JOHN J SCHUMACHER

 

Un tout grand merci à John Schumacher pour m'avoir donné accès à ses documents, pour m'avoir raconté son histoire et avoir répondus à mes questions.

A LA MEMOIRE

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de mon ami John Schumacher. Il est décédé ce dimanche 25 décembre 2016.

Merci beaucoup pour toute ton aide. Repose en paix mon ami. Je ne t'oublierais jamais!

 

<- John dans les années 40.

 Et aujourd'hui ->

 

John J Schumacher est né le 28 mars 1925 à Coons Rapids dans l’Iowa. Ses parents John et Frieda Schumacher sont des immigrés Allemands.

 « Mon père est né à Rotenberg dans le Wurttemberg en Allemagne. (Son véritable nom était Johann transformé en John) Il émigra aux Etats-Unis en 1898.Ma mère est née à Michelbach dans l’Oringen en Allemagne. (Son véritable nom était Friederike transformée en Frieda.) Elle émigra aux Etats-Unis en 1905. »

Ses parents étaient fermiers, ils eurent leur ferme en 1915. Là, ils élevèrent John et ses deux frères aînés. Malgré la grande dépression, et les temps difficile, John et sa famille ne soufrèrent jamais de faim.

 « Mes parents travaillaient durs et étaient très conservateur donc nous avons très bien survécus. Mes deux frères étaient beaucoup plus âgés que moi, 14 et 16 ans donc, j’ai grandit plus ou moins tout seul. J’aime la musique et j’ai une forte aptitude avec tout ce qui est mécanique de telle sorte que j’avais toujours quelque chose à faire. »    

John est diplômé du Lycée au printemps 1943. Ensuite, il aida ses parents aux travaux de la ferme.

A partir de décembre 1943, le processus de son incorporation à l’armée débute.

 « J’ai tenté de m’enrôler dans l’armée de l’air, mais ils ont dit que j’avais un problème avec la perception des couleurs, vous savez comme un désordre  de perception entre certaines couleurs et des lignes. »

Le 27 janvier 1944, voyage en bus depuis Carroll dans l’Iowa vers le Camp Blanding en Floride.

 « Arrivé au Camp Blanding près de Stark en Floride qui était un endroit lugubre. Le premier matin, j’ai été réveillé par le son des camions de l’armée passant et je rêvais qu’une bétaillère entrait dans l’allée de la maison et que j’avais dormi trop longtemps. J’ai sauté de mon lit en sursaut et j’ai réalisé qu’on était en Floride et non pas dans l’Iowa. »

 « Le jour suivant fut le jour de l’inscription, des vaccins et placement, etc.  Une opportunité s’est présentée à moi.  Nous faisions la queue et attendions d’être assignés à une unité appelée le "Schumacher bureau C". L’employé m’a regardé et dit “salut John, comment vas-tu?” Au bureau des placements se trouvait Louie (Louis) Krenmyre que je connaissais très bien, étant de Coon Rapids, et qui était le fils d’un Pasteur Méthodiste.  Il avait épousé Dorothy Thomas, la soeur de Wesley. Je ne sais pas si Louie avait vu mon formulaire et l’avait pris ou s’il s’agissait d’une pure coïncidence mais cela ressemblait à un coup de chance quand même. Louie m’a dit, “ Il faut que l’on te sorte de cette compagnie d’artillerie, ne jouais-tu pas d’un instrument dans une fanfare?”. J’ai répondu “Oui, de la trompette”. Il m’a répondu, “Bien, nous allons t’assigner à la bugle company, c’est une compagnie des quartiers généraux et tu t’occuperas de la communications, etc., c’est beaucoup mieux”. Ce fût donc ma deuxième opportunité. C’était beaucoup mieux. Je suis allée rendre visite à un couple de d’amis de Coon Rapids qui se trouvaient à la compagnie d’artillerie, et ces pauvres hommes en prenaient vraiment pour le grade. Nous avions un bon supérieur (un sous-officier en formation), et de bons cuisiniers; ainsi que quelques professionnels- beaucoup étaient musiciens. La moyenne d’âge suivait deux courbes, celle de la trentaine et celle des jeunes sortis tout droit du secondaire. Nous étions assignés à des huttes et, comme vous pouvez l’imaginer, je me suis retrouvé avec un groupe d’hommes qui s’appelaient Schroeder, Schlicher, Schulte et, bien sûr, Schumacher. Quelle bande de Bosch! Il s’est avéré qu’ils étaient vraiment des types géniaux. »

 « Notre formation de base fût, cependant, très simple et nous avons accompli les habituels entraînements de combat, la nomenclature de l’arme, le tire- je suis certifié Expert en armes, (la récompense la plus élevée), sur les fusil M1 et tireur d’élite à la carabine M1—j’ai juste rate deux points.  Je pense avoir encore mes anciennes cartes de scores quelques part dans mes affaires.  Nous avons suivis quelques cours de communication et appris le code en morse—plus ou moins. Les entraînements au masque à gaz n’étaient pas très amusants mais nous maintenez sur nos gardes. Je n’ai jamais aimé entendre des balles passer au dessus de ma tête mais au moins, ce n’était qu’un exercice. Il semble que nous passions beaucoup de temps dans les bois et dans les marécages à apprendre comment retrouver son chemin avec une boussole.  Il y avait quelques alligators et serpents mais aucun d’eux ne savaient comment se servir d’un compas donc ils n’étaient pas de très grande utilité et nous irrités.  Nous n’avions vraiment pas besoin de plus d’énervement car les moustiques faisaient déjà un bon boulot sans besoin d’aide. A propos des cordes tresses, nous ne faisions pas grand chose avec en dehors des entraînements occasionnels avec les tambours et cordes tresses. C’était assez amusant car cela nous permettait de marcher en formation sans devoir supporter les cris des sous-officiers. En gros, je pense que la formation de base me semble désormais comme ayant été assez simple mais je me rends compte que la perte de mémoire pourrait être responsable de ma façon de voir les choses aujourd’hui. Je n’oublierait jamais notre dernier campement improvise. Nous avions du marcher 20 miles et malgré qu’il faisait chaud et misérable, il s’agissait d’une routine calme, du moins jusqu’à ce que l’on retourne au camp.  C’est alors que nous avons appris que nous n’avions pas bien sécurisé la zone et que nous y reviendrions le samedi, notre jour de conge, pour sécuriser la zone et retourner le même jour. Le reste du régiment devait s’aligner en formation dans la zone de parade et nous devions marcher en formation jusqu’au camp improvisé. Toute personne se trouvant dans la formation d’observation, qui riait ou faisait des commentaires, devait se joindre à la marche. Inutile de dire que les observateurs étaient très solennels.  C’est alors que nous avons appris que des sangliers avaient fouillés la zone et avaient déterrés des boites que nous avions enterré, apparemment pas assez profondément, une leçon douloureuse pour une bande de pauvres imbéciles. »

Cette première partie de son entraînement prit fin à la fin du mois de mai et le 6 juin 1944, il était de retour chez lui.

 « Nous étions de retour chez nous pendant un peu plus d’une semaine.  J’avais peur que le jour-j nous enlève à tous notre temps passé auprès de nos familles mais cela ne s’est pas produit.  J’ai donc pu revoir ma “petite amie”, ma famille et mes amis. »

 « L’étape suivante, nous étions à Camp Shanks à N.Y., pour une autre inscription nous permettant de partir à l’étranger. Nous avons quand même pu profiter d’un jour ou deux de quartiers libres et notre groupe s’est rendu en ville, essayant de profiter au maximum de la situation. Nous nous sommes rendus au R.C.A. Music Hall et avons vu les Rockettes, nous avons pris le Ferry du Staten Island, et nous sommes rendus en haut de l’ Empire State Building.  C’est là que j’ai mange mon premier filet mignon à l’hôtel Roosevelt suite aux recommandations d’un ami d’arme, Sawyer.  Sawyer avait joué dans une des troupes de danse les plus célèbre du coin, la troupe de Freddie Martin mais il connaissait les environs et était sympathique avec nous. Nous avions aussi un jeune juif qui faisait, selon moi, 2m10 et qui jouait de la percussion avec le philharmonique de Boston. Son nom de famille était Spector et nous l’appelions Hector Spector sans vouloir l’offenser et il en rigolait. »

 « Après cette nouvelle inscription, cette fois un employé nommé Bastein, avec qui je suis devenu ami, un gars super gentil, qui a jeté un oeil à ma spécialité d’occupation militaire (M.O.S.), a décide que l’on devrait le changer à conducteur de camion. Cela a probablement eu une certaine influence plus tard et m’a offert une autre opportunité. C’est alors que vint le jour du port d’embarcation, où nous avons embarqué à bord du “Queen Elizabeth". Quel navire énorme. Lorsque nous nous sommes engages sur la passerelle, il m’a semblé que cela n’en finissait plus et que l’on n’arriverait jamais au bout. Le pilier était décoré de lumières comme un arbre de Noël et le navire était rempli de M.P. Je pense qu’ils avaient peur que certains s’enfuiraient. C’était bien pensé car très peu avaient vraiment envie d’y aller.  J’ai tenté de voir jusqu’où se prolongeait le navire. Il était bien plus grand que je pouvais l’imaginer et transporté 15000 soldats. Le Queens a traverse l’océan seul car aucun autre navire ne pouvait suivre sa cadence et l’escorter, d’où la vitesse était sa protection en plus d’un trajet en zig zag pour empêcher l’ennemi d’aborder. J’étais une fois de plus chanceux d’obtenir un lit sur une des passerelles principales qui avait été converties en dortoir. Je pense que nous étions 8 dans cette pièce et qu’il y avait à peine la place de se retourner.  J’avais pris le lit du dessus – je prenais toujours le lit du dessus pour éviter d’avoir qui que ce soit passer au dessus de moi à chaque fois et aussi juste au cas où quelqu’un serait malade. En plus, je pense que l’on me donnait toujours les lits du dessus car j’avais des longues jambes et il était donc plus facile pour moi de grimper.  J’avais l’habitude de sortir sur la passerelle et de regarder la mer, et les marsouins mais je ne me rappelle pas avoir beaucoup de compagnie. Peut-être que la plupart des homes avaient le mal de mer mais je ne me souviens d’avoir eu ce genre de problème et par contre, je me souviens que la nourriture était bonne. On nous avait dit qu’il y avait moins de chance d’avoir le mal de mer si l’on mangeait régulièrement.  C’est ce que j’ai fait. Je me souviens aussi d’avoir été impressionné par la beauté du navire qui était évident même s’il avait était transformait pour transporter les troupes. La sale des jeux avait été convertie en réfectoire mais la décoration était toujours apparente. Je pense qu’il a fallu 6 jours pour accomplir la traverse et nous avons jeté l’ancre dans la baie de Gurrock en Ecosse, ensuite nous avons été transporté par navette jusqu’à un Ferry ou une barge ou un autre moyen de transport appelé lighters.  Et nous fûmes à nouveau impressionné par la taille du Queen alors que nous nous en éloignions. Ensuite nous sommes montés à bord de sorte de petits trains écossais ou britannique qui faisait, “boop boop” ou “wheep wheep” lorsqu’il sifflait. La campagne ressemblait beaucoup aux paysages des documentaires que l’on voit aujourd’hui à la TV. Une partie du voyage s’est déroulée la nuit et nous n’avons pas vu grand chose.  Mais la traversée de la campagne anglaise s’est déroulée comme prévue, au milieu des jardins, des bâtiments bombardés et des personnes âgées. J’imagine que tous les jeunes avaient étaient engages dans l’armée. »

Arrivé à Chisleton, les jeunes recrues reçurent à nouveau des vaccins. John entra dans ce qui était appelé un Repl Depl soit un camp où étaient placé les nouvelles recrues avant leur affectation définitive. C’est durant cette période que John fit la « connaissance » avec les V1 Allemand :

 « Un soir, je m’en souviens parce que le ciel était très clair et l’on voyait les étoiles, c’était magnifique, les phares sondaient le ciel pour les avions ennemis et c’est à ce moment là que j’ai entendu ma première bombe volante allemande. Un anglais m’a dit, c’est OK Yankee, si tu les entends, c’est que tout va bien. Ce sont celles que tu n’entends pas qui te tuent, pareillement au balles mais on n’arrive jamais à dépasser l’état de panique que l’on ressent lorsqu’un bruit de sifflet passé au dessus de vous ou viens atterrir devant vous, sans savoir où le prochain viendra tomber. »

Quelques temps après, John Schumacher fut assigné à la 17th Airborne Division.

 « Je fus assigné au 194th Glider Infantry Regiment, dans la compagnie de QG du 1er Bataillon.  Une compagnie d’infanterie lourde, les mortiers de 81mm et les mitrailleuses de cal. 30. J’étais dans un peloton de mortier. Nous avions reçu des nouveaux uniformes et équipement car les unités airborne étaient habillée différemment par rapport aux troupes conventionnelles avec des vêtements plus légers pour faciliter les mouvements plus rapides. Notre arme était une carabine de cal. 30 que nous transportions dans un étui mais il ne se portrait pas à l’aide d’une sangle. Lorsque nous portions tout l’équipement, je ne sais pas comment cela aurait pu être plus léger.  Cela aurait pu être plus lourd car nous transportions tout ce qui nous appartenait.  C’est dans cette unité que j’ai lié amitié avec le plus de personnes avec, en autre, John A. Diluccio. La famille de Dukes est d’origine italienne et de pennsylvanie. La chance me sourit à nouveau lorsque j’ai rencontré ce bon ami. Je pense vraiment qu’il me protégeait. Il était marié et avait un enfant, peut-être deux, je ne me souviens plus vraiment.  Nous allions au cinéma à Swindon, ainsi que pour acheter des bonbons et du cirage.  Nous sommes aussi fait prendre en photo. (Je ne vous dis pas combine de cirage nous avons acheté car on s’attendait à ce que nous ayons l’air parfait à tout moment, et les bottes se voyaient en premier)  Nous avions des autorisations pour le week-end à Londres et Bristol où nous restions dans les quartiers américains et pouvions dormir dans des draps blancs et propres. Mon Dieu, que c’était bien. Lors d’un voyage à Londres, nous avons eu l’occasion de visiter l’abbaye de Westminster et avons participe à la messe le dimanche matin. Il y avait du monde. Nous avons aussi visité certains des endroits historiques de Londres. »

Malgré l’inquiétude qu’il perçut à l’annonce de cette nouvelle affectation (il n’était pas volontaire), John était fier d’appartenir à cette unité d’élite.

Quelques jours avant noël, la division fut placée en état d’alerte. Les Allemands avaient lancés leur offensive dans les Ardennes Belge.

 « Au réveillon de Noël, nous avons déménagé sur la base aérienne mais il y avait beaucoup de brouillard, comme partout sur le continent, ce qui représentait un très gros problème car il n’y avait pas de force aérienne pouvant apporter leur soutien aux troupes dans la zone de Bastogne.  Le repas de noël a été servi sur la piste d’atterrissage et nous avons dormi dans des tentes cette nuit là.  Le jour suivant, le 26 Décembre, le ciel s’est dégagé et nous sommes montés à bord d’un C47 et nous nous sommes envolés jusqu’à Reims en France où nous nous sommes éparpillés sur toute la zone pour la sécuriser jusqu’à ce que les 6X6 arrivèrent nous chercher.  Les allemands avaient la sale manie de mitrailler toutes les zones.  Je me souviens d’un incident en particulier alors que nous étions à bord du camion car nous avions des rations “C” Durant notre voyage jusqu’à la frontière belge.  Les rations”C” étaient immangeables pour commencer, mais lorsque le conducteur du camion a décidé de réchauffer son repas sur les tubulures du moteur, cela a tellement chauffé que ça a explosé.  Quelle odeur! Je parie que ce pauvre type a passé des heures a nettoyer le moteur. »

 « Ils nous ont débarqué dans un petit village français qui s’appelle Beaumont, près de la frontière belge, où nous nous sommes abrités dans des bâtiments anti-bombes, et c’est alors qu’il a neigeait toute la nuit mais au moins, çà nous a protégé du vent. »

 « Nous ne savions pas ce qui se passait à ce moment là sur  le front mais tous les soirs, des avions de reconnaissance allemands survolait la zone à basse altitude. – Nous l’appelions Charlie, le vérifieur de lit. Il n’y a pas de doute qu’il surveillait nos faits et gestes. En autre, il y avait en vile un petit groupe de Maquis français. Il faisait partie du reste des français avec qui nos services travaillaient. Ces pauvres homes avaient très peu d’équipement et pourtant il semblait qu’ils arrivaient à s’en sortir avec les moyens du bord et ont sérieusement mis des battons dans les roues des allemands. Ils ne vivaient pas longtemps si les boches les attrapaient car ils les alignaient et les exécutaient. Notre déplacement suivant fut la Belgique, dans la zone de Bastogne.  Alors que nous avancions, nous avons dépassé des camions en feu, des tanks, des pièces d’artillerie et toutes sortes d’équipement détruits, des bâtiments, et des corps. C’est ce décor qui nous a mis la puce à l’oreille que nous allions passer des moments difficiles. Nous étions attachés à la troisième armée de Patton et avions déployé près d’Houmont, Flamierge et Bastogne. Patton a annoncé que nous serions de force suffisante  et que nous n’aurions pas à faire face à aucune armée. Il avait tort.  Le contact ennemi de la compagnie des quartiers généraux était les tanks allemands, nous avons pensés aux Tigres et ils nous en ont fait baver.  Le rugissement des premiers tirs d’un 88 allemand est au delà de toute description, une expérience effrayante, surtout lorsque vous avez déjà peur de la mort.  Nous ne pouvions dire d’où viennent les coups de feu, mais ces premiers tirs ont atteints notre fusil antitank à quelques centaines de mètres à la droite de notre peloton. Le sergent du peloton n’arrêtait pas d’appeler un homme responsable des bazookas mais ne pouvait trouver personne. En dehors des bazookas, nous n’avions pas grand chose pour combattre les tanks. Cela nous a laissé dans état momentané de choque après ce premier baptême du feu.  C’est alors que les tanks se sont retires. Une manoeuvre allemande habituelle était d’attaquer et de se retirer. Ensuite notre armée a avancé et la bataille a subsisté quelques temps. C’était Durant cette mêlée que le colonel Pierce a découvert les autres pelotons d’artilleries Lourdes et a demandé où se trouvait la compagnie des tireurs d’élites et pourquoi, nous autres, les mortiers lourds, étions au front. Nous nous sommes retirés de quelques centaines de mètres et nous nous sommes cachés à l’entrée d’un bois.  C’est là que Duke et John J. ont utilise nos talents d’ingénieurs et ont creusé les trous de renard de classe “A”, de taille double (2 hommes) avec, incorporés, des rations C, des bougies, des étagères et couverture d’éclat anti-arbre, ce qui laissait juste assez de place  pour ramper à l’intérieur et pour en ressortir. De manière périodique, nous étions harcelés par des tirs dont la plupart était des éclats d’arbre, d’où la nécessité d’une couverture. C’est dans cette zone que nous avons attrapé le plus de morsures de gel avec ces sacs misérables de protection pour les chaussures. C’est aussi là que le camion de vivre nous a apporté un repas chaud, notre premier repas depuis quelques temps.  Lorsque nous étions en ligne pour recevoir notre repas, Les Boches nous ont envoyé quelques bombes. L’un des gars tenait dans une main sont repas et dans l’autre une tasse de café.  Lorsque les bombes sont tombées, il s’est jeté tête en avant dans un trou de renard sans faire tomber une goutte de son café ou de sa nourriture. Pour ajouter à la beauté de tout ça, il y avait déjà un homme dans le trou, ce qui a rendu cette situation, au départ pas marrante, très amusante. Par chance, personne n’a été touché à cette occasion. Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé au gars qui se trouvait dans le fond du trou. »

« Après quelques jours, nous avons avancé- à pieds- surtout dans de la neige jusqu’aux genoux, parfois sur la route ou sur des chemins tout en faisant attention aux mines qui se trouvaient surtout sur les routes. Une partie de la neige s’était transformée en une croûte épaisse de glace et nous retenait occasionnellement, rendant la situation difficile, en plus de porter notre équipement. Nous avions de la chance lorsque nous trouvions une grange ou un abris de moutons avec de la paille pour dormir. Il faisait froid et effrayant lorsque l’on montait la garde de nuit. Le temps est resté extrêmement froid et le stresse a aussitôt commence à nous envahir. »

« Notre régime se composait essentiellement des rations K et n’améliorait ni nos états physiques ou mentaux mais nous avions surtout très faim et tout à un bon goût lorsque l’on est affamé. »

 « Un incident dont je me rappelle clairement jusqu’à ce jour s’est déroulé alors que nous avancions dans une zone près de St. Vith. Nous sommes arrives à la hauteur d’un bâtiment, peut-être une maison ou un magasin qui était la victime de beaucoup d’artillerie et de petites armes de feu et était criblés de trous dans les murs et dans le toit.  Du plâtre et des débris couvraient les sols et là dans les débris se trouvait un crucifix aucunement endommagé par ces tirs. Je l’ai pris et porté tout le restant de la guerre. J’ai offert à mes amis catholiques mais ils m’ont conseillés de le garder. De toute façon, je l’ai encore.  Récemment, j’ai partagé l’histoire de cet incident à Monseigneur Francis Sampson, un aumônier airborne, avec qui nous sommes devenus bons amis et qui, après la guère, a été nommé aumônier général de l’armée américaine.  Monseigneur m’a dit “ John, tu as bien fait de le garder.  Il ne pourrait autant de signification à quelqu’un d’autre.” »

« Après quelques jours de marches forcées de nuit nous sommes revenus à Luxembourg-ville pour quelques jours de repos et remise en forme.  

Nous avons dormi sur le plancher de marbre de l’hôpital de Luxembourg. Je crois que c'était un hôpital, (j’ai appris récemment que c'était une école de filles), mais même sur le marbre on se sentait bien, au moins nous n'étions pas dans le gel. Ensuite, ce fut le retour au front encore, le déplacement jusqu'à la rivière où nous avons creusé nos positions. Ce fut le dernier déplacement par voie terrestre alors que nous nous sommes arrêtés pour une pause dans une ferme ou une villa avec quelques bâtiments en pierre aux toits de tuile. Le Général Patton est arrivé à bord de sa jeep pour vérifier la situation et s’embourba dans la neige. J'ai été appelé à aider à pousser la jeep et j'ai une photo de l'incident qui a été montré dans la brochure TALON qui a été imprimé par la 17th, après les Ardennes. Je suis sûr que les Allemands observaient Patton car nous avons été immédiatement sous le feu des tirs d’obus. Patton a hurlé: «A couvert » et nous avons courus. Les bombardements se sont arrêtés. »

 « La rivière Our était notre dernier combat dans les Ardennes et c'est là que j'ai eu mon tympan qui a éclaté quand j'ai fait le canard pas assez vite de la bouche quand nos mortiers ouvrirent le feu pour bombarder les emplacements ennemis de l'autre côté de la rivière. J’ai senti de la chaleur envahir mon oreille à l'intérieur et c’est mis à sonner! Je n'ai jamais fait rapport sur l'incident parce que j'ai pensé que j'étais trop stupide pour le canard c'était ma faute. »
 «A cette époque, le temps commença à se réchauffer un peu et puis cela commença à sentir très mauvais - la mort est devenu très évident que nous avons laissés beaucoup d'Allemands morts qui ont été pris dans le blizzard et qui ne furent pas ramasser. Il y avait aussi beaucoup d'animaux morts qui n'ont pas été prioritaires sur la liste des ramassages. Je pense que le plus dur était la vue du sang dans la neige et de trouver les corps de certains des nôtres, - j’en ai assez dit à ce sujet. La neige liquide rendait les déplacements difficiles et on a dû beaucoup pousser les jeeps pendant un bon moment. De la rivière Our, on s'est rendu jusqu'à un vieux petit village Belge où on a tous attrapé la grippe ou une autre saleté qui demandait beaucoup de parégorique comme traitement contre le mauvais goût. Quelques jours plus tard, les conditions météorologiques s'améliorèrent un peu plus et après quelques jours de récupération nous avons eu droit à un concert de l’orchestre de l’armée. Ce fut un loisir pour quelques gars qui avaient capturé deux mitrailleuses allemandes et des munitions, et ils les ont emportés sur une colline à l'extérieur de la ville et les essayer. Enfin on nous a remis nos sacs de voyage avec des vêtements propres. Ainsi prit fin la Battle of the Bulge et la Campagne des Ardennes pour le 194th et nous avons grimpé sur des camions et somme revenu en France à Chalons sur Marne. Ceci s'est avéré être la réorganisation et la zone d'entraînement pour le largage en Allemagne. Cette réorganisation a impliqué la dissolution du 193th GIR, puisque tant les 193th que le 194th ont tous deux été décimée au cours de ce conflit. Un troisième bataillon fut ensuite ajouté au 194th, formant le nouveau 194th Combat Team. La 17th Airborne dans son ensemble comptait plus de 50% des victimes durant le « Bulge » et les Ardennes, selon liste des membres. (Le Roster incluais tout le personnel, de réserve, les clercs, d’approvisionnement, etc., donc les pertes des troupes au front ont été catastrophiques, beaucoup plus élevés que les pourcentages indiqués). »
 

John fut envoyé à la Compagnie « D » du 194th GIR alors que ce régiment stationnait à Chalon sur Marne.

 « A Châlons-sur-Marne est venu une autre de mes bonnes fortunes, ou du moins je le penses. Mon ami, Duke, était au volant d'une jeep pour l'un des officiers à l'époque, et il m'a dit un jour que le "Vieux" avait besoin d'un autre conducteur et que lui, Duke, on lui a demandé si il connaissait un garçon de ferme qui pourraient conduire quoi que ce soit, de sorte que le colonel m’a fait parvenir un massage d’être au rapport au garage et de le conduire pour la journée. Ce fut mon premier essai avec une jeep, mais je suppose que j'ai fait du bon travail, puisque après, j’ai reçut un autre message d’être au rapport au garage et que l’on m’a attribué une jeep. Le reste de notre temps de préparation fut consommée avec des drills, des vols d'entraînement, recevant du matériel prêt et j'ai même fini par essayer d'enseigner à certain chauffeur civil la façon de remorquer 2 remorques reliées ensemble. C'est comme faire une marche arrière avec une remorque à 4 roues, mais juste un peu plus dur. »

Durant toute cette période, Axis Sally, la voix de la radio Allemande à l’intention des GI envoyaient des messages à l’intention des Golden Talon.

 « La radio de propagande allemande entretenait le message de nous demander quand nous arrivions à Wesel pour les rencontrer. Ils étaient sans doute conscients du fait qu'une opération aéroportée était imminente quelque part. La propagande perpétuelle n'était en fait qu'un moyen pour essayer de contrer notre service d'espionnage, mais à la fin, s'est avéré proche de la réalité. Apparemment, ils savaient plus que nous le pensions. »

Le 21 mars 1945, le 194th GIR est envoyé dans une zone de rassemblement près d’un aérodrome. Il devait se préparer pour le Jour-J. Dans cette zone, John reçut des cours de technique d’arrimage pour bien accrocher sa jeep dans le planeur et évité ainsi que c’elle-ci ne le déséquilibre.

 « Le 23 mars fut occupé avec des séances d'orientation, d'étude de carte, vérifier le matériel et les munitions, du repos et de la détente, si cela était possible dans ses circonstances, et de manger. Une partie des séances d'orientation se passait autour d'une table de sable, le but étant de présenter une vue plus réaliste que possible des zones d'atterrissage. Notre table d'orientation en sable fut présentée par un jeune PFC avec un fort accent allemand. Environ 46 ans plus tard, j’ai rencontré ce jeune PFC à nouveau au Fort Dodge dans l’Iowa, maintenant Docteur Herb Jonas était un vétérinaire et ami de notre propre Docteur Richard Shirbroun, une amitié qui s'est développée lorsque le fils du Dr Jonas et le fils du Dr Shirbrouns, Randy étaient à l'école vétérinaire à Ames, Iowa, en même temps »

Le 24 mars, c’est le grand jour…

 « Le 24 mars, nous nous sommes levés à 3h30 et nous avons reçut des steaks comme petit déjeuner. Nous nous sommes demandés si ce n'était une indication d'un dernier repas, mais je suppose que les cuisiniers voulait dire: «A bientôt les gars et bonne chance ». Je pense aussi que le steak était censé être plus digeste et, éventuellement, causer moins de nausées lors d’un vol difficile. »

 « Quoi qu'il en soit nous avons tous pris notre Dramamine, sage décision. Alors qu'il faisait encore nuit, nous avons fais mouvement jusqu’aux pistes pour le chargement final. Les avions remorqueurs pour les CG4As étaient tous des C47, remorquant doubles, soit 2 planeurs derrière chaque avion remorqueur. Les câbles de remorquage étaient de 100 à 150 mètres de long, et contenaient assez de nylon pour faire 1500 paires de collants pour dames. »

 « Chaque convoi avait une longue corde et un plus court afin d'éviter les collisions de planeur. Il y eu quelques cas où le planeur remorqué le plus court s'est pris dans le câble de celui qui était remorqué le plus long, mais je pense il n'y en eu que trois mésaventure pareil durant l'opération Varsity, un crédit à apporter aux pilotes de planeur. »

 « Prêt pour le décollage, les C47 étaient tous alignés tête à queue sur la piste avec les planeurs de chaque côté de la piste à côté de leurs remorqueurs respectifs. Les câbles de remorquages étaient toutes disposées soigneusement dans un schéma en « S » afin d’éviter qu’il ne s’enchevêtre. Le décollage était prévu pour débuter à 08h00. L’heure "H" heure ou heure d'atterrissage, était prévus à 10h15, avec les avions remorqueurs moteur tournant avant le décollage, pas de place pour caler ici. Il semblait que nous étions en l'air en 15 minutes et que nous tournions en cercle en attendant que tous les appareils prennent l’air et ensuite prendre notre place dans la formation. Les décollages ont été presque impeccable, ce qui n'était pas la moindre des choses et presque un miracle compte tenu que les charges des planeurs ainsi que des avions remplis étaient tous au-delà de la charge utile nominale. En plus d'un soldat supplémentaire dans le siège passager de ma jeep nous avons effectué un plein de chargement de munitions. Le second planeur dans notre remorquage contenait ma remorque également chargée avec des munitions et des fournitures, les deux cargaisons se volatiliseraient s'ils étaient touchés par la Flak. Avec un peu de chance, les pilotes se libéreraient en même temps et atterriraient relativement proche l'un de l'autre, mais ça, ce n'était pas garanti. »

 « Au signal pour le décollage les deux avions de tête ont se sont mis à plein régime et lorsque le signaleur abaissa le drapeau le pilote lâcha les freins et mis pleine puissance. Quand les câbles de tension se sont étirés, il y a eu momentanément une forte poussée jusqu'à ce que la tension arrive en bout de course, puis on a été projeté en avant comme par le claquement d'un élastique lorsqu'il arrive au bout de son étirement. Le glider tiré par la câble le plus court a décollé le premier, suivi de celui tiré par un plus long câble (les planeurs sont plus faciles à tirer une fois en l'air), puis ce fut l'avion, qui était à ce moment très près du bout de la piste. Le trajet fut plus rude encore à cause des turbulences créées par la masse des avions  dans le ciel et comme je l’ai dit, ces rudes oiseaux montaient au mieux.  Les turbulences supplémentaires créèrent beaucoup de stress supplémentaire aux pilotes et il était nécessaire pour eux de partager les commandes toutes les 15 minutes pour en garder le contrôle. »

 « La vue à partir d'un planeur en l'air n’était presque pas possible à partir du siège d'une Jeep. Il y avait des petites hublots de 20 ou 25 cm d'où la vue était plutôt pauvres, et tu pouvais voir un peu au travers de la section du nez droit devant. Cette vue était pareille pour la plupart des autres avions et planeurs de la formation, jusqu'au moment où nous nous sommes approchés du Rhin, ensuite ce fut la fumée, la Flak et les avions en feu. Les pilotes avaient des difficultés à identifier les repères due à la fumée, en partie à cause de pneus au sol, en partie à cause de générateurs de fumée Britanniques, ils servaient à masquer leur mouvement au sol, et de l'épaisse fumée et des batteries de Flak allemande situées sur la LZ et la DZ. Nos pilotes ont réussi à localiser notre LZ, quand ils ont crié: «Ça y est les gars, c’est ici que nous descendons. », et il a tiré sur l’attache qui libérait le câble. C'était la première fois qu'on pouvait voir le sol, et les petits champs bordés de haies, des points de fumée des tirs de DCA, d'autres planeurs étaient déjà au sol, mais aucune d'asperges Rommels (poteaux plantés à intervalle dans le sol pour déchirer les planeurs) . Ils nous firent atterrir rapidement et firent un atterrissage dur, prenant une clôture de fil de fer mais en évitant d'autres obstacles. Nous nous sommes arrêtés assez près d'une route, à environ 100 mètres d'un canon anti-aérien et on est sorti rapidement, appuyé la queue avec un 2x4 (équipement standard et procédure) et déchargé à la hâte la jeep. La tâche suivante consista à trouver l’autre planeur avec ma remorque. Il y avait encore beaucoup de tirs au sol dans la région donc nous nous sommes déplacés avec beaucoup de prudence jusqu'à ce que l'on puisse savoir où était l’originaire. Nous avons trouvé l'autre appareil dans un champ à environ 300 mètres de là, en plein milieu d'un marécage: ce fut aussi un espace ouvert et toujours l'objet de tirs ennemis s'ils voyaient quelqu'un se déplaçant dans la zone. Une autre préoccupation était de faire attention au autres planeurs arrivant pour atterrir car ils étaient silencieux * lors de la phase d’atterrissage après avoir été détachée de l'avion remorqueur. »

« Il ne nous semblait pas possible de pouvoir l'atteindre avec la jeep, on s'est donc mis en quête d'un câble de traction qui aurait été largué et que nous pourrions utiliser pour tirer la remorque de la route. On en a rapidement trouvé un, et on a rassemblé un peu d'aide pour pouvoir sortir la remorque sans que quelqu'un ne se fasse tirer dessus. »

Peu après que on planeur ce soit immobilisé, Les pilotes aidèrent John et son copain à extraire sa jeep de l’appareil. Ensuite, les deux pilotes s’éclipsèrent pour rejoindre les groupes de soldats formés du rassemblement de pilote. Avant de partir, ils abandonnèrent leur lourd gilet pare-balles au sol.

 « Ils enlevèrent leurs vestes, les rangèrent et crièrent « A bientôt les gars, et bonne chance ». Mon passager et moi pensâmes que puisque nous étions motorisés, un peu de protection supplémentaire ne serait pas si mal donc, nous avons pris les gilets par balles et les avons mis. Nous avons été au rendez-vous avec le lieutenant Anderson dans une cour de l'autre côté du canal, nous avons cherché après lui et le retrouvèrent après quelques temps. Quand il nous a vu avec les gilets pare-balles, il me regarda et dit: «Que faites-vous avec ces damnés trucs, ils ne sont pas bon, donnez les moi. », ce que nous avons fait. Il a jeté la veste sur le sol, a sorti son automatique et tira, un trou en plein milieu et dit: «Regardez ce que je vous disait ». Ironiquement, il fut tué quelques semaines plus tard, sur la route de Munster, au front, à travers son casque d'acier, par un sniper allemand. C’était un bon officier et il nous a manqué. »

Une autre image restera marqué à jamais dans l’esprit de John :

 « Cette après-midi le ciel était toujours plein d'avions, surtout des avions cargos, larguant de l’approvisionnement par parachute et comme j’observais, j’ai vu un B-24 arrivé à basse altitude de 200 ou 300 pieds et l'aviateur poussant dehors les paquets s’est empêtré aux lignes et fut brusquement projeté avec la cargaison. Je le revois toujours tomber, gesticulant comme s'il voulait attraper quelque chose pour attraper quelque chose, une image pour toujours enracinée dans mon esprit. »

John Schumacher passa sa première nuit sur le sol Allemands sous le tir de l’artillerie Britannique qui bombardait les lignes Allemandes. Ensuite, les jours suivant, la 17th Airborne brisa les lignes Allemandes et se dirigea vers le nord et la grande ville de Münster.

 « Les Boches étaient encore assez résistant à certains moments et ne cessèrent jamais de contre-attaquer. Un évènement étrange s’est produit, alors que nous montions ou descendions une route, nettoyant certain « points chauds » lorsque les Boches commencèrent à nous bombarder d’obus de mortier tombant et je suis monté sur les frein de la Jeep, tout le monde sauta et ce précipita dans le fossé. Soit je n'avais pas serré suffisamment le frein de secours, soit je l'ai débloqué avec mon pied en sautant, mais la jeep a commencé à rouler. Whitey Heitsman s'en est aperçu avant moi et a sauté pour resserrer le frein.  – L’ors d’une de nos réunion d’ancien de la 17th Airborne, 3 ou quatre couples étaient assis autour d'une table remémorant certaines de ces choses stupides qui s'est passé et l'une des femmes dit: "Je ne sais pas comment vous les gars avez fait pour gagner cette guerre!" Je pense que nous nous le demandons parfois nous-mêmes! --- Une autre fois, nous étions un peu en avance sur nos lignes de ravitaillement et nous recevions peu de carburant. Nous avons capturé un dépôt d'approvisionnement allemand avec un dépôt de carburant synthétique. Ils pouvaient faire de la synthèse d’un peu près tout ce qu'il voulait. Nous avons trouvé ce qui était semble-t-il un ersatz synthétique de beurre fabriqué à partir du charbon. Quoi qu'il en soit nous avons chargé une partie de l'essence en remplissant nos jerrycans de carburant juste au cas où il nous en manquerait, mais nous ne savions absolument pas comment cela fonctionnerait avec nos moteurs, de toute manière on les a juste gardé en cas d'urgence. Cette substance me semblait bien, tout comme l'essence ordinaire et nous étions à peu près sûr que cela fonctionnerait si c’était nécessaire. On est aussi tombé sur une distillerie au long du chemin qui faisait du Doppelkorn. Ceci, je présume ressemblait à du whisky de maïs, n'étant pas un expert sur ce point, ce qui n'est qu'une supposition. Cette cuvée n'était probablement pas assez mûre, un peu "verte". ...."On nous a rapporté qu'un des gars en a renversé sur ces lacets de chaussure, et que le lendemain, les lacets sont tombés. Je jure que c'est la vérité..."  A ce même endroit, nous avons trouvé une moto allemande, qui s'est avérée avoir un disfonctionnement de l’embrayage, certains d'entre nous se divertir pendant un certain temps avec comme défi de rouler sur ce truc sans embrayage. Il n'en pas fallu beaucoup pour nous divertir. --- Puis, retour à la guerre! »

Après Münster, le régiment de John se dirigea vers Duisburg, Mulheim, Essen… Durant cette avance, il garde en mémoire la nouvelle par l’arrestation de Franz von Papen, ex-chancelier Allemand ainsi que son fils, officier dans la SS dans leur propriété de chasse par des membres de sa section.

 « Un autre incident s'est produit tout en avançant sur une route, apparemment à proximité des lignes ennemies, à en juger par le bruit des coups de feu. Nous nous sommes arrêtés au croisement de deux routes, nos supérieurs essayaient de savoir ce qu’il fallait faire. A la suite de la perte d’Anderson, nous avions des officiers “comédiens”, et je pense que quand je parle de “comédiens”, le terme est plus faible qu’on voudrait le croire. A cette occasion, nous avions un leader arrogant, un vrais trou du cul impressionné par sa propre importance. (Sans vouloir manquer de respect à son rang), qui regardait la carte, sortait sa boussole, et dit, sans blague, “nous allons par là”. D’où nous sommes allés dans cette direction, gros, stupides, et cons. Soudainement, tout le monde s’est arrêté, a sauté en bas des véhicules et a commence à hurler “Hendi Ho, Hendi ho” (C’est censé vouloir dire mains en l’air ou quelque chose dans le genre en allemand). Où étions nous? En plein milieu d’un peloton d’artilleries lourdes (des mortiers de 81 mm) en train d’avancer, et qui, j’en suis cure, croyait être à 1 km derrière les lignes de front. L’élément de surprise leur a laissé très peu de temps ou d’alternatives. Je pense qu’ils étaient tous prêts à se rendre car ils se sont dirigés vers nous directement avec les mains en l’air. Notre problème suivant fut un peloton de mitrailleuses allemandes qui se trouvait juste derrière la colline, derrière les arbres et ils fallaient que l’on quitte les lieux vite fait avant qu’ils ne se rendent comptent de notre présence. Nous sommes donc retournés dans la direction d’où nous étions venus avec “un tas de prisonniers”. J’imagine que le trou du cul (excusez l’expression) s’est senti incroyable lorsqu’il a apporté les prisonniers. Un autre incident, un peu plus amusant s’est déroulé durant cette même avancée. Une fois de plus, nous étions parti dans la même direction en convoi, ne rencontrant que très peu de résistance, lorsque l’on a rattrapé un convoi britannique avec quelques véhicules armés. Nous nous sommes arrêtés et avons demandé à un des "Tommies" si nous devions faire face à de la résistance, (au fait, il était à peu près 15:00). Le Tommy nous a regardé d’un air sérieux et dit "Oh non, nous nous sommes juste arrêtés pour boire une tasse de thé". Quelle force de caractère! Mais peut-être que cette façon de penser leur avait permis d’endurer la guerre depuis si longtemps. Général Ridgway nous a dit un jour qu’une fois que l’on était lancé, si l’on rattrapait les colonnes anglaises, nous devions continuer notre chemin. Général Ridgway était le XVIII commandant de corps Airborne et il n’existait pas de mots dans son vocabulaire tel que “attendre”, et de toute manière, il n’y avait pas de raison de s’arrêter ici donc nous avons continué vers Duisburg, pendant que les allemands se rendaient tellement facilement, qu’on leur prenait seulement leurs armes et leur montrait la direction vers notre camp pour qu’ils aillent se rendent eux-mêmes. »

« Une des expériences les plus difficiles fut tune avancée de nuit, durant une pluie torrentielle. Les avancés la nuit étaient toujours difficile car nous ne pouvions pas utiliser les phares de peur que nous ne donnions notre position. Nous n'avions que les petits yeux de chat, petites fentes éclairées avec lequel nous ne pouvions pas voir au-delà de 30 mètres, dans de bonnes conditions, permettant d'identifier d'autres véhicules. Tel que vous pouvez l’imaginer, ils nous étaient quasi impossible de voir avec cette pluie et nos essuie-glaces  fonctionnaient à la main, ce qui rendait les choses plus difficiles. Je devais garder le passager éveillé pour s’occuper des essuie-glaces, vu que j’étais déjà concentré sur la conduite et essayais de voir la route. C’est un miracle que l’on ne soit pas entré en collision les uns avec les autres, mais on ne roulait pas très vite et restions alertes. »

 « Quelque part le long de la route, nous avons vu un camp de concentration, principalement des Polonais pensions-nous, des pauvres affamés, ombres de l'humanité. Il semblait que les Allemands soient juste partis quand nous sommes arrivés. Les gens devaient recevoir des traitements médicaux et être épouillés.  En plus de la crasse et de la misère du camp de concentration, on a trouve des fosses communes, des cadavres jetés dans des tranchées et partiellement recouverte. Lorsque nous sommes arrivés à Duisburg, nos forces ont rassemblées sur la place un groupe d'Allemands et j’ai aperçut des dirigeants, sympathisants nazis, etc., et leur firent déterrer les cadavres, les mettre dans des cercueils et les enterrer sur la place du village. J'ai deux images, la qualité n'est pas très bonne, de cette occasion, pris à cet endroit du lieu d'inhumation en face du Duisburger Hof. Les sentiments d’incompréhension étaient encore très présents, concernant la manière dont avaient été traités les personnes prisonnières qui avaient survécus à cet horrible cauchemar. Je n’ai aucune idée de ce qui est finalement arrivé à ces pauvres âmes, mais je suppose qu’ils devaient être rapatriés d’une façon ou d’une autre. »

 

John photographié avec sa jeep à Duisburg en Allemagne.

 

 « Notre première nuit à Duisburg nous étions assignée partout où ont pouvaient trouver des lits, jusqu'à ce que nous avons été placés dans des locaux permanents, qui est permanente sur une base temporaire. Certains du peloton, moi inclus, ont été placés dans le Duisburger Hof, l’Hôtel. Les lits avaient des draps de satin et ce qui semblait être une couette en duvet ou une couverture. Je n’avais jamais dormis sur une literie de luxe tels que celle là, ni après non plus. Après cela, c’était à nouveau retour à la réalité. »

 « Dans les premiers jours d’occupation, quand je n'étais pas assigné au garage, j’étais parfois assigné à une équipe dirigée par le Sergent Kreuzer, qui parlait couramment l'allemand. Notre travail consistait à sortir et à arrêter des officiers nazis et des dirigeants qui avaient échappé à la capture lors de la prise de contrôle des Alliés. J’imagine que nous avions pensé être un peloton de machos, alors que nous allions aux adresses où des suspects étaient censés s’être caches?  Nous bloquions toutes les sorties et faisions notre entrée de force dans l’habitation avant qu’ils n’aient une chance de s’enfuir à nouveau. Il y a eu deux occasions qui se collent à mon esprit. On était au 6e ou 7e étage d'un immeuble à appartements où nous étions à la recherche d'un ancien officier SS. Nous avons couru dans l'escalier et dans son appartement où nous l'avons trouvé assis à une table à manger, et quand il nous a vu et qu’il fut identifié comme la personne que nous cherchions, il se leva et sortit avec nous, sans un mot. Une autre fois, nous avons eu une information qu’une personne se cachait dans une cave. Comme d’habitude, nous y sommes allés et avons trouvé une douzaine de personnes, dont une vieille femme qui secouait la tête et s’est mise à nous ridiculiser pour être entrés dans leur demeure avec nos armes et en jouant aux durs. Je suspecte qu’elle pensait que nous ne comprenions pas un mot car elle adressait ses remarques aux autres, mais pas à nous, et on n’en avait rien à faire. Il s'est avéré qu'il n'y avait personne à cet endroit que nous recherchions et nous sommes partis. » 

« Tout notre temps était consommé par la servitude, et à l’occasion, nous étions capables de trouver quelques jeux. Plusieurs d’entre nous avions localisés des klaxons et les avions attachés sur les côtés des jeeps. Nous conduisions dans les rues et nous nous glissions près d’un groupe de filles et klaxonnions. La réaction était toujours des plus vives et cela ne pouvait pas être considéré comme fraternisation, si ? » 

 « En Juillet, la chance a de nouveau frappé et on m'a annoncé que j'avais été choisi pour recevoir 3 jours de permission à la Riviera française. Nous avons embarqué dans un C47, et transportés par avion jusqu'à Nice. Je ne me souviens pas grand choses du vol à destination de Nice autre qu'il a fallu plusieurs heures, semblait-il, et que ce ne fut pas le voyage le plus confortable que j'ai eu. Nous avions juste les sièges en bois de chaque côté de l’avion et je pense qu’il n’y avait pas de surface matelassée sur ces bancs, mais je ne pourrais jurer de ça. Je sais que nous avons survolé beaucoup de montagnes, les Alpes et d’autres. Je ne me souviens pas qu'aucun d’entre nous n’eu pas confiance dans la capacité du vieux chevaux de labour qu’était le C47 pour nous rendre à notre destination. Ils avaient une réputation de fiabilité qui est encore grande aujourd’hui. Juste après l’atterrissage de notre C47, un pneu à éclaté, l’avion a été un peu secoué mais le pilote a réussi à l’arrêter sur le côté de la piste sans aucun problème. Je ne me souviens pas de cela comme un vol particulièrement pittoresque non plus, parce que nous avions le dos aux fenêtres et ce n’était pas très confortable de regarder dehors durant tout le temps du voyage. Le trajet des pistes d'atterrissage, fut en camion - notre moyen transport au sol était toujours par camion sauf si je n'étais pas moi-même le chauffeur - à notre Hôtel, l’Imperator, tout un Hôtel de Nice et à quelques blocs de la plage. Il n'y avait pas grand chose à faire mais occasionnellement on pouvait voir un film, mais la nourriture était bonne, le décor et la plage intéressante. (Les histoires sur les filles françaises qui se changent pour se mettre en maillot de bain sur la plage furent fortement exagérées). Deux excursions furent organisés pour nous, une dans une fabrique de parfums à Cannes et l’autre une visite de l'architecture antique de la région, pas super passionnant, mais intéressant et un changement bienvenu. Quand nous sommes retournés à Duisburg, ce fut seulement quelques semaines avant qu’on nous avertis de se préparer pour notre retour aux États-Unis pour y être préparé pour être déployé dans le Pacifique, où nous allions très certainement participé à une opération aéroporté sur le continent Japonais. »

« A Duisburg, nous avons été divisé, certain gars rejoignirent le 82nd Airborne et partirent pour Berlin pour servir de force d’occupation. Le reste d'entre nous allaient être réassigné à la 13rd Airborne pour revenir aux Etats-Unis pour le déploiement vers le Pacifique, comme mentionné précédemment. Nous nous rendîmes à Lunéville, en France en attendant les ordres d'expédition. Je suis resté assez occupé au niveau du garage, conduisant un camion 3/4tonnes transportant des munitions à Nancy et environ une fois par semaine pour aller chercher un ou deux fûts français de la bière foncée; trucs assez mauvais. Alors que nous étions à Lunéville j'ai eu l'occasion d'emporter quelques souvenirs à envoyer au pays, y compris un mauser, des pistolets, des baïonnettes, etc, qui arrivèrent à la maison en bon état. J'avais aussi emballé deux épées de premières classes pour des officiers allemands lors de parade, qui n’est jamais arrivés. Il y avait un gars au stock qui devait les envoyés pour moi et je sais qu'il les a volé et envoyé chez lui. Je l’avais déjà repéré comme escroc la première fois que je l’ai vu. Il trichait au carte, gagnait toujours au craps avait une type de personnalité pas de ce monde - Je sais qu'il l'a fait -!

Alors que j’étais à Luneville, j’ai pu trouver la 82 A/B et suis passer voir un ancien camarade de l’école secondaire, Larry Raygor, qui avait participé à l’opération aéroportée en hollande et durant la bataille de Bastogne en Belgique. J’étais content de le revoir, pas trop différent et quasi le même jeune gosse qu’avant. Il est ensuite parti pour Berlin avec le contingent de l’occupation. »

Le 12 août 1945, John embarque avec ses camarades à bord de l’USS Thomas Berry, du port de Cherbourg. Après 8 jours de traversées, le bateau arriva à New York où les hommes purent admirer la Statue de la Liberté. A ce moment là, la guerre avec le Japon était finie, les Japonais avaient capitulés après les bombardements Atomiques.

 « Ceux d'entre nous qui étaient affectés à la 13th Airborne sont allés au Fort Bragg en Caroline du Nord, où nous faisions ce que nous avions envie la plupart du temps. Le reste du temps aux Etats-Unis, se passait très simplement.  Pour ceux d’entre nous qui étaient des « vétérans de combat », notre tâche était de surveiller les jeunes et de leur refiler la trouille avec nos histoires de guerre. Alors que j’étais à Fort Bragg, j’ai revu Steve Garst, un autre gars de ma ville, qui était responsable des stocks et qui nous apporta des glaces le dimanche. C’est toujours bien d’avoir des amis bien placés. »

 

 

Finalement, le 29 janvier 1946, John Schumacher fut démobilisé. Il retourna à la ferme de ses parents, Il y épousa Wanda le 14 février 1946.

Il ne retourna pas à l’école, mais suivi un programme parrainé par le gouvernement baptisé « Institutional On Farm Training » qui devait aider les vétérans à réapprendre les pratiques agricoles.

 « Mes parents étaient prêts à prendre leur retraite alors ils ont déménagé à la ville et Wanda et moi sommes resté à la ferme. C'était seulement une petite ferme et s'est finalement avéré insuffisant pour assurer un revenu suffisant pour une jeune famille. Au cours des 20 années suivantes nous avons construit un troupeau laitier moderne et produit du lait de type « A » qui était mis en bouteille et vendu pour la consommation des gens. Comme je le disais cela ne fournit pas un revenu suffisant j'ai donc rejoint 2 amis dans la production l'alimentation et des engrais pour des produit alimentaire pour 5 ans. Puis un autre ami m'a demandé de le rejoindre dans une entreprise d’immobilier et d’assurance où j’y ai travaillé durant quatorze années. Ensuite, j'ai formé mon propre cabinet d’assurance et d’immobilier que j'ai exploité avec l'aide Wanda jusqu'en 2005, date à laquelle j'ai finalement pris ma retraite à 80 ans. Il a également à cette époque que la santé de Wanda et la mienne ont commencé à ce détériorer. »

Son épouse Wanda décèdera en 2010 après une longue maladie. Comme le dit John, malgré quelques difficultés financière à certain moment, ils eurent une vie très heureuse durant leur 64 années de mariage. Ils eurent 3 fils et maintenant, ils ont 3 petits-fils et 1 petite fille.

Depuis la fin de la guerre, John Schumacher n’est jamais revenus en Europe.

« J’ai toujours rêvé de retourner quelques jours pour revenir sur les zones de combat et bien sûr souhaitez visiter, où mes parents sont nés en Allemagne. Ils ont émigré en 1897 et 1902. Mon plus jeune fils Jeff m’a dit qu'il irait avec moi et son épouse Melinda dit: «Je peux venir aussi ? »  Ils ont voyagé en Europe, ce serait formidable de les avoir avec. Jeff est très intéressé par mon passé militaire. »

Parmi ses décorations, John Schumacher reçut la Bronze Star pour sa participation à l’opération Varsity, 40 années jour pour jour après.

 « Je suis encore très fier de l’avoir reçu! »

 

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John, son épouse Wanda et sa famille (fils et belle-fille)