée Allemande dans la région dont notamment beaucoup de panzers.

« Il y avait une ligne enterré inconnue des Allemands. J’étais en liaison avec le Colonel Sink et je lui transmettais les informations sur les mouvements des Allemands. »

Jan est devenu un de ses meilleurs amis et est déjà venu par 3x passer des vacances chez Ed.

A son retour, le 506th fut envoyé dans le secteur de « l’île ». Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1944, lorsqu’il appris qu’une mission de sauvetage de 125 parachutistes Anglais et une poignée de résistant Hollandais et de combattants Américains coincé de l’autre côté du Rhin allait être montée mais que le Brigadier Anglais qui faisait le briefing ne voulait que des sous-officiers il se porta volontaire, l’Anglais lui demanda s’il était sur qu’en tant qu’officier il voulait participer à cette mission.

« Il ne prenait que des soldats et des sous-officiers jusqu’au grade de Sergent. J’ai levé mon bras pour savoir pourquoi pas des officiers. Et je me suis porté volontaires. »

L’instant d’après il était en train de ramer dans un bateau.

Malgré tout, l’opération Market Garden fut un fiasco. Le 506th captura tout les ponts et ouvrit la route aux Britanniques, mais ceux-ci n’arrivaient pas. Durant la campagne de Hollande, Ed Shames fut blessé à la jambe gauche.

 

De retour en Angleterre il s’apprêtait avec une grosse liasse de billets à aller en permission à Paris lorsqu’ils furent tous envoyés tenir la position de Bastogne.

Ed Shames rejoint la Easy Company où il reçut le commandement du 3rd Platoon composé de quelques renégats. Sa toute première mission fut d’effectuer une reconnaissance pour savoir où se trouvait l’ennemi.

« Quand nous sommes arrivés à Bastogne, le Colonel Sink est venus vers moi et m’a dit : Shames, descendez  la route et prenez contact avec les positions ennemies pour savoir où ils sont. »

En compagnie de Rod Strohl et d’ Earl McClung nous sommes descendu la route et avons observé au loin des formes vagues qui ressemblaient à des meules de foin et nous avons entendus au loin un grondement qui raisonnait.

J’ai dit à Strohl que ça ressemblait à des tanks et je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Il m’a dit la même chose. Nous avons attendus un peu que le brouillard se soulève. J’ai alors demandé à Strohl si c’était toujours des meules de foin ? Il m’a dit non, ce sont des tanks ! Nous en avons comptez 19 que le brouillard avaient camouflés. Nous sommes retournés faire notre rapport. »

Ce fut sa première patrouille et il y en aura d’autres.

« J’étais un officier qui disait, toi et toi, vous venez avec moi en patrouille et pas toi et toi, vous partez en patrouille. Quand vous dirigez une patrouille, vous surveillez les postes d’observation et vérifier toutes les communications sur le terrain donc vous savez si l’ennemi est passé par là et si il vous cherche. C’est simple mais cependant cela prend du temps à apprendre. Vous devez être observateur et prendre les bonnes décisions pour devenir un leader et si vous êtes capables de communiquer cette « intelligence » à d’autres. »

« Je me souvient d’une autre patrouille d’observation durant une nuit avec ce gars, Edward Stein. Nous étions proche, debout dans un champ, transit de froid. C’était le jour le plus froid que j’ai connu de toute ma vie. Il faisait si froid que je pensais prendre une de mes ampoules de morphine et me la planter dans la jambe pour tuer la douleur. Alors, un éclat de bois est venu de nulle part. Ce devait être un coup de mortier. Nous nous sommes jetés à terre et nous nous sommes blottis sous une couverture. J’ai demandé à Stein s’il avait chaud. Il m’a répondus non, et j’ai vu du sang coulé de sa jambe. Il faisait si froid qu’il n’avait même pas senti qu’une écharde de bois lui avait sectionné une veine de la jambe. »

Là aussi Ed joua plus que son rôle d’officier, il ramassait les blessés avec Rogers et Mc Lung et les conduisait en jeep jusqu'à la station de soins de Bastogne.

Durant la campagne des Ardennes, Ed Shames fut blessé au dos par un éclat de shrapnel. Il fut soigné à Bruxelles où il fit de l’œil aux infirmières.

Ed Shames s’estime chanceux d’avoir à commander le 3ème pelton. Avec son grade de 2nd Lieutenant il commandait un peloton, il n’était pas assistant d’un officier, il n’avait pas un rôle de subalterne.

« J’avais le meilleur des groupes. Darrell « Shifty » Powers, Earl McClung, James « Mo » Alley, Walter Gordon, Rod Strohl et Paul Rogers, tous Sergents, étaient des hommes responsables. »

Rogers fut son Sergent et son homme de main.

Ed Shames fut un très dur commandant, très sévère, il est décrit dans la série « Band of Brother » comme un homme qui devait toujours crié, mais son peloton fut le seul où il n’y eu pas un mort depuis qu’il en prit le commandement.

« Ils ont aussi décrit une scène ou je hurlais sur les hommes et les sous-officiers. Bien sûr j’hurlais sur eux ! C’était mon travail. C’est pourquoi, j’ai ramené plus d’homme à la maison que la plupart des officiers du 506th. Je fus le seul 2nd Lieutenant dans le régiment qui était chef de peloton et contrairement aux autres officiers du 506th, je ne fus jamais relevé. Je devais bien faire les choses. »

« Nous avions le moins de pertes humaines dans mon peloton. J’insistais pour que nous fassions les choses aussi parfaitement que possible. Mes sergents me suivaient. Quand vous faites mal les choses, vous êtes morts. Et si nous avons perdus le moins de gens, c’est à cause de beaucoup de compétence. Mais je suis sûr que mes hommes ne m’aimaient pas, mais je ne voulais pas qu’ils m’aiment mais qu’ils me respectent. »

Malgré les conditions extrêmes il demandait à ses hommes de se comporter en soldat et d’avoir toujours l’air de vrais soldats, un soldat qui se laisse aller ne se sent pas bien et ne peux pas se comporter comme il le devrais, il obligeait donc ses hommes à être propres et se raser tout les jours mêmes dans leurs foxholes.

De part son ascension depuis le bas de l’échelle militaire Ed avait toujours une approche différente des autres officiers dans sa façon de commander, là où d’autres choisissaient des volontaires pour aller en patrouille lui choisissait des volontaires pour l’accompagner en patrouille.

Cela ne plaisait pas aux autres officiers qui étaient souvent obligés de faire comme lui (notamment lors du sauvetage en Hollande).

 

L’arrivée du régiment en Allemagne fut assez dure pour Ed Shames, après la découverte par la Easy du camp Annexe de Landsberg il fut envoyé par le colonel Sink en reconnaissance au camp principal de Dachau, ce qu’il a vu là était tellement fort qu’il ne veut plus en parler (il était de plus Juif) mais il voit encore le visage de ces gens chaque fois qu’il s’endort.

 « Je n’en croyait pas mes yeux, je ne peux pas raconter ce que j’y ai vu ! C’était incroyable, impossible !»

Il fut le seul officier du 506th à y aller.

Son dernier souvenir de la guerre est sa rencontre avec le Feld Marshal Kesselring :

 « J’avais la responsabilités de 3 barrages routiers sur la route de Munich. Strohl demanda à me voir parce qu’il avait besoin de moi. Il y avait des voitures d’officielles au 1er barrage tenu par le Sergent Strohl et le passager voulait parler à un officier. Je me suis approché et j’ai remarqués que le type habillé comme un clown était encore armé.

J’ai dit à Strohl : « Sergent avez vous remarqué que cet officier est encore en possession de son arme ? »

« Oui Lieutenant j’en suis conscient mais cet officier ne veut rendre son arme qu’à un officier de haut rang »

Sur ce j’ai dégainé mon arme et je l’ai placé sur la tête de l’officier et je lui ai dit :

« Parlez vous Anglais Monsieur ? »

« Oui » (l’Allemand parlait mieux Anglais que moi !!)

« Vous avez 5 secondes pour me rendre à moi petit Lieutenant sinon je vous explose la tête »

L’officier Allemand se pressa d’exécuter l’ordre et me remit son pistolet de fabrication Tchèque. Je lui demandai :

« Pourquoi n’avez vous pas de Luger Monsieur ? »

« Parce que mon Luger s’est déjà enrayé 2 x et j’avais besoin d’une arme fiable »

J’ai voulus les donner à Strohl qui me dit qu’il ne les méritait pas. Je les aient gardé et je suis retourné avec aux Etats-Unis. Ils sont maintenant dans une vitrine à mon équipe de reconstitution. Je sus bien après que c’était le Feld Marshal Kesselring. »

 

2nd Lt Ed Shames - 1945

 

Après la fin de la guerre contre l’Allemagne l’unité fut stationnée en Autriche et Ed se retrouva en Août à Bar le Duc en France.

Dès qu’il appris la nouvelle de l’explosion de la deuxième bombe atomique sur Nagazaki il n’attendit pas l’annonce officielle de la fin de la guerre pour prendre sa fameuse permission à Paris reportée depuis une année.

Il emporta avec lui 4 armes Allemandes pour faire du troc.

A peine arrivée à Paris il tomba nez à nez avec le colonel Sink qui lui dit que grâce à son nombre de points gagnés il allait être démobilisé et qu’il devait être le lendemain à Bar le Duc pour prendre le train pour Marseille.

Un peu dans le pétrin il soudoya le chauffeur personnel du colonel Sink avec les 4 armes afin que celui ci le ramène au camp.

Il voulu ramener son fidèle Garand.

« Je voulais la reprendre avec moi, mais on m’a dit que je ne pouvait pas ramener des objets qui appartenaient aux gouvernements. Je l’ai laissé dans le train qui m’amena à Marseille. »

Il réussi quand même à reprendre son Colt 45 et le pistolet de Kesselring, il donna celui ci à son groupe de reconstitution aux USA qui le mis en évidence dans un display.

Son opinion du soldat Allemand est très tranché, Ed Shames n’eu aucun contact directe.

« Ils ne pouvaient pas penser par eux même. Ils étaient durs. Mais une fois qu’ils ont perdus, ils levaient les bras au ciel, Kamerad, kamerad, ils se rendaient très vite. »

Contrairement aux paras entraînés à agir et se débrouiller seuls au besoin, les soldats Allemands n’étaient pas individualistes et avaient besoin d’un chef pour leur dire quoi faire, ils les a décrit comme étant des automates.

Concernant les SS c’est encore plus clair, ces "mecs" étaient des criminels qui ne pensaient qu’à tuer et tuer.

Après la guerre, Ed Shames resta dans l’armée où il finit sa carrière avec le grade de Colonel. Son travail d’infiltration en Hollande lui a sans doute permis de travailler comme agent du gouvernement au moyen Orient dans les années après guerre, il est revenu 49 fois sur le continent il a servi en Israël, Liban, Irak et est considéré par les autres comme un spécialiste du moyen Orient ce qu’il nie farouchement vu qu’a ses yeux personne ne peut comprendre cette région du monde.

 

Aujourd’hui Ed Shames à 86 ans, il vie en Virginie à 7 km de ses racines de Norfolk et depuis la fin de la guerre il aide à l’organisation des réunions d’ancien du 506th.

Il se maria et eu deux enfants, deux fils.

Il participa de nombreuse fois aux commémorations en Europe. Depuis la fin de la guerre il est déjà revenu 4 fois à Bastogne avec sa femme en touriste en complète hors saison pour éviter la foule et la première fois fut déjà en 1948, la ville était encore dévastée à cette époque.

« Mais maintenant, je me fais vieux. J’ai dit à ma femme, je deviens trop vieux pour ça. Elle m’a répondus : tu ne deviens pas, tu es vieux ! Je viendrais peut-être pour les 65 ans, si je suis encore en vie, c’est principale chose. »

 

 

Ed Shames et moi, le 21 juin 2008 - Bastogne.