Don A Banta

Un tout grand merci à Don Banta pour avoir accepté de répondre à mes très nombreuses questions et en français! Pour sa gentillesse et sa disponibilité!

A LA MEMOIRE

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de mon ami Don Banta. Il est décédé ce lundi 30 mars 2015.

Repose en paix mon ami. Je ne t'oublierais jamais! Tes mails en français vont beaucoup me manquer.

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Et aujourd'hui =>

 

Don Arthur Banta est né le 10 mars 1926 à Chicago dans l’Illinois. Son papa, Gorge Albert Banta était ingénieur mais travaillait la plupart du temps comme représentant de matériel industriel. Sa maman, Grace Banta née Donnelly était infirmière (registered nurse).

La famille Banta n’aura qu’un seul enfant.

La famille Banta souffrit comme pratiquement toutes les familles à l’époque de la grande dépression de 1929, mais comme le père travaillait, il y avait toujours de la nourriture à table.

« Nous avons vécu avec mon Grand Père qui était Fermier à la retraite. »

Don Banta eu une jeunesse très heureux. Il était dans ne petite école primaire de campagne avec une seule salle de classe pour suivre ensuite des cours en secondaire dans un lycée avec des classes militaires de plus de 3000 élèves durant 4 années. En mai 1943 il reçut son diplôme de secondaire en tant que junior Reserve Officers Training Corps (ROTC).

Après 3 mois à la Northwestern University, Don Banta s’engage dans un programme spécial de l’armée pour devenir officier de réserve. (Army Specilized Training Program) Il fut envoyé à l’université du Wisconsin.

« Mais après 7 mois, l’armée avait besoin de remplaçant pour les troupes d’infanterie et ils ont annulés le programme et m’ont envoyé au Camp Wolters au Texas pour y suivre un entraînement d’infanterie. »

Grâce à sa formation de ROTC, Don Banta fut bien côté. Son Commandant le recommanda pour suivre la formation de Officer Candidate School (OCS)

Mais Don refusa la proposition.

« Je ne voulais pas être un Lieutenant dans une division d’infanterie et j’ai préféré m’inscrire chez les parachutistes pour recevoir des bottes rouges et une paye de saut mais aussi pour être avec des volontaires qui auront une haute motivation et non pas avec des recrues sans aucune motivation. »

Don Banta rejoint l’école de saut de Fort Benning. Après une grosse préparation physique et un entraînement rigoureux, Don Banta effectue ses 5 sauts qui le qualifieront officiellement parachutiste. Il devient et restera Private First Class.

« Le premier saut était trépident, palpitant, dès qu’on avait notre nez dehors de la porte de l’appareil. Le plus difficile à l’école de saut sont les exercices physiques conduit par des sous-officiers sadiques. Je reçus mon brevet de parachutiste au mois d’août 1944. »

Ensuite, Don Banta est envoyé avec les nouvelles recrues en Angleterre. Le voyage se fait à bord d’un paquebot Italien.

« Je ne me souviens pas le nom du paquebot Italien, mais je me souviens bien des matelots Italiens buvant du vin rouge et mangeant alors que nous étions malades. »

Don fait partie des remplaçants qui doivent intégrés les régiments de la 82nd ou 101st qui ont sauté sur la Hollande. Mais, au vue du perte relativement faible, il sera incorporé au 513th PIR, à la compagnie de QG qui stationne au Camp Barton Stacey en Angleterre.

« En arrivant au 513th, je ne connaissait personne, mais il y avait une petite bande de nouvelle recrue comme moi qui furent choisi pour faire partie de la « wire section » (section téléphonique) et nous nous sommes directement engagé à devenir les des frères d’armes. Il y avait Rudy (Le Sergent, le plus âgée, un grand Polonais, boxeur, originaire du Sud de Chicago), Bobbie (insouciant et loufoque), Hoffie (d’origine Allemande, très beau garçon), Kloot (l’Hollandais originaire de Pella dans l’Iowa, une petite ville du mid-ouest colonisée par des Hollandais) et moi. J’étais le plus jeune. J’étais âgée d’à peine 18 ans. »

« Nous étions « naïf », ni nous, ni la division (17th Airborne) n’avait d’expérience du combat. »

Puis, le 16 décembre les troupes Allemandes, dans un dernier coup de dés lance une offensive « surprise » à travers les Ardennes Belge. Cette campagne sera connue aux Etats-Unis comme la « Battle of the Bulge »

Du 23 au 25 décembre, les éléments de la 17th Airborne sont envoyés en Belgique via la France en C-47.

« Nous avons décollés malgré un très mauvais temps. Nous avons survolé la Manche. Le temps était si mauvais que tout le monde, y compris l’infirmière qui nous accompagnait eu le mal de l’air. J’ai été le seul qui ne fut pas malade à bord. Cela a été la première occasion pour mon ange gardien de ce manifesté. Il me suit fidèlement depuis lors. »  

De la Campagne des Ardennes, Don Banta ne se rappelle pas grand chose, des évènements. Non plus des lieux et des endroits où il séjourna ou tout simplement par lequel il est passé.

« Ce dont je me souvient très bien, c’est le froid, la neige, la glace, Mes orteils, mon front, mes doigts étaient gelé. Surtout mes orteils parce que nos galoches qu’ils nous ont donnés  ne valaient rien et les « shoepacks » chaudes et imperméables n’ont été distribué qu’au mois de février ! »

« Mais je n’hésite pas à avouer que j’avais peur ! J’ai vomi sur le sol de notre grange où nous dormions après avoir vu le corps gelé d’un soldat tué, de voir des destructions et après avoir entendu l’état des pertes de notre compagnie de fusilier »

« Notre mission en tant que « wiremen » était de construire, monter et  maintenir le contact téléphonique entre les différentes compagnie du régiment. Donc, je n’ai pas eu besoin d’utiliser mon fusil durant toute la campagne des Ardennes. Notre risque était de périr sous les obus de mortier, de canon lors d’un bombardement. Mais, toujours grâce à mon ange gardien, je n’ai jamais été touché. »

Après la libération de la ville de Flamierge au début du mois de janvier 1945, le 513th PIR poursuivit son avance jusqu’à la ligne Siegfried le long de la rivière Our. Une fois à cette rivière atteinte, le régiment fit halte.

« Si vous regardez la série « Band of Brother », vous pouvez voir deux épisodes qui équivaut à nos activités en Belgique. Un dans la forêt près de Foy et l’autre concernant une traversée  d’une rivière d’un raid pour faire des prisonniers. Nous étions situés à gauche du 506th dans les environs de Foy et on m’a dit que l’équipe de reconnaissance de ma Compagnie de QG (mon copain Devaney en était membre) avait fait un raid similaire de l’autre côté de l’Our pour faire quelques prisonniers dans une casemate Boche. »

Le 11 février, le régiment ainsi que la 17th est de retour en France près de Châlons-sur-Marne pour se préparer pour l’opération Varsity. Les hommes logèrent dans un village de toile de tente. Le 513th PIR fut choisi pour faire le saut à partir des nouveaux appareils C-46 Commando dont la particularité est la double porte de chaque côté de la carlingue.

« Nous avons fait un saut d’entraînement régimentaire avec ces appareils. Durant ce saut, je me souviens avoir plaisanté une fois en l’air avec mon copain Weiss. Quelques semaines plus tard, il est tué sur le Rhin. »

« Je me rappelle sur le terrain d’aviation, tout de suite avant le saut, de Robert Capa, le fameux photographe de guerre. Il pris beaucoup de clichés de ma Compagnie, moi inclus et il sauta avec notre compagnie prenant à nouveau de nombreux clichés après le saut. Nombreuse de ses photographies furent publié dans le Life Magazine, ici aux Etats-Unis, mais aucune de moi. »

Le saut de Don Banta ne se passa pas très bien. Son C-46 fut touché par la Flak dès son entrée au dessus des lignes ennemies. Malgré tout, les hommes purent sauter avant que l’avion ne s’écrase. Son ami, le Sergent Rudy Devich, qui fut le dernier homme à sauter se rappel de l’avion s’écrasant.

« Je ne sais pas ce qui est arrivé à l’équipage mais je me rappelle distinctement un membre, peut-être le Chef d’équipage contre la paroi de sa cabine avec un casque anti-aérien. »

Comme ordonné par le Général Miley, le saut se fit à ne altitude de 400 pieds.

« Je me rappelle du choc sur le sol, dans un domaine agricole parmi des planeur Britannique Horsa amorçant leur descente. »

Une fois au sol, il se mis en quête de son équipement et des fil pour les communications.

« A ce moment, nous nous sommes retrouvés sous le feu d’arme légère et nous avons pensés que ça venait d’une grange voisine. Nous avons commencé un tir de suppression et Rudy c’est dirigé en zigzaguant jusqu’à la grange pour y jeter une grenade. Le feu s’est arrêté et nous avons continué à chercher notre équipement. Comme nous avions sauté loin de notre DZ, nous nous sommes mi à la recherche de notre section. Nous étions très chanceux parce que nous n’avons subi aucune perte. »

Après les combats qui se déroulèrent près de la ville de Munster, le 513th rejoignit les tanks Britannique de la Guard Armored où les hommes ont grimpés sur les tanks pour traverser l’Allemagne.

« C’était presque une fête parce que les Brits (Britannique !) S’arrêtaient sur le côté de la route à 11h00 et à 14h00 pour allumer un feu et préparer le thé. Nous avons trouvé ça très rigolo. » 

Quelques temps plus tard, la compagnie de Don prit une caserne d’Hermann Goering.

« Il y avait une grande salle à bière, avec des robinets de bières qui coulaient à flot ! Ce fut difficile pour notre chef de nous faire dégagé ! Il y avait aussi d’excellents souvenirs, d’insignes et de trucs militaires de la Luftwaffe. »

La guerre touchant à sa fin, la compagnie de Don reçut la capitulation de milliers d’Allemands.

« Nous étions 4 ou 5 hommes à marché avec un bataillon entier de prisonnier Allemands jusqu’au point d’internement. J’étais très mal à l’aise. »

Durant quelques semaines, son groupe de « Wiremen » fut envoyé à Sterkrade dans la Ruhr où il devait installer un système de communication.

« Nous avons vécu dans la maison d’une Allemande et de ses deux jeunes filles, un ménage très agréable. Nous les nourrissions. Nous étions les seuls soldats dans la ville. Elles nous demandaient quelques fois de protéger les femmes et les enfants ainsi que des bonnes sœurs contre des travailleurs forcés et déplacés qui vécurent durant l’occupation dans une mine de charbon toute proche. Ces travailleurs voulaient ce venger sur la ville. Nous les comprenions, mais pas de vengeance contre les femmes et les enfants. »

Plus tard, la 17th Airborne fut envoyé en France. Ceux qui eurent assez de point partirent avec la 17th pour les Etats-Unis et être rendus à la vie civile. Don Banta fut transféré à la 13th Airborne.

« Avant, je reçut une permission à Nice pour 10 jours. Nous avons prit un C-47 et nous avons logés à l’Hôtel Ruhl à la plage. Pas d’officier ! Du bon vin ! Et du bon temps ! »

Assez étrangement, à la 13th Airborne Division, Don fut assigné au 458th Parachute Field Artillery Battalion.

« C’était incroyable, alors que j’était un homme de l’infanterie. Je n’y connaissais rien en obusier de 75mm et ils m’ont forcé à apprendre à canonner, un exercice d’artillerie. Et le pire c’est que c’était tous des bleus, ils n’ont jamais connus les combats et quelques pitoyable voleur ont volés des décorations sur ma blouse dans ma tente ! Quelle honte ! Mais amis furent transférés ailleurs. Je ne l’ai plus vu. Ils m’ont manqués.»

La 13th Airborne fut avisé qu’elle ira combattre dans le Pacifique. Le nouveau régiment de Don embarqua sur des navires direction dans un premier temps les Etats-Unis. Toujours en mer, les hommes apprirent que le Président Trumann décida le largage de deux bombes atomiques sur le Japon mettant fin à la guerre. La 13th Airborne arriva aux Etats-Unis au mois d’octobre 1945.

Don Banta fut déchargé de ses obligations militaires en décembre 1945.

« J’avais assez de point pour être déchargé dès mon retour. Mon ange gardien était encore à mes côtés ! Je fut chez moi pour les fêtes de Noël pour la plus grande joie sincère de mes parents et ma mère me servit immédiatement mes plats favoris : Beefsteak et « shortcake » à la framboise. »

Don Banta retourna à l’école, tout d’abord à la Northwestern University et ensuite à la Northwestern University School of Law d’où il est ressorti avec son diplôme  d’homme de loi en 1950.

« Je suis devenus avocat et j’ai exercé ce métier jusqu’en 2001 quand j’ai pris ma retraite. Je me suis spécialisé sur les lois et l’économie qui défendent les patrons ou répond aux questions concernant les relations avec les travailleurs et les syndicats. »

Don épousa sa femme Maxine (surnommé Mickey) le 31 mars 1951. Ils eurent 4 enfants et 6 petits enfants. Tous habitent aux environs de chez lui, à Chicago.

« Nous nous occupons de la marmaille très fréquemment. »

De ces effets de l’armées, sa maman fit coulé dans le bronze sa paire de Corcoran. Il les a données à son fils. A une de ses filles, il donna une veste de saut et à un de ses petits-fils qui est intéressée par la Seconde Guerre, sa veste « Ike ». C’était les seules choses qu’il lui restait.

Il ramena aussi comme souvenir, un faisceau de parachute du saut sur le Rhin qui fut coupé sur le champ de bataille le 24 mars et quelques objets Allemands (tête de mort de la Waffen SS, casque en acier, insignes de la Luftwaffe et une baïonnette)

« Mon épouse utilise le stahlhelm comme pot de fleur, il est en ruine. Quel dommage ! »

Don Banta est aussi membre perpétuel de l’association des anciens de la 17th Airborne, mais n’a assisté qu’à une réunion, ce n’est pas un membre actif.

« Ma vie continue d’être très agréable malgré quelques petites maladies mais aucune ne furent graves. »

« Je fais du sport encore deux fois par semaine mais ce n’est plus comme en 1944 où je courais 3 ou 4 miles avant le petit déjeuner. »

Don Banta à de nombreux passe temps ; la lecture, l’écriture, et l’un deux est d’écouter ses cassettes de français.

« Ces cassettes s’appellent Champs Elysées. C’est ce qui a fait de moi une Vache Espagnol. »

J’ai d’ailleurs eu l’énorme chance de pouvoir conversé avec Don en français !

« Les souvenirs de la guerre palisse dans ma mémoire. Les instants de peur ne sont plus si vifs. Les moments du saut sur le Rhin sont très clairs pourtant. Je m’en souviendrais toujours. »

 

Don A Banta(le premier à droite avec le magazine LIFE) avec les hommes de sa "section de fil"

au centre téléphonique de Sterkrade en Allemagne durant l'occupation. Mai 1945

 

Don Banta à droite, à côté de lui, le Sergent Rudy.

Photo prise lors d'une permission à Nice en juillet 1945