JACK ARIOLA

A LA MEMOIRE

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de Jack Ariola. Il est décédé paisiblement chez lui le 30 juillet 2013. N'oublions jamais ce que ce monsieur a fait pour nous. Merci Jack pour tout ce que tu m'as envoyé. Repose en paix mon ami.

Un tout grand merci à Jack Ariola pour m'avoir donné accès à son histoire ainsi que pour m'avoir transmis un nombre impressionnant de photos! 

 

        

 

Jack Ariola est né le 8 juillet 1923 dans une petite ville d’Arkansas, Corning. Son papa, Monte Zuma était ébéniste, il fabriquait des meubles mais aussi, il avait un don pour fabriquer des instruments de musique. Son papa était déjà plus âgé. Il avait fait la 1er Guerre Mondial. Sa maman, Georgia Raye s’occupait des enfants. Jack à deux grand frères et deux frères plus jeunes ainsi qu’une sœur plus jeune également. Jack est né à Corning, mais il grandit à St Louis dans le Missouri où la famille déménagea en 1933.

Son papa fabriquant des instruments de musique, il était donc normal que les enfants jouent de la musique. Les fils Ariola formait un band : « The Sunset Cowboys ». Le père les emmenait dans des saloons où ils se produisaient.

 

"The Sunset Cowboys"!

Jack est le joueur de Banjo.

 

Le 7 décembre 1941, les Forces de l’Axe déclarent la guerre aux Etats-Unis lorsque les Japonais bombardent la flotte naval Américaine stationné à Pearl Harbor.

 

« Je n’oublierais jamais ce jour, chaque oreille étaient collés à une radio quelque part, les gens se promenant en rue étaient stoppés dans leur élan. Ils étaient choqués, c’était difficile à croire. »

« Lorsque la guerre fut déclarée la plupart des jeunes gens ont commencé à affluer vers les stations de recrutement pour rejoindre le service. »

« Mon frère Bill fut le premier de la famille à rejoindre l’armée. Il devint artilleur. Monte fut le second à rejoindre l’armée, il entra dans l’infanterie. »

« J’étais seul, je n'avais que 18 ans à ce moment là et je soutenais ma mère, deux jeunes frères et une sœur. Mes deux jeunes frères allaient à l'école et ma sœur avait épousé un soldat qui était stationné à Jefferson Barracks, MO. "Juanita" était le nom de ma sœurs et l'homme qu'elle épousa était "J.T.Bevers", il était dans l'Air Corp. »

« À l'âge de 18 ans la seule chose qui occupait mon esprit était la guerre. J'aurais dû être dehors à donner rendez-vous aux filles, et passer de bon moment, ne pas penser à la guerre, mais ici elle était juste à ma porte. »

« J'avais décidé de me laisser appeler, je m’étais inscrit pour l’appel et j’étais dans la classe «A», je pouvais être appelé pour le service à tout moment, et bien que le marché du travail soit ouvert et qu’il y avait beaucoup d’offre d’emplois, si vous étiez classés «A», la plupart des endroits savais que vous pourriez être appelé n’importe quand et si ont vous formais pour un travail, et que vous étiez appelés, ils auraient à former une autre personne pour prendre votre place, c’était donc difficile de trouver un emploi. Faire vivre ma mère, mes frères et ma sœur n'a pas été facile mais j'ai essayé. »

« J'ai finalement trouvé un emploi à « Bemis Bro. Bag Co. ». À cette époque, ils payaient 0,50 cents $ de l'heure, c'était le mieux que je pouvais avoir et je l'ai pris et j'étais heureux de l'avoir. Ce n'est pas beaucoup d'argent, mais considérons cela, le pain était de 0,05 cents un pain, un litre de lait était de 0,10 cents et bon steak était de 0,15 cents la livre,  et l'entrepôt distribuait certains morceaux de viande. »

« J'étais le seul soutien de ma mère et ce n'était pas facile de soutenir 5 personnes avec 0,5 cents de l'heure, mais il y avait une chose à propos de ma mère, elle était économe et pouvait étirer un dollar longtemps, c’était une grande dame, gentille et qui aimait beaucoup sa famille. C’était en 1943 et comme je l'ai dit mes deux frères étaient déjà à l’armée.

Un matin, je me suis levé pour aller au travail, j'ai pris le tramway, et inutile de dire que j'ai été découragé et un peu dégoûté. »

« J'ai décidé de ne pas aller travailler ce matin-là, je ne savais vraiment pas ce que voulait faire. »

« Je marchais dans la rue et entrais dans un magasin d'alcools, durant cette période, ils ne faisaient pas trop attention à l'âge, j'ai acheté une pinte de whisky, j’ai bus cul-sec la moitié, et plus, je pensais à la situation, J’étais de plus en plus dégoûté. »

« Enivré, je suis devenu vraiment courageux et décidé que j'allais rejoindre l’armée, alors je me suis rendu au bureau de recrutement. Je suis entré et j’ai demandé au monsieur quand avait lieu le prochain appel? Il a dit mercredi prochain! Je lui ai dit que je voulais être sur la liste. Il a tiré mon dossier et m'a dit de revenir ici mercredi à 5 h 00. »

« Sur le chemin du retour, je me demandais comment j'allais dire à ma mère ce que j'avais fait? J'ai décidé que l'approche directe était la meilleure, donc quand je suis rentré, je lui ai dit que j'avais rejoint l’armée! Elle s'assit et pleura comme son cœur allait se briser, mais après je lui ai dit mes pensées sur la situation et elle a compris et s'est calmée. Le mercredi suivant, au matin, je suis retournés au bureau de recrutement, ils nous ont embarqués dans des camions et nous ont emmenés à Jefferson Barracks, Mo. C’était une base aérienne à la périphérie de St Louis. Ce jour-là ils ont commencé à s’occuper de nous, nous avons eu un examen physique. J'ai eu une crise cardiaque quelques années avant, et j'étais sûr qu'ils allaient me reclasser à cause de ça, après que je leur ai dit, ils m'ont fait passer des exercices très intense que j’ai réussit avec brio. »

« On nous a fait prêter serment et dans les jours suivants, on nous a emmenés pour mettre de l'ordre dans notre zone. Je parie qu'elle était si propre qu’on aurait pu manger par terre. Durant cette période, on nous a fait des piqûres et on a effectué d'autres travaux de nettoyage. Un matin, nous étions réunis dans une salle et on nous a dit que nous allions recevoir une permission de 7 jours pour prendre soin de tout travail inachevé, je ne pensais pas que j’avais oublié d’achever quelque chose mais j'ai pris la permission, car je ne savais pas quand je reviendrais à la maison. »

« Quand ma permission fut finie, je suis retourné au camp, ils ont commencé à nous préparer pour être expédié. Mais pour ? »

« Quelques jours plus tard, On nous embarqua dans un train et on nous expédia. Quand nous sommes arrivés à notre destination, nous étions en Caroline du Nord. Au Camp Mackall pour être exact bien qu'il n'ait pas été officiellement nommé à ce moment là. Il porta ce nom en l’honneur du premier soldat aéroporté qui fut tué au combat contre l'Allemagne. »

« Après que nous nous sommes installés, ils nous ont rassemblé sur le terrain de parade, et nous ont dit comment s’appelait l’unité où nous étions, nous faisions partie de la 17th Airborne, gros problème, nous ne savions pas ce que voulait dire Airborne, mais ils ne nous ont pas laissé dans l’ignorance très longtemps. Il fallait d'abord nous mettre en condition, et cela allait être très intense, nous savions déjà qu'une armée régulière suivait seulement 7 ou 8 semaines de formation de base, et notre formation de base allait être de 13 semaines, toujours pas grand-chose. Nous étions jeunes, et cela ne signifie pas beaucoup pour nous, car à cet âge, nous pensions pouvoir conquérir le monde, après tout, nous étions Airborne Troopers. Nous ne savions toujours pas ce que cela signifiait, et finalement ils nous ont dit que nous serions des planeurs. Cela sonnait super. » 

« Ils nous ont donné un patch à coudre sur l'épaule de notre uniforme, c’était une griffe d'aigle avec Airborne imprimé sur le dessus, la couleur était un champ de noir avec des lettres d'or. La griffe d'aigle en or. Un patch très attractif Ils nous ont remis de haute bottes, nous ne le savions pas à ce moment-là, mais les Régiments aéroporté étaient les autorisés à porter ce type de chaussure à cette époque. »

Jack avec deux amis du temps du Camp Mackall. Jack est au centre.

 

« Au cours de notre formation nous courions sur des parcours d’obstacles, parfois deux fois tous les matins avant le petit déjeuner, suivi de la gymnastique, de marche sur le terrain de rassemblement et des marches forcées, c’était seulement une petite partie de l’entraînement que nous avons reçut. »

« Je me souviens de la première marche de 25 miles que nous avons faite. Toute la division y a prit part, nous étions classés au bout de la marche, qui était extrêmement difficile, surtout ​​une marche forcée, toute la division participait à la marche, alors il y avait beaucoup de concurrence pour voir qui serait le premier de retour, nous voulions tous être les meilleurs, et nous avons tous pensé que nous l’étions. »

« Après que l’entraînement de base ai commencé, nous étions prêt à recevoir notre formation de vol en planeur, les planeurs ressemblait à une boîte avec des ailes, c’était une forme de transport très fiable, c’est ce que nous pensions à l’époque. Chaque planeur transportait 13 hommes, pilotes et co-pilote, ou pouvait transporter une jeep, ou le charger d’une remorque de munitions ou d'une pièce d'artillerie de campagne. Le nez du planeur se soulevait comme une porte et on pouvait rouler ou pousser l'équipement à l’intérieur et nous avons appris à l’attacher, nous avons appris tout cela dans les mois qui suivirent. »

« En dessous du planeur, il y avait des patins, parce que si nous pouvions atterri n'importe où, mais pas sur une piste solide, et que les roues se détachent, les patins nous aideraient à empêcher le planeur de se retourner. Après on nous a enseigné toutes les bases de soldats de planeur, nous avons commencé à prendre des leçons de vol.

Chaque fois que nous prenions l’air, j’étais malade, les planeurs rebondissent comme une balle en l'air, en haut, en bas, et sur les côtés. Comme je l'ai dit, c’était un avion très peu robuste, C’était juste un cadre en acier et une toile tendue sur l'extérieur. Une fois, alors que je m’installais dans le planeur et alors que je m’asseyais, le manche de ma pelle sortait derrière moi, il a glissé sur le siège et perça un trou dans le côté du planeur, je n'ai rien dit à ce sujet mais il ne sembla pas que cela fasse une différence et ils ne m'ont jamais rien dit. »

« Enfin est venu le temps pour nous de faire un vol de nuit! Nous avons été emmenés en Caroline du Sud, qui était la base aérienne la plus proche. C’était le 31 décembre 1943. La Saint-Sylvestre. Nous étions déçus parce que nous avions prévu de célébrer avec le reste du monde. Nous avons découvert que l'armée n'avait pas l'intention de faire quelque chose comme des vacances, nous appréhendons ça comme rien de bon. Quoi qu'il en soit, nous sommes allés sur la base aérienne et nous avons embarqué dans notre planeur. Ils étaient déjà sur le terrain qui nous attendait, nous nous sommes assis là environ 30 minutes et, enfin, il était temps de décoller. Nous nous sommes dirigés vers le bas de la piste, et avant que nous ne décollions, notre pare-brise c’est fendu d'un coin à l'autre. Le pilote déclara: « Ce planeur a eu trop d’heure de vol. », ce qui fit que nous nous ne sommes pas sentis bien! Nous n'avions pas une confiance totale dans les planeurs à ce moment. Nous avons décollés, pare-brise fendu et pas de radio pour prévenir l'avion remorqueur que nous pourrions avoir de sérieux problèmes à tout moment. Alors que nous volions depuis environ 30 ou 45 minutes, ça résonnait comme si quelqu'un était dans la queue du planeur avec une scie circulaire, notre pilote flasha un SOS à l'avion remorqueur pour lui faire savoir que nous étions en difficulté et que nous allions coupé. Le pilote de l'avion remorqueur nous détacha et nous avons commencé à descendre. Une chose était sûr, vous ne pouviez que descendre. Un peu d'humour? »

« Il n’y avait pas de fenêtres dans le planeur, mais nous pouvions voir au travers du pare-brise derrière les sièges du pilote et du copilote. Nous pouvions voir un champ devant nous, le pilote s’y dirigeait. Sur la route, nous avons raté quelques lignes hautes tension d’environ 4 pieds et nous avons atterri dans un champ fraîchement labouré avec des sillons, lorsque nous avons touché le sol avec les roues, elles ont été arrachées et nous avons continué sur les patins. Le nez est parti vers l’avant et la queue c’est relevée, et nous avons labouré le champ sur environs 200 pieds. »

« Le pilote et le copilote ont relever leurs pieds pour les empêcher de glisser sur le terrain, cela arracha le nez du planeur. Nous avions tous le visage plein de poussière, mais personne ne fut blessé, alors nous sommes sortis du planeur. Le lieutenant qui se trouvait dans le planeur avec nous, était censé tiré une fusée verte alors que l'avion remorqueur volait au-dessus de nous, signifiant que personne n'était blessé. Dans toute l'excitation il a tiré une fusée rouge! Cela signifiait qu'il y avait quelqu'un de blessé. Il a immédiatement tiré deux fusées vertes pour annuler la fusée rouge. Comme je l'ai dit, nous étions dégoûtés parce que nous n'allions pas pouvoir célébrer de nouvelles années. »

« Nous pouvions voir la route à environ un mile et nous pouvions voir des lumières scintillés, nous avions pris un téléphone et nous avons appeler le camp pour leur faire savoir où nous étions, donc nous nous sommes dirigés là-bas. »

« Lorsque nous nous sommes rapprochés nous avons pu voir que c'était un bar! Boy ! Quelle surprise ! Quoi qu'il en soit, nous y avons été et le propriétaire était bien content de nous voir, il a dit que c’était un nuit calme. »

 « Nous n'avions pas beaucoup d'argent, mais le pilote, le copilote, le lieutenant et le sergent qui était dans notre planeur avait un peu d'argent. »

 « Ils ont commencé à payer des boissons, et bien sûr le bar a offert quelques tournés, après tout, nous avons quand même célébrés le "Nouvel An". Ils ont envoyé un camion pour nous chercher vers midi le lendemain, je veux que vous sachiez, il y avait un tas de soldats ivres. Certains d'entre nous vomirent tout le chemin de retour au camp. C’était une bonne chose parce que c'était un jour férié et de toute façon on aurait été bon à rien. La seule chose qui manquait à notre célébration c’était des «femmes»! Trop mauvais! Nous aurions pu avoir de la chance d’avoir quelques filles pour passer un bon moment. C'est une expérience que je n'oublierai jamais. Ils nous ont dit que nous avons été chanceux d'être vivant. »

 « Nous avions un peu mal partout d’avoir rebondi, mais après un repos de quelques jours, nous étions bien. »

« J'ai d'abord suivi une formation de mitrailleur, je suis devenus tireur d’élite sur le champ de tir et j’ai été le premier mitrailleur dans notre unité, j'étais un peu fier. Après avoir été dans l'armée d'environ 3 mois, j'ai été promu Private First Class ce qui ne veut pas dire grand chose, mais seulement que j'avais fait un bon travail, et j'ai eu 4$ supplémentaire par mois de mon salaire. Par rapport aux normes d'aujourd'hui ce n'est pas beaucoup d'argent, mais étant donné que nous étions payés seulement 50,00 $ par mois en tant que soldat c’était donc une augmentation de salaire substantielle. Je n’en avais pas parlé avant, mais quand je suis entré à l’armée, je payais une rente à ma mère. Le gouvernement prenait 23,00 $ sur mon salaire et j’envoyais 27.00$ à ma mère, comme je l'ai dit, ce n'était pas beaucoup d'argent, Je savais que maman pouvait s'en sortir, même s'il n'y avait qu'elle. La nourriture était bon marché, je savais que maman pouvait joindre les deux bouts, si elle avait un revenu régulier, même aussi petit que ça. Ma mère était une dame très économe et pouvait étirer un dollar jusqu'à ce que Washington crie! Elle était vraiment unique en son genre, J'ai toujours pensé que quand ils ont fabriquer ma mère, ils en ont jeté le moule, je l'aimais beaucoup, elle montrait la même affection pour sa famille. Elle avait 3 fils à l’armée et je sais qu'elle était mal, mais si vous ne lui parliez pas, vous ne le saviez pas. Quoi qu'il en soit, 4,00 $ c’était bien pour moi, maintenant, je pouvais aller en ville et de boire quelques bières avec le reste des gars. »

« Je n'ai plus jamais été promu, je suis resté Private First Class pour le reste du temps où je suis resté à l’armée, mais je ne voulais vraiment pas de responsabilité comme chef de section, si j'avais eu l'intention de rester dans l’armée après la guerre, j'aurais essayé un grade supérieur. Tout ce que je voulais, c'était faire mon travail, aidé à gagner la guerre, afin que je puisse rentrer à la maison. Je n'avais jamais été loin de ma mère, durant autant de temps et ce fut vraiment difficile pour moi. Je me souviens quand je recevais une lettre de maman, je l’emmenais derrière le baraquement et je la lisais en pleurant, j'étais si seul. »

« Après environ 6 mois au camp Mackall, nous avions reçut une formation de base et une formation avancée et nous étions prêts pour les manoeuvres. »

« Peu de temps après ils nous ont mis dans un train et nous ont expédiés au Tennessee, nous sommes allés dans une petite ville, Tullahoma, Tn. Le Camp Forrest pour être exact. »

« Avant de nous installer dans le camp, nous avons participé à des manœuvres. Ils nous ont dit que nous serions en manœuvre pendant environ un mois. »

« Le Tennessee n'était pas de très différent de la Caroline du Nord, sauf qu'il n'y avait pas de sable, les collines étaient plus grandes et ils y avaient des rochers au lieu du sable. Je n'oublierai jamais le temps que j'ai passé sur le terrain, il a plu presque tout le temps que nous étions en manœuvres. L'Armée de terre nous envoya quelques faux ennemis et nous allions sur le terrain, pour les battre. Ils en envoyaient toujours de quoi tenir 3 ou 4 jours. Ils nous ont fait travailler sur des problèmes de terrain durant 3 ou 4 jours et les 3 ou 4 jours suivant nous étions en permission, comme ça, nous avions le temps pour nous reposer et  nettoyer nos équipements. »

« Nous n'avions pas autant de nourriture et parfois nous allions 2 ou 3 jours sans rien à manger, ils appelaient ça le conditionnement au combat. »

« Comme je l'ai dit avant, nous ne recevions que 50,00 $ par mois, les parachutistes recevaient plus d'argent, 100,00 $ par mois. Ils appelaient le supplément de 50,00 $ Dollars « Prime de saut», ou prime de risque. »

« Nous avons pensé que nous prenions aussi de grand risque et donc nous avons commencé à râler à ce sujet, je crois l'avoir entendu tout le long du chemin vers Washington parce que bientôt ils ont envoyé une directive en disant que si nous voulions une rémunération supplémentaire, nous devions suivre la formation des parachutistes pour la gagner. »

 « Une chose que nous avons appris au sujet de notre gouvernement; Ils ne faisaient jamais rien sans une bonne raison. Leur raisonnement était que, si nous nous sommes qualifiés pour les parachutistes, ils auraient des remplacent immédiatement dans le cas où des parachutistes soient tuées aux combats. »

 « C'était OK pour nous, car nous avons pensé que nous étions déjà en danger comme ça de toute façon. L'installation d’entraînement la plus proche était au "Fort Benning, en Géorgie." nous avons donc dû construire notre propre installation de formation.
Nous avons construit notre propre tour et tout ce dont nous avions besoin pour notre entraînement. Je suppose que je suis passé par quelques-uns des entraînements les plus rigoureux que je n'avais jamais vécu jusque-là. Nous avons commencé par courir 2 kilomètres chaque matin et ça a augmenté progressivement jusqu'à ce que nous courions 8 kilomètres tous les matins avant le petit déjeuner. »

“Je dois ajouter que tous les hommes de la compagnie n’ont pas voulu suivre la formation, ce n'était que pour ceux qui voulaient gagner 50,00 $ en plus par mois, les parachutistes était strictement une unité de volontaire, ils ne prenaient pas n'importe qui dans les parachutistes. Ceux d'entre nous qui ont suivi la formation ont été très fiers d'être parachutiste. »

 « L'augmentation de salaire signifiait beaucoup pour certains d'entre nous, cela voulait dire plus d'argent à dépenser, et pour certains d'entre nous, plus d'argent à envoyer à la maison. »

 « Nous étions déjà en aussi bonne forme que les parachutistes, la seule chose dont nous avions besoin était la formation de saut, qui n'a fait aucunes différences pour eux. Nous avons dû passer par toute la formation que les parachutistes ont vécue, et si quelqu'un est tombé pour une raison quelconque, il était disqualifié. »

 « Je pense qu'il y avait environ 75% de la compagnie qui suivi la formation et environ 90% de ceux-ci furent qualifiés parachutistes. »

 « Après nous ayons fini avec les sauts d'entraînement, nous avons dû faire 5 sauts à partir d'un avion en vol. »

 « Il a fallu 5 sauts pour se qualifier comme parachutiste. La question a été posée à maintes reprises. Pourquoi Sauter d'un avion en parfait état? »

« Durant ces jours, nous étions un groupe de jeunes hommes qui n'avait peur de rien, et j'ai pensé que nous pourrions faire à peu près tout, plus en haut de la rémunération supplémentaire, il allait être un frisson de sauter. »

« Enfin vint le jour nous devions sauter d'un avion en vol, à ce moment nous avions un peu peur et un peu d'appréhension, mais à ce stade de la partie nous n'étions pas sur le point de faire demi tour. »

«  Nous allions sauter de 2500 à 3000 pieds et croyez-moi quand vous regardez les gens de cette hauteur, ils ressemblent à des fourmis rampant sur le sol. »

« Enfin est venu le temps de sauter, je pense que mon cœur battait à un kilomètre heure, l'ordre fut donné de "se lever et d’accrocher". Cela signifie que notre ligne statique devait être relié à la ligne qui courait de l'avant de l'avion à l'arrière. »

 « Nos parachutes s’ouvraient automatiquement après que nous ayons chuté d'environ 60 pieds, du moins c'est ce qu'il devait faire, à moins que le parachute ai été mal emballés. C'est arrivé quelques fois, mais il y avait un dicton qui disait que si votre parachute ne s'ouvrait pas, ramené le et ils vous en donneraient un autre. »

 « Nous avions également un parachute de secours d'urgence que nous pouvions utiliser si le parachute principal ne s'ouvrait pas, mais il devait être ouvert à la main, une chance je n'ai pas eu à l'utiliser. »

« Quand je suis arrivé à la porte de l'avion, je n'étais pas sûr si j’allais sauter ou pas, c'était terrifiant de regarder le sol. A cette époque, j'avais appris, ce qu’était une troupe aéroportée, vous pouvez croire, il y avait beaucoup de fierté en nous, un peu d'arrogance aussi? »

 « Nous étions une équipe d'élite, de toute façon je n'étais pas prêt à laisser une petite chose comme la peur de m'arrêter, alors, j’y suis allé. Je n'aurais pas pu immobiliser le stick même si je le voulais parce que nous avons tous fait mouvement et nous nous poussions les uns les autres et quand nous sommes arrivés à la porte le gars juste derrière vous, vous poussait dehors. »

 « Après avoir chuté d'environ 60 pieds le parachute c’est ouvert et enfin, vous vous sentez doucement descendre jusqu’au moment où vous toucher le sol. »

 « Ils nous dirent que l'impact, c'est comme de sauter d'un immeuble d'un étage. Ce fut très excitant. »

 « Ils nous ont dit qu'un saut était comme travailler 8 heures par jour et donc ils nous ont donné le reste de la journée libre. Nous avons dû faire 5 sauts pour se qualifier et ensuite nous aurions les 50,00 $ de prime de saut par mois. »

« Après nos 5 sauts, nous n'avons plus du faire des sauts supplémentaire. Plus tard, ils ont finalement donné à tous les soldats AIRBORNE le même salaire, même si ils n’étaient pas parachutistes. »

 « Après que nous ayons terminé notre entraînement au saut, et obtenu nos ailes, nous sommes rentrés dans le programme d’entraînement normale. »

« Ensuite, on a du tout préparé pour être expédié. Nous sommes allés à la gare et on a prit le train. Quelque temps plus tard nous sommes arrivés à notre destination, le Camp Miles Standish "le port de Boston". C'est là que notre navire était ancré. Le navire était le "USS WAKEFIELD" il était capable de transporter beaucoup de troupes. »

« Je ne sais pas combien nous étions, mais il y avait environ 6.000 hommes dans notre division, et on devait être transporter à l'étranger. »

« Il ne fallut pas longtemps avant que nous ayons reçu l'ordre d’embarquer à bord. Le "USS Wakefield» était un paquebot de luxe qui avait été converti pour transporter des troupes à l'étranger. En cette période, il n'y avait pas beaucoup voyage en avion, quelqu'un qui voulait voyager à l'étranger le faisait en bateau. »

« Après avoir embarqué, on nous a assignés nos couchettes, nous étions curieux et donc on faisait le tour du navire, Nous nous sommes arrêtés à l'économat, nous ne pouvions pas en croire nos yeux, les cigarettes étaient seulement $ 0.50 cents par carton. Inutile de dire que nous en avons stocké, car nous ne savions pas combien nous aurions à payer quand nous arriverons à notre destination. »µ

 « Ils nous ont dit qu'il n'y avait pas de taxe dessus après que nous ayons embarqué à bord du navire. Comme je l'ai dit plus tôt j'avais toujours le mal de l’air à bord du planeur, je me suis donc préparé pour le pire quand je suis arrivé à bord du navire. Je n'ai pas eu le mal de mer, mais j'ai pensé que c'était parce que le navire a été si lourdement chargé, et nous n'avons pas rencontré de mauvais temps. Nous avons appris ce qu'ils ont appelé un cours de défense de combat. Le capitaine changeait de cap toutes les 4 minutes, car on disait qu'il fallait 4 minutes à un sous marin pour cadrer sa cible »

« De cette façon, il y avait très peu de chances qu'une torpille nous touche. Lorsque nous avons finalement atteint notre destination, nous étions à Liverpool, en Angleterre. »

« Le voyage vers l'étranger fut très calme, nous avons joué aux cartes, seulement pour ceux d'entre nous qui avaient de l'argent. Nous sommes allés sur le pont et regardé les dauphins qui nous suivaient, ils nous ont suivis évidemment durant toute la traversée de  l'océan vers l'Angleterre. »

« Ensuite, nous avons embarqué à bord d’un train pour Swindon en Angleterre. »

« En fait, nous étions à quelques kilomètres à l’extérieur de Swindon, c'est là que nous allions quand nous avions une permission. »

« Quand nous sommes allés en ville pour la première fois, nous ne savions pas à quoi s'attendre, car nous n'avions jamais été dans un pays étranger avant, et croyez-moi l'Angleterre est très différente de notre bonne vieille Amérique. »

« Une des premières choses que j'ai remarqué, ce sont les vendeurs de rue qui vendaient du Fish and chips, j'ai toujours aimé le poisson donc j'en ai acheté, et je dois dire que c’était un des meilleurs que je n'ai jamais goûté. »

« Nous avons cherché après le pub le plus proche, (c'est comme ça que les anglais appelle leur bar) et bien sûr «des femmes». Il y avait beaucoup des deux. En Angleterre, comme aux Etats-Unis, une grande partie des jeunes hommes se battaient quelque part! Donc il y avait une pénurie d'hommes. Nous apportions de l’approvisionnement, pour une courte période. »

 « Le peuple anglais était très gentils avec nous! Je pense que c'était parce qu'ils pensaient qu'ils devaient l’être, nous étions là pour les aider à combattre les Allemands, et empêcher les Allemands d’envahir leur pays. »

 « Après que nous nous soyons installés, nous avons commencé à faire, fondamentalement la même chose que nous faisions aux USA. Où nous étions stationnés, du côté de la campagne anglaise était très belle, il y avait des collines et les champs vert, aussi loin que l'œil pouvait voir, sur haut de quelques-unes des collines il y avait  un bouquet d'arbres. C’était vraiment un spectacle magnifique. »

« Alors que j'étais là depuis un certain temps, j'ai appris que mon frère Monte avait été blessé, et était quelque part en Angleterre. Je suis allé à la Croix-Rouge américaine, et leur ai demandé s'il y avait une chance pour qu'ils puissent le trouver? Je réalisais que j’en demandais beaucoup, mais j'ai pensé que je ne perdais rien à essayer. Il y avait beaucoup d'hôpitaux, en Angleterre. L’infirmier de la Croix-Rouge m’a dit qu'ils essaieraient et que si ils le trouvaient, qu'ils m’appelleraient. J'étais sûr que c’était impossible, mais je me suis trompé, ce soir-là j'ai reçu un appel, ils ont dit ne pas trop espérer, mais de venir au bureau. Quand je suis arrivé on m'a dit qu'il y avait un homme au téléphone, nommé Monte Ariola, mais qu’il pourrait ne pas être mon frère, je me disais, combien de «Monte Ariola » peut-il y avoir en Angleterre? J'ai pris le téléphone et bien sûr, c’était mon frère Monte. Nous avons parlé pendant environ une heure. Il était dans un hôpital à environ 30 kilomètres de là où j'étais en poste, et il était là depuis presque aussi longtemps que j'étais en Angleterre. Je suis retourné au camp et j’ai demandé à mon commandant de compagnie si je pouvais obtenir une permission de 3 jours pour aller le voir? »

 « A cette époque, ils donnaient une permission de 3 jours, à chaque section toute les semaines, et quand les gars de ma section ont appris pourquoi je voulais une permission, ils ont dit au chef de peloton de me la donner. Durant les 5 ou 6 semaines suivantes, j'ai passé le week-end avec lui, quand venait le temps d'aller au lit, je me trouvait un lit vide et j’allais dormir, j'ai aussi mangé dans leur mess. Quand j'ai commencé à faire cela, c'était plutôt marrant, les infirmières du pavillon effectuaient leur tournée d'inspection quand elles ont réalisé qu'elles avaient un patient de trop ; elles ont alors recommencé le décompte et vérifier les lits, et quand elles ont compris que je dormais dans un des lits vides, elles ont vraiment foutu le bordel. Elles ne s'en souciaient pas vraiment mais c'était juste des problèmes supplémentaires pour elles. Le temps que j'ai passé avec mon frère m'a donné quelques éléments de réflexion, car il y avait des soldats là-dedans, qui avaient perdu leurs bras et leurs jambes, certains qui était à peine de ce monde. Je n'ai jamais vu un tel spectacle dans ma vie, jusqu'à ce que j'arrive sur la ligne de front, mais c'est plus loin dans mon histoire. »

 « Un jour, alors que nous étions encore en Angleterre, les Américains et l'Angleterre se réunirent et décidèrent que ce serait une bonne idée pour nous d’essayer les planeurs britanniques. »

“Le planeur anglais était un peu plus grand que nos planeurs, leur planeur pouvait transporter 32 hommes et notre planeur que 13 hommes, pilote et le co-pilote. Après avoir tout organisé, les Britanniques avaient besoin d'un planeur de plus pour accueillir l'ensemble de nos troupes. J'ai entendu dire que ce choix c’est porté entre nous et une autre compagnie, donc nos chefs de peloton se sont réunis et tirèrent au sort pour savoir qui volerait, nous avons perdu. »

 « Je voudrais expliquer que les planeurs Anglais s’ouvrait dans son centre par une porte, même s’il y avait une porte, après l'atterrissage il y avait une charge explosive dans le centre du planeur qui pouvait exploser et le planeur se brisait, de cette façon les soldats pouvaient sortir rapidement. Comme je le disais, nous avons perdu le tirage au sort et donc 2 autres sections apprirent à voler en planeur.
Comme je le disais il y avait 32 hommes, pilotes et co-pilote. J'ai entendu dire qu’alors qu’il était en vol depuis environ 15 minutes, le planeur s’est ouvert comme une pastèque mûre et jeta les 34 hommes en dehors à environ 1500 pieds d’altitude. Les 34 hommes ont chuté vers la mort. »

« Cela refroidi notre enthousiasme à vouloir voler dans un planeur anglais. Je n'ai pas assisté à tout ça, mais c’est une question de rapport. Je sais que je n'ai pas dû voler dans un de leur planeur. J'avais déjà été dans un crash dans un de nos planeurs et si j'avais été dans celui-ci, je n'aurais pas été aussi chanceux. Ceux qui ont vu cela ont raconté que c’était un spectacle terrifiant. Après cela, nous n’avons plus jamais volé avec les planeurs britanniques. Il doit y avoir eu beaucoup de gens qui priaient pour moi pendant que j'étais à l’armée, parce que je raconte mon histoire, il y eu beaucoup d'incidents qui se produisirent, où j'aurais pu être tué. Retour du bon côté, j'ai obtenu un laissez-passer de 3 jours pour aller à Londres, et un pour Reading, en Angleterre alors que nous étions là-bas. Quand je suis allé à Londres, je suis allé dans un Hôtel pour trouver une chambre, et quand je suis entré, la personne de l’accueil m'a regardé et m'a dit: « Vous avez les plus beaux yeux bleus que j'ai jamais vu. »

« Rappelez-vous que je n'avais que 20 ans à cette époque, et d'avoir une femme plus âgée dire quelque chose comme ça pour moi était très embarrassant, mais c’était aussi agréable. »

« L'armée avait loué un bâtiment de type grande salle de bal dans une petite ville pas trop loin de notre camp, où ils organisèrent des soirées pour nous. »

« Pendant ce temps là, les Allemands ont décidé de faire une poussée à travers la forêt des Ardennes, "Battle of the Bulge" ils allaient perdre la guerre et faisait un ultime effort, ils concentrent toutes leurs troupes dans cette poussée. »

« Ils ont vraiment éliminé beaucoup de nos gars, et ont aussi perdu beaucoup de soldats, mais ils ont fait une sacré percée à travers la Belgique. Quand c'est arrivé, On a eu besoin de beaucoup de gars pour remplacer ceux qui avaient été perdu quand les allemands ont effectué cette poussée. On s'est donc retrouvé engagé au combat. J'ai l'impression que tout m'est tombé dessus quand j'étais en permission, comme le crash en glider le jour de l'an 1943, et à présent, le jour de Noël, presque un an plus tard, on partait au combat. C'était la veille de Noël 1944. Ils nous ont emmenés sur une base aérienne, en Angleterre et nous avons embarqué sur un C47 transporteurs de troupes et on a traversé la Manche jusque Reims, France. »

« Nous avons atterri à Reims et nous avons pris notre dîner de Noël. Savez-vous ce que nous avons reçu comme dîner de Noël ? Des rations C et  K, il n'y avait pas de souper à base de dinde pour nous, mais nous étions sur la ligne de front et donc, nous étions trop occupés à nous inquiéter à propos de ça que de la nourriture. »

 

 « Un matin, nous avons eu l'ordre d'attaquer les Allemands. »

 « La seule unité armée noire que j'aie jamais vu sur le front était une unité de chars. Le matin de notre attaque, ils étaient assis à attendre l'ordre d'attaquer, et il y avait un gars noir avec sa tête qui sortait de son tank, l'un des gars lui dit: "Hey boy, qu'allez-vous faire dans cette guerre? "Sa réponse a été: «Nous, on mène ce défilé dans la matinée". Il y avait d'autres troupes noires là, mais ils étaient surtout utilisés pour les unités de Quatermasters, de cette façon ils n'ont pas eu à se battre. »

 « Ils étaient utilisés comme camionneurs, commis dans les salles ou aide au cuisine. »

 « Je me souviens qu’à ce moment, nous étions transportés jusqu'à la ligne de front et nous avons eu un noir comme chauffeur, quand nous sommes arrivés assez près pour que nous puissions entendre le son des canons, il s'est rangé sur le côté de la route et a refusé d’aller plus loin, cela signifiait que nous allions avoir à marcher environ 5 ou 6 kilomètres pour arriver aux lignes de front. C’était maintenant que je voulais tirer sur mon parachute de secours. »

 « Nous l'ignorions mais les allemands étaient passés par un trou, et s'étaient enterrés sur les pentes que nous devions emprunter, alors qu'ils auraient normalement dû s'enterrer sur l'autre versant en vis à vis. Quand nous avons commencé l'attaque, nous avons marché droit dans le piège qu'ils avaient préparé pour nous. Ils nous ont laissé avancer en plein milieu de leur embuscade, et ils ont ouvert le feu. Inutile de préciser que ce fut un massacre. »

 « Ce fut notre initiation au combat, nous avons perdu presque la moitié de nos hommes, après l’assaut, ils organisèrent deux compagnies pour en faire une seule. »

 « Je n'ai jamais compris pourquoi les Allemands ne sont pas venus pour finir le travail, je ne peux pas dire ce que nous aurions fait s'ils l’avaient fait. »

 « Il a été dit que certains des gars creusèrent dans les tas de fumier, certains creusèrent dans les amoncellements de neige, moi j'ai juste courus et j’ai eu de la chance de revenir en sécurité. A ce point de ma vie, j'ai du mal à me rappeler de tout comme auparavant et de plus, c'est devenu un peu comme dans un rêve ou plutôt, comme dans un cauchemar. »

 « Après cette journée, vous pouvez parier que nous avons été beaucoup plus prudent. »

 « Durant les semaines qui suivirent, nous avons chassé les Allemands à travers tout le pays. Ils retraitaient et s’arrêtaient suffisamment longtemps pour nous clouer au sol, après que nous nous sommes arrêtés qu'ils repartaient à nouveau. Ils laissaient toujours quelques troupes derrière. Les troupes qu'ils laissaient, nous devions les combattre un par un avant qu’ils ne se rendent. »

« Un incident se produisit quand nous sommes arrivés à une grange. »

 « Étendu dans la cours de la ferme, il y avait des Allemands morts. Je ne sais pas combien mais il y en avait beaucoup. Il y avait plusieurs pistolets à prendre sur les officiers morts. »

 « Il y avait un jeune soldat allemand assis contre la grange avec le sang coulant des  deux côtés de sa bouche. Nous avons vérifié et il avait reçut un tir dans l'estomac, il semblait qu'il venait de s'asseoir pour se reposer, il avait débouclé sa ceinture et déboutonné sa veste, et était assis là, avec ses yeux grands ouverts. Il semblait avoir environ 16 ans. »

 « Plusieurs choses ont été pris sur les Allemands dans cette cour de ferme, surtout sur les officiers, nous avons pris leur argent, bagues, montres et tout ce qui était précieux. Nous savions que nous aurions besoin d'argent quand nous aurions atteint l'Allemagne et nous savions qu'à un moment donné, nous serions en Allemagne, nous n'étions pas sûr de quand. »

 « Il y a tellement de chose qui arrive alors que nous étions au front, il faudrait beaucoup de temps pour tout raconter, et bien sûr je raconte juste ce qui me concernait et les choses qui me sont arrivés et ce qui c’est passé autour de moi. »

 « La température était bloqué sous zéro (moins de 10 fahrenheit) la plupart du temps, et le vent soufflait par dessus le marché. Nous avons marché sur des routes et sur les deux côtés de la route il y avait une plaque de glace sur les arbres et les buissons. Inutile de dire que le moral était bas. »

« J'ai entendu dire qu'un soldat en avait tellement marre et était si fatiguée, (Il se sentait probablement comme nous tous à cette époque) je suppose que son esprit s’était brisé, il enroula ses bras autour d'un arbre et a tiré la goupille d'une grenade qui explosa dans sa main de sorte qu'il pouvait rentrer chez lui. Si la vérité était connue, je parie qu'il y avait beaucoup de gars avec des idées comme ça, mais qu’ils avaient trop peur de le faire. Durant cette première attaque que nous avons menés, nous avons perdu notre commandant de compagnie, ils ne l’ont pas re-trouver jusqu'à ce que la neige ai fondue au printemps 1945. Alors que nous étions en Angleterre, le commandant de la compagnie avec qui nous avons été entraîné, fit connaissance avec une infirmière à Londres, et s'était marié, et en tirant sur quelques ficelles, il avait été muté dans un autre camp, quelque part en Angleterre. Donc, ce nouveau capitaine nous a été envoyé pour remplacer notre commandant de compagnie. Nous ne savions pas grand chose sur lui, mais nous l'aimions tous, et c’était un bon commandant. Ils ont dit, quand ils l'ont trouvé, il avait un trou de balle en plein milieu de son front. Nous avons tous pensé que le capitaine avec qui nous avions été entraîné était une belle merde de nous avoir laissé dans un délai aussi court, mais c'était peut-être mieux. »

 « Nous sommes allés dans un petit village, après que nous ayons repoussé les Allemands, et je dois dire que le peuple français était très entreprenant. Après avoir nettoyé le village, presque immédiatement les français ont établi un "alambic" sur les bords d'un torrent juste à l'extérieur de la ville. Ils ont amenée un camion plein de patates, et de toutes sortes de fruits, du sucre et on commencé à produire un breuvage qu'on appelle "la foudre blanche". Ça parait incroyable mais après qu'ils eurent installés leur alambic, l'alcool a commencé à s'égoutter du tuyau comme s'ils avaient tourné un robinet d'eau. Inutile de préciser que les GI's s'étaient alignés sur la longueur de deux pâtés de maison pour prendre leur part du liquide qui s'écoulait du robinet. »

 « Nous ne sommes pas resté très longtemps, jusqu'au moment où nous avons eu l'ordre de partir, comme je l'ai dit précédemment, nous courrions après les Allemands jusqu'à ce qu’on les rattrape et qu’ils commencent à nous arrêter et à nous bombarder, nous creusions nos positions et après qu'ils nous eurent bombardé pendant un certain temps ils repartaient à nouveau. Après avoir pris une pause et pris un peu de repos, nous repartions après eux. »

 « Un engagement que nous avions avec eux. Nous avions juste traversé un petit village et il y avait environ 1 mètre 20 de neige au sol, il faisait froid comme cela pouvait être, nous n'avons pas eu suffisamment de vêtement pour ce genre de temps mais tant que nous restions en mouvement, nous n’avions pas trop froid, il y avait cependant beaucoup de gars qui avait les pieds mordus par le gel et un rhume. »

 « Nous avions quittés ce village de 2 ou 3 kilomètres quand les Allemands ont commencé à nous bombarder. Nous avons plongé sur le sol et nous avons commencé à creuser, comme je le disais la neige était assez profonde, quand le bombardement c’est arrêté nous avons regardé autour de nous et tout ce qu'on pouvait voir, c'était des trous dans la neige, où tout le monde avait sauté.
Les Allemands avaient une pièce d'artillerie qui tirait 20 obus l'un après l'autre, nous les appelions «Screeming Meamies". C'est parce que nous avons pu entendre le deuxième quand ils quittaient le canon, et il faisait un grand cri, comme une femme qui crie, jusqu'à l'atterrissage. Seulement environ 50 fois plus for. Ce fut l'arme la plus démoralisante que les Allemands avaient, cela nous foutait la trouille. »

 « Mon copain de foxhole et moi reçurent l’ordre de notre chef de section de retourner au village, de trouver la cuisine, de manger quelque chose de chaud et ensuite de retourner au croisement de la route pour relever les hommes de la position de mitrailleuse pour qu’il puisse aller manger. »

 « Nous sommes allés au village et nous avons mangé, et on a parlé à notre vieux sergent de peloton, il avait été avec nous depuis le début, mais avait eu quelque chose de cassé, je n'ai jamais su pourquoi. De toute façon quand on lui a dit le nom de tous les gars qui était tué, il a commencé à pleurer comme un bébé parce qu'il y avait certains d'entre eux qui était arrivé en même temps que lui à la 17th Airborne et étaient de bons amis. »

« Après cette visite, nous sommes retournés en première ligne, mon copain devait retourner à notre foxhole pour prendre quelque chose, alors nous avons coupé dans par un champ et ramassé ce dont il avait besoin et ensuite nous avons coupé à travers le champ pour revenir à la route. Nous ne savions pas exactement où le carrefour était, mais nous avons pensé que nous pouvions le trouver. »

 « Il y avait un autre petit village à environ 6 ou 8 kilomètres devant nous d’où les Allemands nous avaient bombardé tôt dans la journée, nous pouvions les voir, courir d'un endroit à l’autre, avant qu'il ne fasse sombre. Quand nous sommes arrivés à la route, nous ne le savions pas mais nous avionspassé le carrefour, nous avons marché et marché, c'était une nuit noire et nous ne pouvions pas voir très loin devant nous. »

 « Après avoir marché environ 5 kilomètres, et n'ayant pas trouvé le carrefour, nous avons décidé que nous avions raté quelque chose, à ce moment nous avions pénétré environs 5 kilomètre dans le No Man’s Land quand nous avons enfin compris cela, nous avions vraiment peur. Nous avons fait demi-tour et nous avons commencé à rebrousser chemin. Quand nous sommes arrivés au carrefour, les mitrailleurs nous interpellèrent. »

 « Nous leur avons donné le mot de passe et ils nous ont demandé d’où nous venions? Nous leur avons raconté une blague, nous leur avons dit que nous avions été jusqu'au village pour savoir si les Allemands l’avaient quitté, mais vous pouvez me croire ce n'était pas drôle. »

 « Le lendemain nous avons commencé à nouveau à suivre les Allemands, en quelques kilomètres nous avons pu voir un autre village devant nous à quelques kilomètres plus loin, nous marchions vers lui et tout d'un coup tout l'enfer s'est déchaîné. Les Allemands s’étaient arrêté dans ce village et positionné leurs canons, ils ont commencé à nous bombarder encore, ont s’est éparpillé, il y avait une Jeep descendant la route et comme elle s’est dirigé vers moi, j'ai tendu la main et je l’attrapais et monta à bord, le sergent dans la jeep m'a regardé et m'a dit: "Bienvenue à bord" J'ai roulé en sa compagnie puis je suis descendu et je suis allé à l'endroit où ma section était rassemblé. Au moment où nous sommes arrivés au village, les Allemands avaient ouvert le feu. Nous sommes restés dans le village pendant la nuit et le lendemain matin nous avons fait mouvement à nouveau. »

 « Nous avons couru après les allemands dans toute la France, la Belgique et le Luxembourg de cette manière. Il y avait une bonne chose à ce sujet, les allemands travaillaient comme des forçats pour creuser leurs foxholes et à chaque fois que nous les rattrapions, nous pouvions les utiliser. »

 « Nous en avons trouvé certains d'entre eux qui avaient des couchettes construit. Ils dormaient à 4 ou 5 hommes, couverts de journaux et bien camouflé. Nous avons été heureux, au moins à certaines occasions, nous n'avons pas eu à creuser des foxholes. Nous devions être très prudents, parce que quand ils avaient le temps, ils piégeaient les trous de renard avant leur départ. Parfois, nous les avons surpris et ils ne pouvaient prendre qu’un certain nombre de choses et laissait derrière eux le reste. »

 « Nous avons trouvé beaucoup de choses qu'ils avaient laissé derrière eux, comme des montres, des fusils et des munitions, des photos. »

 « Nous sommes allés dans une ville d’assez bonne taille et le long de la route, sur les côtés, nous avons vu un camion qui avait été touché par un obus d'artillerie, il y avait deux Allemands couchés à côté du camion, l'un des gars est descendu pour l’examiner, l'un des Allemands avait une alliance, il prit sa baïonnette et lui coupa le doigt pour qu'il puisse prendre l'anneau. Ils étaient brûlés comme des chips. »

 « Parfois, lorsque nous capturions des Allemands, et que nous n'avions pas le temps de les transporter vers l'arrière pour interrogatoire nous leur tirions simplement dessus et les laissions pour être ramasser par ceux qui s’occupe des sépultures. »

 « À une occasion, nous chassions les Allemands depuis un certain temps et notre chef de peloton a dit à mon chef de section de couper à travers une zone boisée et de les rencontrer dans un village de l'autre côté, il nous a dit que ces bois n'avait pas été dégagée. Il a dit de les nettoyer et de faire attention. Nous avons coupé à travers et je pense que nous nous étions enfoncés sur 8 ou 9 kilomètres à l’intérieur. »

 « Nous avons marché quelques kilomètres, et jusqu'au moment où nous avons pu entendre des voix allemandes. Nous avons ralenti, et on s’est déployé, la première chose que nous avons pu voir est un tas de fusils empilés contre un arbre. Nous avons désactivé les armes et nous nous sommes dirigés vers les voix, quand nous sommes arrivés, il y avait 16 soldats allemands qui nous attendaient, pas d'armes, et quand ils nous virent, ils ont levés leurs mains et nous ont dit qu'ils se rendaient. Ils étaient juste assis là à rire et à parler, nous attendant pour se rendre. »

 « Pas de problème, nous avons juste marché avec eux devant nous vers le village où nous devions rejoindre notre compagnie. Nous les avons remis au commandant de la compagnie, il a pris deux hommes qui l’accompagnèrent vers l’arrière et les interprètes, ils suivaient à quelques kilomètres à l'arrière. Ils étaient les seuls soldats allemands que nous avons capturés dans ces bois. »

 « Plus tard, nous avons combattus une division blindée allemande, notre tireur au Bazooka tira sur un char, il l’a touché sur l’angle, l’obus rebondi sans exploser. »

« Le tireur dit à son porteur de munitions de charger le Bazooka à nouveau, comme il n’obtenait pas de réponse, il se retourna et son porteur de munitions avait pris la fuite. Il posa son Bazooka à terre et commença à le recharger. La tourelle du tank commença à tourner. »

 « La plupart des panzers avaient un canon de "88mm" d'artillerie de campagne monté, il le pointa vers le Private James Crisp et fit feu. Sa tête a tout simplement disparu. »

 « Je ne me souviens pas du nom du porteur de munitions, ou si ont lui a fait des problèmes pour avoir déserté son poste, mais indirectement, il était responsable de la mort du Private James Crisp. »

« Toutes ces histoires ce sont réellement passé. Je ne sais pas comment j’ai fait pour traverser tout cela sans me faire tuer ou être gravement blessés, mais je suis ici, et je ne me porte pas mal. »

 « Nous avons combattu les Allemands tout à travers la France, la Belgique et le Luxembourg de cette façon. »

 « C’était, tirer et courir, quand nous les rattrapions, arrivé dans un petit village, ils nous bombardaient pour nous arrêter et ensuite ils repartaient. Ils laissaient toujours un tas de soldats derrière eux pour nous ralentir, ils nous combattaient à partir des fenêtres, des sous-sols, des clochers d'Eglise, tout endroit où ils pouvaient nous avoir dans leur ligne de feu. »

 « Nous devions les arracher de leur trou. Lorsque cela devenait vraiment chaud pour eux, ils levaient un drapeau blanc en demandant de se rendre. »

« Tout de suite après cela ils sont sortis en marchant. Nous ne savions jamais à quoi on devait s'attendre quand nous arrivions dans un de ces villages, parfois ils laissaient 4 ou 5 hommes et parfois plus, nous les capturions ou les tuions. »

« Il y avait ce village nous nous sommes arrêtés et on ne s'attendait pas à repartir tout de suite, de sorte que nous avons trouvé un endroit agréable et confortable pour dormir, et on  a allumé un feu et on est allé se coucher. Vers 3h00, soudainement, on frappa à la porte, nous avons ramassé nos fusils et nous nous sommes dirigé vers la porte. Il y avait deux soldats allemands debout qui voulaient se rendre, ils ont dit qu'ils avaient froid et faim et qu’ils voulaient arrêter. Nous avions froid aussi, je ne crois pas que je n'ai jamais eu aussi froid. Nous leur avons dit d’entrer et le lendemain matin, nous les avons remis Au QG. »

« Les Allemands ne laissaient des snipers derrière eux et nous ne savions jamais si nous nous dirigions sur l'un d'eux ou pas. J'ai vu beaucoup de mes copains se faire tirer dessus, et je me demandais pourquoi ce n'était pas moi, en remerciant ma bonne étoile et Dieu que ce ne l’était pas. Pour ma part, je ne prenais pas de risques insensés. »

 « Quand je pensais à certains de mes amis qui se firent tirer dessus, je devenais fou de rage. Mon ami "Robert Mills". C’était un boxeur des Golden Gloves, nous avons fait connaissance quand nous sommes entré au service et ont étaient de bons amis jusqu'à ce qu’au premier jour de combat quand il a été blessé. »

 « Je n'ai jamais su ce qui lui était arrivé. »

« Nous avions été au bar, ramasser des femmes, ont a combattu ensemble et ont étaient des amis depuis un an environ puis tout d'un coup une mitrailleuse ouvre le feu, il reçoit une balle qui lui traverse les jambes et il n'est plus là. Voilà comment c'est arrivé rapidement. J'ai eu beaucoup d'appels de plus près, vous verrez que je raconte mon histoire.
Regarder tous ces soldats se faire tuer ou être blessés autour de moi, m’effrayait et m'a donné beaucoup de matière à réflexion. J'étais tellement proche de la mort parfois, même aujourd'hui quand je pense à elle,
j’en suis encore tout retourné. »

« Pour vous montrer à quel point certains gars ont été proches de la mort, l'un d’eux se promenait et une balle l'a touché à la tête, il avait son casque et la balle a pénétré dans la partie acier du casque, l’a traversé et a touché le liner. Elle s'est arrêtée à la doublure et a tourné autour entre le liner et le casque et est ressorti. Un homme Chanceux ! »

« Lorsqu’un obus d'artillerie allemand explose, tous les éclats d'obus se propageaient.
Un de nos gars était placé dans une position couchée et ses jambes étaient écartées, un obus d'artillerie allemands arrivés entre ses jambes, il n'a pas été blessé mais l'impact de l'explosion la renversé.
 
« Encore un chanceux"! »

« Nous étions dans une zone boisée les Allemands ont commencé à nous bombarder, quand les obus ont commencé à tomber, je me suis jeté derrière un arbre. Juste derrière moi, il y avait un foxhole allemands dont j'ai parlé. Il était rempli de GI’s, je leur ai demandé si il y avait de la place pour moi, ils m'ont dit que c'était complet. Je restai là pendant quelques minutes, les obus tombaient tout autour de moi. »

 « Un arbre est tombé à moins de 1 mètre 50 de l'endroit où j'étais couché, d’autres obus atterrissaient tout autour de moi, sans répit, je me suis tourné vers eux et leur dit de faire de la place parce que j'allais arriver, ils ont fait une place pour moi, j'ai fait une plongée dans ce trou, il y avait 15 personnes à l'intérieur. »

 « Je profite de cette occasion pour vous expliquer, un obus d'artillerie, tant qu’on l’entendais et aussi longtemps que vous pouviez l'entendre, il n'y avait pas de danger immédiat, quand vous ne l’entendiez plus, il allait réellement tomber pas loin de vous. »

 « Les obus de mortier, nous ne les entendions pas jusqu'au moment où il touche le sol et explose. Ils nous ont bombardés avec des obus de mortier toute la journée. Comme j’étais le dernier dans le Foxhole, j'avais la tête qui sortais et je pouvais voir un de nos copains courant jusqu'à un Foxhole et tomber à côté de lui, un des obus de mortier avait frappé quelques branches à la cime d'un arbre, ce gars a eu ce que nous appelions des échardes. »

 « Lorsque l’obus explosait, des shrapnels se dispersaient en couvrant une vaste zone. L'éclat d'obus a touché ce gars, et c'était comme si quelqu'un l'avait frappé avec une hache et lui avait tranché les jambes ; elles étaient en bouillis; il avait un gros trou à la hanche et son dos était presque en aussi mauvais état que ses jambes. »

 « Nous avons appelé l’infirmier et nous lui avons administré de la morphine, alors qu'il était allongé là, il riait et parlait avec nous, il était en état de choc et la douleur ne l'avait pas encore atteint. Peu de temps après, l’infirmier arriva et l’emmena, je suis sûr, qui a eu son billet de retour. »

 « Il avait dit quelques jours avant, qu'il ne voulait pas simplement être estropié, qu’il préférait se faire tuer carrément. »

« On n’obtient pas toujours ce qu’on veut. »

 « Quand nous avons commencé à faire mouvement, nous étions sur une route traversant une zone boisée, le long de la route, il y avait un soldat américain, il était allongé sur son visage, sa main droite était sous sa tête et il y avait un paquet de premiers soins dans sa main. »

 « L'arrière de sa tête avait disparu. Nous l’avons retourné et il avait reçu une balle juste entre les yeux. On y a réfléchi, et on a pu trouver qu'une seule explication, quand il a été touché, sa réaction normale, sachant qu'il était touché, était de mettre un bandage sur la blessure pour arrêter l'hémorragie. Il a donc pris le paquet de première urgence, l'a déployé et l'a mis sur sa blessure avant de mourir. Ce devait être une procédure normale car sa cervelle était éparpillée sur tout le sol. »

 « Certaines de ces histoires sont assez vive, mais je n’ais pas d'autre moyen de le dire. »

 « Un jour que nous combattions, nous avons pensé que les Allemands s’étaient repliés. Nous avons commencé à attaquer. Un des gars était en pointe de l’attaque tout d’un coup le doigt du milieu de sa main droite s’est déplié et est tombé. Il fit quelques pas et, enfin, quand la douleur l'a atteint,  il a crié après le doc. Cela va avec le vieil adage, on n'entend jamais la balle qui vous tue. La balle avait touché le doigt qui enserrait la crosse du fusil. »

« En une autre occasion, un de nos soldats était allé jusqu'à une grange pour faire ses besoins. Alors qu'il était accroupi là, un sniper l'a touché à la hanche. La balle lui a traversé la hanche et les testicules. Ce fut la dernière fois que nous l’avons vu. Tous ces incidents qui ont eu lieu me donnèrent beaucoup à réfléchir, et de remercier Dieu pour ma bonne fortune. »

 « Il devait y avoir beaucoup de gens qui priaient pour moi et les autres soldats. J'ai combattu les Allemands durant toute la "Bataille des Ardennes" et de regarder toutes ces choses qui s’est passé autour de moi, je n'ai même jamais eu une égratignure, vous pouvez le croire, j'ai été dans certains endroits horribles serrés à ne nombreuse reprises. »

 « Un de nos infirmier, un petit gars qui ne pesait pas 50 kilos tout mouillé, a été touché à l'estomac avec une mitrailleuse. Ça l’a touché de gauche à droite et il semblait que quelqu'un l’avait coupé avec un couteau, ses tripes se rependaient sur le sol. Il les ramassa et marcha environ un kilomètre avec ses entrailles dans ses mains. Retour à la station de secours. »

 « Incroyable, oui, mais alors il y avait des choses encore plus incroyables qui se sont produit pendant que nous combattions durant cette guerre que je n'ai jamais vu. »

 « Nous avons fait mouvement vers le village de Wiltz, Luxembourg. Je pense que c'était ça, j'ai vu un bâtiment en brique qui était en feu, je pensais avoir vu quelques Allemands y aller, j'ai demandé au reste de la section pour me couvrir. Je suis allé jusqu'à la porte et j’ai jeté une grenade ou deux, puis je suis entré. J'ai cherché mais je n'ai pas trouvé d’Allemands, la seule chose qui était possible, c’est qu’ils devaient être sorti de l'autre côté de la maison où il y avait une autre porte. J'ai remarqué une pièce toute illuminée avec des bougies, je suis allé à l'intérieur et il y avait un homme mort avec des bougies tout autour de lui, il ressemblait à quelqu'un qui était prêt à être enterré. J'ai trouvé deux albums de photos de cartes postales, l'un d'eux avait des photos de belles femmes, l'autre avait des photos de paysage. J'ai gardé celui avec les belles femmes. »

« Quand nous sommes arrivés au camion cuisine, j'ai demandé au chauffeur qui était un ami, s'il voulait bien le garder pour moi jusqu'à ce que nous arrivions à un endroit où je pourrais l’envoyer par courrier?
Il a dit qu'il était d’accord et dès que nous sommes arrivés où il y avait un bureau de poste, je l'ai envoyé chez moi et je l’ai encore. »

 « Nous avons finalement repoussé les Allemands jusqu'à la Our, c’était la frontière Allemande Luxembourgeoise. Nous étions près du village de Clervaux, au Luxembourg. Sur l’Our, nous savions que nous allions avoir de très dur combat, car nous savions que désormais, les Allemands étaient dans leur propre pays. »

 « Tandis que nous étions là, nous avons effectué plusieurs tentatives pour traverser l’Our mais chaque fois repoussé. Une de nos Combat Team traversa la rivière mais ce n’était pas ma compagnie, je n’ai pas été en Allemagne jusqu'au moment de l’invasion plus tard. Sur la rive est de l’Our il y avait construit des casemates et des dents de dragons. Les casemates étaient de grandes pièces, construites en béton avec des armatures en acier, les murs et le plafond avait environ 1 mètre 20 d'épaisseur. »

 « Il était presque impossible de les déloger avec un coup direct d’une bombe. A cette époque, l'exactitude de notre artillerie et des bombardiers n'étaient  pas aussi bonne que ce qu'elle est aujourd'hui, l'Air Force pouvait laisser tomber une bombe dans une zone, mais ne pouvaient pas garantir une frappe directe. Nous avons finalement dû les déloger en jetant des grenades à main, à travers les fenêtres d’où ils nous tiraient dessus. Une fois que nous les avons délogé des casemates tout était fini. »

 « Nous avons également utilisé des lance-flammes. »

« Les dents de dragon étaient une structure pyramidale, construite si proche l’une de l’autre que nos chars ne pouvait pas se déplacer entre ni autour ni sur eux. Du béton solide. »

 « Mon copain de Foxhole et moi avons creusé notre trou, nous avons abattus des arbres pour mettre au dessus de celui-ci, nous avons coupé des branches de pin et mis sur le dessus des bûches puis jeté de la neige au sommet pour le camouflage, nous avons également mis à l'intérieur des branches de pin pour nous asseoir.
On se mettait dans nos trous, avec une couverture sur nos têtes, et on allumait une boite de matière inflammable pour chauffer nos rations et on la posait entre nous. Cela nous tenait chaud comme si on était dans un salon avec une cheminée. »

 « Il était si bien camouflé que même nous, nous avions des difficultés à le retrouver et quand quelqu'un de la compagnie nous cherchais, il arrivait dans les environs et nous appelait. »

 « Devant notre Foxholes il y avait une clairière de plusieurs centaines de mètres de large avec le chemin menant à la rivière. »

 « Nous avions creusé un avant-poste à l'avant quelques centaines de mètres plus bas et on envoyait deux gars tout les matins et on les changeaient tout les soir sous l’obscurité. »

 « Nous étions assez près des Allemands pour leur tirer dessus et ils pouvaient nous tirer dessus, naturellement le changement de tranchée devait se faire sous le couvert de l'obscurité. »

« Un des gars était atteint de dysenterie, il était de garde et demanda au commandant de la compagnie d’être relevé, mais il n'y avait pas moyen d’arriver jusqu’à lui, il a fallu attendre la nuit. »

 « Il avait cette tranchée si encrassées, intérieur et extérieur, et ça sentait si mauvais que nous avons dû creuser une autre tranchée cette nuit-là. Ceci est juste une des choses drôles qui s'est passé. »

 « Un soir, après la tombé de la nuit, on nous a dit que le camion de cuisine derrière les lignes à un kilomètre et nous pouvions nous rendre à l’arrière pour prendre un repas chaud.
Une autre fois nous avons eu un repas chaud pendant que nous étions sur la ligne de front. Nous nous sommes rendus à l’arrière pour le recevoir, tout d'un coup notre artillerie bombarda les Allemands. On pouvait entendre les obus qui passaient au dessus de nos têtes. »

 « Je suis arrivé au dessert et il n'y avait personne pour le servir, j'ai demandé qui était allait servir le dessert?
Un caporal a sorti la tête de sous la table et dit: c’est moi! Je lui ai dit qu'il n'avait pas à s'inquiéter, que les obus les nôtres, il n'avait pas l'air heureux, mais il a rampé hors de sous la table et a commencé à servir à nouveau. »

 « Ceux d'entre nous qui avaient été en première ligne durant de long moment, savait que les obus que vous pouviez entendre n'allaient pas vous blesser, quand vous ne pouviez plus les entendre alors vous pouviez commencer à vous inquiéter, ceux sont ceux qui allaient tomber très près de vous. »
« On a du se baisser très vite. »

 « Nous avons dû inspecter nos lignes de très près parce que les Allemands avaient mis des uniformes américains et pénétraient dans nos lignes. Ils étaient connus pour faire cela et quelques gars ont commencé à se relaxer quelque peu. Si on somnolait, peut-être allaient ils se glisser et leur couper la gorge. On était si fatigué la plupart du temps que si on s'arrêtait ne serait ce que 5 minutes, et on s'asseyait, on s'endormait aussitôt. »

 « Nous n'avions que très peu de temps de sommeil, juste des siestes. »

 « Nous avons attrapé plusieurs d'entre eux à l'intérieur de nos lignes, avec des uniformes américains. »

 « Quand ils étaient capturés, ils étaient interrogés, emmenés et fusillés.
C’était la peine pour s’être fait prendre dans un uniforme américain, nous savions qu'ils l’avaient obtenu sur des soldats morts ou prisonniers. Quand un soldat était capturé en territoire ennemi avec un uniforme ennemi ils étaient fusillés comme
espion. »

« J'ai beaucoup parlé de mon copain de foxhole, tout le monde en avait un, ils étaient une partie très importante de nos vies. Ils servaient pour deux raisons, l'une, il y avait presque toujours quelqu'un pour vous soutenir dans une situation difficile, deux, il y avait quelqu'un à qui parler quand vous aviez besoin d'un ami, croyez-moi, à cette époque nous avions besoin de tous les amis que nous pouvions avoir. Il n'y avait presque jamais de fois où nous étions associés par paire avec quelqu'un du même groupe ethnique mais au final, on avait beaucoup en commun. Nous nous battions pour la même cause, nous partagions tout, café, nourriture, vêtements, à peu près tout ce qu'on avait. Les femmes exceptées. »

 « La plupart du temps nous pouvions compter sur eux pour tout ce qui était nécessaire. »

 « Si on se trouvait engagé dans un sérieux échange de coups de feu, et que les choses devenaient trop brûlantes, certains gars se barraient tout simplement. Ils ne pouvaient simplement pas le supporter. On ne leur en voulait pas trop car il n'y en avait aucun d'entre nous qui n'avait pas ressenti la même chose à un moment ou à un autre. Quand cela arrivait, ils étaient passés en court martial, ou descendus pendant qu'ils se débandaient. Je ne l'ai pas vu de mes yeux, mais j'en ai entendu parler. »

 « Je me souviens quand nous étions sur le fleuve Our, regardant les allemands courir de bunker à bunker ; ils piquaient de sacrés 100 mètres, et s'ils ne le faisaient pas, quelqu'un avait tôt fait de leur mettre une balle dans la paillasse. »

 « Alors que nous étions là, un jeune lieutenant est arrivé et a voulu regarder de plus près de l’autre côté de l’Our, je lui ai dit de ne pas sortir, où les Allemands pouvaient le voir. Comme je l'ai précisé, mon pote et moi avions notre foxhole juste en limite de la rangée d'arbres. »

 « Ce lieutenant était très jeune et n'était pas eu front depuis très longtemps, Il ne prit aucunement attention à moi. Il sortit de la clairière pour obtenir une meilleure vue, J'ai sauté dans mon trou et je lui ai hurlé de m'y rejoindre. »

 « Il a sauté et m'a demandé ce qui n'allait pas? Je lui ai dit d'attendre! »

 « Une trentaine de secondes plus tard, les Allemands avaient repérés notre position et mis à zéro sur nous, ils ont envoyés 5 obus d’artillerie de 88mm, presque à l'endroit même où il avait été debout. »

 « Dès la fin du bombardement, il foutu le camp, et je pense qu'il n'a plus jamais refait cela. »

 « Il était tout rouge quand il est parti ; encore quelques acrobaties comme celles là et je me suis dis qu'il ne durerait pas longtemps ici. Je ne l'ai plus jamais revus après, il fut chanceux à ce moment. »

« Comme je le disais, nous avons fait plusieurs tentatives pour traverser la rivière Our, sans succès. J'ai découvert plus tard qu'une autre de nos Combat Team avait traversé avec succès, mais Je n'étais pas avec eux. »

 « De l’autre côté du fleuve, les Allemands avaient un bastion dans un petit village, nous avions appelé à un soutien aérien pour l'anéantir. Un matin, Une escadrille de chasseurs est arrivée. Nous les regardions alors qu’ils piquaient sur le village pour le mitrailler et le bombarder. »

 « Ils piquaient, un par un, tiraient des roquettes et ensuite mitraillaient le village. Après environ 30 minutes, le village était plat comme une crêpe, et pas une créature ne remuait. C'est alors que l’autre Combat Team a traversé la rivière Our. »

 « Pas très longtemps après, ils ont envoyé une autre division pour nous relever. Je ne me souviens pas de quel division c’était, mais vous pouvez parier que nous étions vraiment contents de les voir. Nous ne le savions pas à l'époque mais nous étions relevés pour nous préparer à envahir l'Allemagne. Nous avons marché environ 8 kilomètres vers l'arrière, où ils y avaient des camions qui nous attendaient pour nous transporter vers l’arrière pour un repos bien mérité. A ce moment, nous avions combattu les Allemands durant environ 30 jours, j’ajouterais que nous avons combattus comme des fantassins, ce n'est pas ce à quoi nous avons été formés. »

« Airborne, nous étions entraîné pour être largués derrière les lignes ennemies, prendre et tenir notre objectif à tout prix le temps que nos troupes nous rejoignes, alors nous passions tous à l'attaque.
Je suppose que, le temps passé sur la ligne de front fut une bonne chose, car au moment où nous avons été retiré vers l’arrière nous étions des soldats aguerris, quand nous avons envahi l'Allemagne, nous étions prêts pour ça. Enfin, aussi prêt que l’on pouvait l’être dans ses circonstances. Nous avons embarqué sur des camions et ont a été emmenés à "Chalon Sur Marne" en France. »
 « L
orsque nous sommes finalement arrivés à Chalon, c'était une jolie ville de bonne taille. Comme la plupart des villes et des villages que nous avions vécu, tout était dévasté et avait été bombardée à plusieurs reprises, mais comme ensemble, c’était en assez bon état,
Les allemands étaient partis depuis un certain temps, et ils avaient donc commencé à rebâtir leur ville. Nous avons été installé à l'extérieur de la ville dans des tentes, on nous a dit de commencer à dégager l’endroit. Nous avons eu à patauger dans environ 15 centimètres de boue. »

 « Les tentes qu'ils nous ont donné abritaient une section, il y dormait environ 6 ou 8 hommes. »

« Nous avons pris les outils qu’ils nous avaient donnés et on a dégagé suffisamment de terre pour planter nos tentes. Nous revenions juste du front, nous étions très fatigués, tout ce que nous voulions faire c’était chercher un endroit pour nous allonger. On n'avait rien vu d'aussi sophistiqué depuis plus d'un mois, un simple endroit chaud où s'allonger et quelque chose d'autre qu'un foxhole pour dormir, et un matelas pour se coucher. Nous ne devions, également plus nous soucier à propos des Allemands qui pénètrent nos lignes, en d'autres termes nous étions sans souci pour un changement. Ils nous ont permis de prendre du repos durant deux  jours avant que nous ne  commencions un autre entraînement. »

 « Ils nous ont laissé nous reposer pendant quelques jours et ensuite nous avons nettoyé le reste du terrain. Il y avait des arbres et de l'herbe à couper pour faire place à nos tentes. »

«  Week-ends et soirées, nous allions en ville pour nous défouler. »

« C’était une grande ville il y avait beaucoup de jeunes femmes et beaucoup d'alcool. »

« Nous sommes resté à Chalon pendant un mois et demi, ils nous ont gardé en forme, nous faisant participer à des marches, faire la gymnastique et bien sûr il y avait le camp à garder propre. Nous ramassions les ordures chaque jour que nous étions là. L'armée était célèbre pour cela. »

 « Enfin ils nous ont dit ce que nous allions réellement faire en France! Nous étions prêts à envahir l'Allemagne. »

 « Avant notre départ, j'ai été appelé dans le bureau de l'adjudant, il semblait que j'étais en difficulté et je ne savais pas quoi faire. »

« J'ai toujours gardé un profil bas, et j'ai essayé de rester hors des ennuis, croyez-moi que ce n'était pas facile. Il n'a pas raconté de quoi il s'agissait, il m'a seulement engueulé à mort. Il était avocat dans la vie civile. Après m'avoir copieusement engueulé pendant 15 minutes, il m'a finalement dit de quoi il s'agissait. »

 « Je ne tiens pas à entrer dans les détails en ce moment car ce n'est pas quelque chose que je veux que tout le monde sache, et ce n'est certainement pas quelque chose que dont veux parler. »

 « Après que je lui ai craché le morceau, je lui ai raconté mon côté de l'histoire, je crois qu'il m'a cru, car finalement, il s'est excusé et me dit: «Soldat, Je pense que vous avez besoin d’une permission pour  Paris". »

 « Bonne idée de sa part. Pouvais-je ne pas être d'accord avec ça? »

 « Je me suis dit que la perm à Paris était ne manière de me faire avaler la pilule, après l'engueulade que j'avais reçu. »

 « Je suis retourné au camp pour tenter d'oublier tout ça. »
« Quelques jours passèrent et le commandant de compagnie m'a appelé dans son bureau
.
Je pensais; Que diable ai-je encore fait maintenant? »
« Imaginez ma surprise quand le commandant de compagnie m'a dit que l'adjudant m’avait recommandé pour aller à Paris et souffler un peu. Il m'a remis un laissez-passer
de trois jours. »

 « A cette époque, ils ne donnaient pas beaucoup de permission et en particulier pour Paris, donc je me considérais comme très chanceux quand le reste des gars découvrit ma permission pour Paris, ils voulaient savoir comment je l'avais reçu? »
« J'ai tourné cela à la plaisanterie, en leur disant qu'il leur fallait connaître quelqu'un de haut placé et que donc ils n'avaient aucune chance et feraient mieux de laisser tomber. »

 « Fin de la conversation. »

« Un des chefs de section se rendait aussi à Paris. Le lendemain nous avons embarqué sur des camions et ils nous ont emmenés vers Paris. Ils nous ont emmenés au «Coins Rainbow » c'est là que nous avons obtenu une chambre d'hôtel. Nous sommes arrivés dans l'Hôtel et je suis retourné en bas des escaliers, je suis sorti dans la rue et je ne pouvais pas en croire mes yeux. Les prostituées françaises étaient dans la rue comme le trafic du samedi soir à New York. »

« Les plus belles femmes du monde. »

« Je n'ai jamais rien vu de pareil, si vous aviez le prix, les femmes étaient prêtes. C'est tout ce que je vais dire à ce sujet, laissez votre esprit vagabonder. »
« Londres était un endroit agréable à visiter, mais ce n'était rien en comparaison de Paris. Je n'ai jamais été dans une ville comme Paris, depuis lors, même en temps de guerre, cette ville était grande ouverte et vivante 24 heures par jour. »

 « De bonne heure et avec le jour, nous montâmes dans des camions pour rentrer au camp. »

 « Quand nous sommes rentrés au camp, ils étaient tous prêt pour l'invasion de l'Allemagne. »

 « Nous avons passé les quatre ou cinq jours suivants à recevoir tous le matériel remplacent celui que nous avions perdu, et d'obtenir l’orientation pour le saut de l’autre côté du Rhin. »

 « Ils avaient pris des photos de nos zones d’atterrissages et de nos zones de sauts, pendant des mois. Ils ont également distribué des Photos qu'ils avaient pris les derniers jours, nous connaissions chaque brin d'herbe par leurs prénoms. Chaque Ferme, fossé, canal, clôtures et tout ce qui était important pour notre assaut. On n’a tous été surpris, de la manière dont ils avaient été efficaces. »
 « Pour la plupart des autres largages de planeurs effectués par les autres divisions aéroportées, les allemands avaient plantés de grands poteaux dans le sol à intervalles suffisamment proches pour déchirer les ailes des planeurs à l'atterrissage. »

 « A moins de les prendre par surprise, ces poteaux n'étaient pas implantés au sol quand nous avons atterri ; on les appelait "poteaux anti-planeurs".
Bien sûr, nous n’en savions rien à ce moment.
De toute façon comme je le disais, nous avons été équipés, de nouvelles munitions, et orientée sur notre terrain d'atterrissage, on nous a également dit qu’elle allait être notre objectif.
Ma section devait attaquer une ferme à environ 2 kilomètres de notre zone d'atterrissage. »

 « Il y avait un canal situé juste en travers de là où nous devions atterrir et à quelque pas de là se trouvait une route en terre. J’y reviendrais plus tard! » 

« Le 24 mars 1945 fut le jour où nous allions envahir l'Allemagne.
Ils nous ont emmenés à la zone de rassemblement le 21 mars 1945, où ont nous a briefé sur notre zone d’atterrissage. Au matin du 24 mars, 1945, ils nous ont sortis du lit deux ou trois heures avant le jour. »

 « Quand nous sommes allés prendre notre déjeuner, je ne pouvais pas croire ce que je voyais, il y avait des caisses d'œufs empilés aussi haut que la tête d'un homme. »

« Nous n'avions plus vu un œuf depuis que nous avions quitté les États-Unis, tout ce qu'ils nous avaient donnée était des œufs en poudre, ce n'était pas trop mauvais mais pas comparable à des œufs frais. »
« Je me suis approché du cuistot et il m'a demandé combien d'œufs je voulais? Je lui ai demandé combien je pouvais en avoir? Il a dit autant que je le voulais, alors je lui ai dit de m’en préparer une douzaine. Il me regarda un peu drôle, mais il les a cuits pour moi. Je me suis assis et je les ai tous mangés. »

« J'avais oublié que chaque fois que je fus dans un planeur à ce moment là, je souffrais du mal de l'air, si je m’en étais souvenu, je pense que je n'en aurais probablement pas tant mangé. Après le petit déjeuner, nous avons rassemblé tous nos équipements et nous nous sommes dirigés vers le terrain d’aviation. »

« C'était vraiment un spectacle à voir! Des planeurs et des C47s étaient alignés sur la piste d'atterrissage aussi loin que l'œil pouvait voir. Je crois, si je ne me trompe pas que ce n'était qu'un des neuf ou dix aérodromes qui furent utilisés en France et en Angleterre. »

 « La 5th British Airborne y allait aussi avec nous. Il y avait un total de plus de 16.000 troupes aéroportées dans cette invasion, et l'armada était de plus de 800 kilomètres de long. Ce fut la plus grande invasion aéroportée de la 2e guerre mondiale »

 « Nous avons marchés vers nos planeurs respectifs ou des avions pour les parachutistes. »

« Je ne me souviens pas où nous étions dans la série, mais je pense que nous étions vers le centre. Nous nous sommes assis et nous avons attendu que l'armada commence à faire mouvement et, enfin, nous avons embarqué dans notre planeur. »

 « La veille, mon chef de peloton, le Lieutenant Dillon, est arrivé et me demanda si je voulais transporter une mitrailleuse de l’autre côté du Rhin? Je lui ai dit diable non. »

 « C’était un bon leader et un homme bien, nous ferions n'importe quoi pour lui. Il m'a expliqué que le lieutenant Webb refusait d’embarquer dans son planeur s'il n'y avait pas une mitrailleuse à bord. »

 « Je lui ai dit que s'il me le demandait, j’acceptais, à une condition, que dès que nous avions atterri je pourrais abandonner la mitrailleuse et retourner à ma section, il m’a dit OK. »

 « Précédemment, j'ai mentionné que lorsque je suis passé par l’entraînement de base, j'ai eu une formation de mitrailleur et j'ai été le seul qualifié pour ce travail, j'ai donc été élu. »

« Bien à contrecœur, j’ai embarqué dans l’autre planeur et j’ai reçu la mitrailleuse et une ceinture de munitions, j'ai jeté la ceinture de munitions sur mes épaules et je me préparais à embarquer dans le planeur. Le pilote de planeur pris une photo de nous alors que nous étions en attente du décollage. »

« Enfin nous avons embarqué dans notre planeur et on a décollé. Le planeur dans lequel j'étais, avait une bulle de plastique ou de verre au dessus de lui, on pouvait regarder vers le ciel. J'ai regardé et j'ai vu un groupe d'avions de combat qui nous survolaient. »

« Quelque temps plus tard, j'ai découvert qu'il y eu 523 chasseurs pour nous protéger durant ce voyage. Il nous a fallu environ trois heures pour arriver en Allemagne.
Nous sommes arrivés au dessus du Rhin et juste avant que nous ayons traversé, le pilote nous détacha de l'avion remorqueur. »

 « Ce fut aussi la première fois qu'ils utilisaient un remorquage en double pour une invasion, (un C47 remorquait deux planeurs.) A ce point, il me semble approprié de mettre les choses au clair.
Je vais vous présenter un certain nombre de choses de manière "carrée" et peut-être un peu cruelle, et peut-être l'étaient elles, mais c'était la guerre, et les Etats Unis n'avaient pas commencé ce conflit, ce qui ne justifie rien, mais les choses étaient ainsi. »

« Les massacres qui ont eu lieu semblent être injuste et inutile.
Si vous considérez que nous avions trouvé certains de nos gars suspendus à des arbres par leurs pieds avec les testicules coupés et mis dans leur bouche, les Allemands avaient largué des tracts affirmant qu’ils ne feraient pas de prisonnier  aéroportée Américains. »

 « Depuis ce jour nous avons été surnommés par les Allemands : «Les bouchers aux pantalons larges ». »

« Nous avions trouvé beaucoup de nos gars morts avec un trou de balle, droit entre les deux yeux, clairement nous avons pu voir qu'ils avaient été exécutés, deux maux ne font pas un droit mais nous étions furieux, nous avions vu tant de morts qu’un autre Allemand mort était juste un autre bon allemand. »

 « Nous n'avions pas envie d’être cruels et inutile. Nous avons fait le nécessaire pour rester en vie. »

 « Un allemand mort de plus ne nous plaisait pas du tout. Si c'était un de nos gars, c'était différent. Je vais vous parler d'un gras qui avait du sang froid et qui était sans pitié. On en trouvait des comme lui dans toutes les unités. Je l'ai mentionné avant, j'ai toujours été malade en planeur, bien, cette fois-ci je ne fus pas malade. Je pense que c'était parce que je n'ai pas eu le temps d'y penser ou parce que j'étais mort de trouille. »

 « Lorsque le pilote coupa nous avons commencé à descendre, le ACK, ACK, était si dense, que je crois que nous aurions pu sortir et marcher sur eux, des balles et éclats touchait directement le planeur, et chaque fois que le planeur était touché en dessous ou au dessus, cela ressemblait à  un coup de fouet en dix fois plus fort, très démoralisant. »

 « Tout autour de nous nous pouvions voir des avions abattus, des planeurs tombant du ciel, nez en premier, les ailes détruites et queue disparues. Chacun d'eux avait bien 15 hommes à l'intérieur. »

« Après avoir glissé d'environ 13 kilomètres au dessus du territoire allemand, nous avons atterri, nous avons sauté par-dessus le canal que j’ai mentionné, passé par une clôture en fil barbelé et s'immobilisé à environ 50 mètres de la route. »

« J'étais assis juste à côté de la porte, j'étais le premier homme, j'ai ouvert la porte et j'ai commencé à tirer à la mitrailleuse vers une ferme sur ma gauche, je ne savais pas s'il y avait des Allemands dedans ou non, mais je voulais les faire garder la tête baissée et ne pas être en mesure de tirer sur les gars alors qu’il sortait du planeur. »

 « Je suppose que cela a marché parce que nous n'avons pas reçu de tir provenant de cette maison.
Je me dirigeai vers le canal et plaça la mitrailleuse en position.
Pendant que j'étais couché là, j'ai vu une femme courir sur la route, alors que sa maison était en feu, il y avait des tirs d’armes légères, des planeurs atterrissant et des tirs de flak  toujours dans l'air. »

 « J'ai vu un planeur descendre alors qu’il était complètement en feu. Plus tard, j'ai appris que l'un de nos lieutenants était dans ce planeur. Le Lieutenant Loomis. »

 « Une aile d'un planeur est tombé alors qu’il passait au dessus de moi, et le planeur est tombé, c’était té horrible sachant qu'il y avait un tas d'hommes dans ces planeurs. Je pouvais voir des C47 en feu s’écraser au sol, mais il y avait moins d'hommes dans ces C47 qu’il y en avait dans les planeurs. »

« Après que tout le monde ait débarqué et tous les gars avaient traversé le canal, j’ai appelé le lieutenant Webb et lui ai dit que sa mitrailleuse était là et que j'allais prendre congé, il ne sembla pas aimer ça, mais c’était le deal que j’avais fait, il a juste hoché la tête et je suis parti. »

 « Je me suis dirigé vers le bas du canal à l'endroit où ma section était censée se rassembler après l’atterrissage. J’étais à environs 3 kilomètres de là quand un de mes copains m’a appelé, il portait mon fusil. »

 « J'ai rejoint le gang et nous sommes partis pour notre objectif, nous devions «nettoyer» et prendre une ferme à environ 3 kilomètres de là où nous avions atterri. Il n'y avait aucun moyen pour nous de savoir s'il y avait des Allemands dans cette maison ou non. »

 « Nous sommes arrivés à la ferme et mon chef de section, le sergent Coddington, m'a dit de passer par  l'arrière de la maison et qu'il passerait par l'avant, j'ai dit OK et je me suis dirigé vers l'arrière. Nous n'avons pas reçu de tir provenant de la maison tandis que nous approchions, mais nous devions nous assurer que tous les Allemands vidé. »

 « Je suis allé à l'arrière et il y avait une structure ressemblant à un abri de voiture à environs 4 pas de la porte. Soit le Sgt. Coddington fut rapide ou j'ai été terrible lent car quand je me suis relevé pour regarder par la fenêtre, le Sgt. Coddington pointa son 45 automatique entre mes deux yeux. »

 « J'ai dit: Ne tirez pas Sergent. Il souri et me dit, entre Ariola.
Nous avons vérifié toutes les pièces du premier étage et nous sommes montés, nous avons vérifié les chambres au deuxième étage, nous n'avons trouvé aucun Allemands, mais pas très longtemps après que nous soyons entrés dans la maison, une jeune fille, peut-être la fille de l’agriculteur ou sa femme, âgée d’environ 18 ans, est entrée elle était comme folle, comme une vieille poule mouillée. Elle a commença à nous faire un scandale car nous avions envahi son pays. »

« Nous lui avons sourit pendant environ 2 minutes en la laissant hurler et on lui a dit de bouger son cul de là avant qu’on ne lui mettre une balle, elle n’a pas aimé ça, mais elle est partie. »

 « Nous avons atterri à proximité de Wesel en Allemagne. Nos premières 24 heures, nous avons pris environ 3000 prisonniers allemands. Aussi loin que je peux me rappeler pendant les 24 premières heures, nous avons perdu environ 394 tués et plusieurs centaines de blessés. Ce fut seulement pour notre division, je ne sais pas combien de gars ont perdus les Britanniques. »

 « Considérant qu'il n'y avait plus de 8.000 soldats à la 17th Airborne Division seul, ce fut une perte acceptable, c’était ce que les échelons supérieur pensaient, bien sûr, ils n'étaient pas à se faire tirer dessus, c’était donc facile pour eux de le dire. »

 « J'ai découvert plus tard que le général Eisenhower, Wiston Churchill et le général de Gaulle était là, du côté néerlandais du Rhin, regardant comment tout cela se passait, ils avaient eu littéralement une plate-forme intégrée pour s'asseoir. J'ai souvent pensé que ce qu’on avait fait pour eux était stupide. »

 « Tous les Allemands avaient fait un tir d’artillerie sur eux, ils les auraient eu tout les trois à la fois. Il y aurait eu quelques remous à l'échelon supérieur si cela s’était passé. »

 « Ce soir-là, après que tout soit installé on nous a donné une mission, nous devions aller dans une  parcelle de bois et creuser nos positions. Nous nous sommes dirigés vers cet endroit et tout d'un coup une jeep s'est arrêtée à la tête de notre colonne et un Colonel arrêté notre squad et dit à notre chef de squad que les Allemands ont envoyé une division de leurs meilleures troupes de panzers, et ils arrivaient, là où nous étions occupés à creuser nos foxholes. »

 « Eh bien, après qu’il nous ai dit ça, il retourna dans sa Jeep et décolla, mais il parti dans la mauvaise direction! Je pensais, si ce qu'il disait était vrai, nous allions avoir besoin de toute l'aide que nous pouvions obtenir. Mais nom de Dieu, on se battait contre les troupes d'élite d'Hitler depuis qu'on avait sauté, et durant toute la bataille des Ardennes, qu'était ce donc que quelques uns de plus.»

 « Ils ne nous avaient pas fait beaucoup d'ennui, ils n'étaient pas faciles mais ils n'étaient pas aussi difficiles qu'on le disait... Cependant un squad n'était pas suffisant pour arrêter une division complète. »

 « Mais s'ils étaient arrivés, nous aurions fait de notre mieux. Nous sommes allés dans les bois et on a commencé à creuser nos foxholes. »

 « Au environ de la moitié du chemin, nous avons entendu quelque chose sur notre flanc droit, nous nous sommes arrêtés, calmé et nous avons écouté, vous pouvez imaginer ce que nous avons pensé, voilà la Division dont le Colonel nous avait parlé? »

 « Nous avons attendu et bientôt un petit chevreuil est sorti de quelques buissons.
Nous étions heureux de ça parce que la moindre chose nous effrayait.
On n'a jamais vu la division de panzer dont le colonel nous avait parlé, en fait, on n'a plus revu le colonel non plus. Il a dû avoir tellement la trouille qu'il court probablement toujours. »

« Après avoir capturé tous les Allemands qu'ils avaient laissé, les choses commencèrent à s’installer, nous sommes restés là jusqu'au lendemain matin et nous sommes à nouveau partis à l’attaque. »

 « Dès le départ, les Allemands utilisèrent la même tactique contre nous que celle qu’ils avaient utilisés au cours de la Bataille des Ardennes, ils s'arrêtaient et jetaient tout ce qu'ils avaient sur nous et repartaient et comme toujours ils laissaient quelques soldats derrière pour nous ralentir. »

 « Ils partaient, et nous repartions à l’attaque. Nous avons combattus constamment tout au long de la route jusque Münster en Allemagne. Chaque petit village, nous combattions à main nue pour en chasser les Allemands des maisons. »

 « La grande ville suivante fut Dörsten en Allemagne. »

 « Avant d’y arriver, nous sommes arrivés devant une ferme. Nous l’avons encerclée. Nous avons ensuite ouvert le feu dessus durant quelques temps. »

 « Il y eu un char anglais qui tira juste devant la maison. »

« Debout sur le porche, il y avait un soldat allemand avec ses mains en l’air, le Tank avait son gros canon braqué sur lui. Je sais comment l'allemand a dû se sentir, lorsque mon Sergent avait pointé son 45 sur moi, il semblait que le barillet soit assez grand pour qu’il se glisse dedans. »

 « L'enfer s'était déchaîné et l’Allemand ne savait pas quoi faire, tout d’un coup, il se retourna et rentra dans la maison. J'étais le plus proche de la porte d'entrée alors je suis allé près du porche, j’ai pris une grenade, j’ai tiré la goupille, j’ai poussé la porte et j’ai jeté la grenade après lui, après que la grenade ai explosé je suis entré avec mon fusil. Nous avons cherché dans la maison mais nous n'avons pas retrouvé l'allemand, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais il doit avoir trouvé une bonne cachette. Nous avons trouvé une cave à vin, on pouvait toujours trouver une cave à vin et beaucoup de boissons. Tous ceux qui voulaient une bouteille de vin en eurent une. »

Nous n'avons jamais retrouvé le Soldat Allemand, mais nous n'avons pas  vraiment cherché après car nous avancions assez rapidement, nous n'avions pas de temps à perdre avec un homme et nous ne voulions pas leurs laisser le temps de se préparer pour notre arrivé. Nous aurions alors du passer un moment plus difficile à creuser nos foxholes et nous en avions assez de ce genre d'ennuis. »

 « Nous avions compris que poursuivre les soldats Allemands n’allait pas être un pique-nique, mais nous n’étions pas là pour ça. »

 « Juste en bas de la route, il y eu une autre ferme. Nous avons vu quelques Allemands y entrer et nous avons commencé à tirer dans les fenêtres. »

 « J'étais à une trentaine de mètre de la maison, tirant par les fenêtres. Devant moi, il y avait une haie, sur toute la longueur de la maison, le Lieutenant Dillon était derrière, mais je ne pouvais pas le voir. »

« A ce moment, j'ai tiré une balle dans la fenêtre, il se leva de derrière la haie. Elle le manqua d’environ 30 centimètres, le verre brisé est tombé à ses pieds, il m'a regardé et m'a souri et continua, bientôt nous avons extirpés les Allemands hors de la maison, ils se rendirent sur la route.
Peu de temps après cet incident, nous avons capturé un Allemand, un officier SS, il était censé être les soldats les plus durs d’Hitler. Ils étaient très belliqueux et se prenaient pour la race des maîtres.

Nous lui avons dit de se lever pour que nous puissions l’emmener à l'endroit où se trouvait nos interrogateurs, il nous a regardé et a craché, un des gars qui marchait derrière lui, très décontracté,  fixa sa baïonnette à son fusil, quand il arriva derrière le "SS", lui enfonça de 10 cm dans les fesses. L’Allemand bondi et ce fut la dernière fois que nous l’ayons vu, il a été dirigé vers nos interrogateurs, nous ne savons pas s'il a pu s’asseoir là-bas, mais ce fut drôle de le regarder courir sur le chemin, hurlant à plein poumons et du sang dans le bas du dos. »

 « A ce moment nous n'avons pas pris trop de prisonniers, nous n'avions pas d’endroit pour les mettre et ils étaient plus un problème qu’autre chose. »

 « Un jour, alors que nous avancions vers l'ennemi et ils nous tirèrent dessus pendant un certain temps, si bien que finalement, nous avons du creuser nos trous. Notre tireur B.A.R. (Browning Automatic Rifle) marchait devant un trou. »

 « Il s'en approcha et regarda dedans, il y avait deux soldats allemands sains et saufs dans un coin, espérant que nous passerions entre eux sans les voir, quand il les vit, il pointa son BAR dessus et ouvrit le feu, ils furent soufflés. Je n'oublierai jamais le regard fou dans ses yeux alors qu'il était entrain de tirer dans ce trou. Quelques gars sont devenus ainsi, je pense qu'ils sont devenus fous pendant un temps, ayant perdu tout sens des réalités, ne sachant plus le bien du mal ; et puis il y avait cette espère rare, des mecs qui s'en foutaient complètement. Certains d'entre eux sont restés comme ça et d’autres sont redevenus normal après leurs services. »
« Nous avancions encore plus profondément, poussant les Allemands en Allemagne, nous sommes arrivés dans une ferme, nous sommes entrés pour la vérifier, c’était difficile à croire, suspendus au plafond, il y avait des rangées et des rangées de bonne saucisses allemandes. Nous savions quoi faire avec ça! Un des gars a allumé un feu dans le poêle, je suis descendu dans la cave et j’ai trouvé environ 6 ou 8 douzaines d'œufs. Je les ai amenés au gars qui avait commencé la cuisson des saucisses et il commença à cuire les œufs avec les saucisses. Chaque fois qu'un soldat passait devant la maison nous l'appelions
et nous lui cuisinions quelque
s saucisses avec des œufs. Dans la cave j'ai aussi trouvé beaucoup de vin! »

« Mon régiment combattait sur ​​le flanc gauche de notre division, la prochaine ville où nous sommes arrivés fut Wulfen, c'était une petite ville, mais il y avait beaucoup de résistance, nous sommes entrés et nous avons du nous battre maison par maison. »

 « C’était bien différent de combattre les Allemands sur leur propre sol. »

 « Avant, quand nous les combattions en France, en Belgique ou au Luxembourg, ils ne se souciaient pas sur quoi ils tiraient. Mais maintenant que nous étions sur leur sol, ils prenaient bien soin quand ils envoyaient un obus qu’ils n’explosent pas une maison. Ils ne voulaient plus détruire plus de maisons que nécessaire. »

 « A cette époque les Allemands avaient presque épuisé tous leurs avions, il y avait très peu d’entre eux qui volaient encore, nous en avons découvert un, alors que nous traversions un petit village. Nous marchions dans la rue, et soudain nous avons entendu le bruit d'un avion, nous ne connaissions pas grand-chose sur eux puisque avant cela nous n'avions pas eu beaucoup de problème avec l’aviation. Dès nuages est apparu un avion de chasse. Il a commencé à mitrailler notre colonne sur toute sa longueur de l'avant vers l'arrière, nous nous sommes précipités sur le côté, dans les entrées le laissant passer avec ce qu’il avait à faire. Quand il a redécollé, nos canons anti-aériens commencèrent à lui tirer dessus, il a grimpé dans les nuages ​​et les canons anti-aériens le cueillir par la queue, il s'est enfui. Il a tué un homme. »

 « Nous avons traversé l’Issel, on est passé par Dörsten, Wulfen et dans Haltern, durant tout le chemin, lors des passages dans les villages, nous avons du combattre les Allemands, maison par maison. Nous avons laissé un grand nombre de morts derrière nous, non seulement des Allemands mais beaucoup de nos propres hommes. »

 « Il y a une chose à propos de la guerre, il n'y a jamais eu une journée sans incident, ce n’était pas tout le temps dangereux, mais nous étions tout le temps sur des charbons ardents, nous ne savions jamais si du jour au l’en demain nous serions mort ou vivant. Il y avait tellement de chose à surveiller. »

« Les Allemands avaient beaucoup de mines anti-personnel, ils les enterraient sur les routes et dans les champs quand ils avaient le temps, ce fut une des raisons pour ne pas leur laisser le temps de les enterrer dans le sol ou de mettre en place des embuscades de tout type en les repoussants tout le temps. »

 « Il y avait deux sortes de mines que nous craignions plus que tout le reste, et les Allemands en utilisaient plusieurs d'entre eux. L'une s'appelait la «Bouncing Betty », elle sautait d'environ un mètre après avoir été piétiné, et explosait en vous blessant ou en vous tuant. L'autre était une mine anti-personnel qui, quand on marchait dessus, elle paraissait souffler votre pied. Presque tous les gars étaient d'accord, ils préféraient se faire tuer que de perdre purement et simplement un bras, une jambe ou les yeux. »

 « Ce sont les choses que nous avions à surveiller en plus des Allemands. »

 « Les Allemands empilait de gros navet, ils appelaient ça un navet de vache, ils les enterraient dans le sol et quand arrivait le temps de l’hiver, ils les utilisaient pour nourrir leurs vaches. Juste avant que nous arrivions à Dülmen, j'étais couché sur un de ces tas de navet dans un champ, tout d'un coup j'ai senti un coup à mon épaule et entendu le gémissement d'une balle passer devant ma tête. J'ai regardé mon épaule gauche et la sangle sur ma veste a été coupé, c’était comme-ci on l’avait coupé avec une paire de ciseaux. »

 « Ma cantine était en plein milieu de mon dos, je me retournais sur le dos pour voir si je pouvais repérer les gars qui me tirait dessus. J'étais couchée sur ma cantine, ce qui m'a soulevé du sol d’environ 15 centimètres, j'ai entendu un bruis métallique et j’ai ressenti de l'eau couler dans mon dos. »

 « J'ai retiré ma Cantine hors de la poche et il y avait un trou dedans. Après le second coup j'ai commencé à être un peu nerveux. Même à des moments comme celui là, je pensais toujours à quelque chose de drôle, et cette fois-ci je pensais; Boy un gars pourrait se faire tuer ici! Je pensais aussi à ce qui se disait dans les films ; "Feu à volonté", mais mon nom n'était pas "volonté" (jeu de mot avec Will, diminutif de William et "will" = volonté...) Ces pensés ne me faisaient pas rire mais elles étaient bien présentes. »

 « Après le second tir, je me suis levé et j'ai commencé à courir vers les Allemands aussi vite que je pouvais courir, en zig zag, j'espérais qu'ils n'auraient pas le temps de me viser dessus pendant que je courais. »

 « J'ai courus une centaine de mètres vers une élévation de la chaussée et un grand arbre, derrière cet arbre il y avait un lieutenant couché là avec une paire de jumelles, c’était un observateur d'artillerie. »

 « Je suis tombé à côté de lui et après quelques minutes, je lui ai parlé. J'étais étendu là à tirer sur les allemands qui avaient creusé une tranchée à une centaines de mètres de notre position. »

 « Soudain, une balle a ricoché sur l'arbre, l'écorce toucha le lieutenant au visage. C’était comme-ci quelqu'un avait coupé son visage avec une lame de rasoir, il était aveugle par le sang qui pissait. »

 « Je l'ai pris par la main et lui dit de ramper avec moi, à quelques mètres vers une ferme brûlé.
Elle avait déjà été incendiée et elle fumait encore, les murs étaient encore debout et nous serions en sûreté à l’intérieur. »

 « Quand nous sommes arrivés dans la maison, j’ai pansé son visage du mieux que j'ai pu, et j’ai appelé un doc, je suis allé vers la porte donnant sur la tranchée où étaient les Allemands. »

 « À ce moment, j’ignorais que la balle qui avait ricoché sur l'arbre, avait traversé deux chargeurs de munitions à ma ceinture. »

 « J'ai eu la chance, parce que si ça avait été des balles traçantes, elles auraient mis le feu à mes chargeurs, ça aurait déclenché les balles dans ma ceinture et j’aurais été déchiqueté. »

 « Je ne l’ai pas vu jusqu’à ce que la guerre soit finie et que j’étais à Duisburg en Allemagne. »

 « J'ai eu peur que si je l’avais su à ce moment, j'aurais vraiment été secoué. Trois fois en l'espace de moins d'une heure je fus presque tué. »

 « Si l'une de ces balles m’avait touché de quelques centimètres plus hauts, j’aurais été gravement blessé ou même tué. »

 « L’infirmier est venu chercher le lieutenant et je ne l'ai jamais revus. »

 « Je suis retourné tirer sur les Allemands dans la tranchée, après que le lieutenant ai été blessé et que je tirais sur les Allemands, cela devint beaucoup trop chaud pour eux, si ben, qu’ils ont commencé à agiter un drapeau blanc pour se rendre. »

 « Il y avait deux soldats encore vivants dans la tranchée. Trois autres dans la tranchée étaient morts. Je me demande encore comment je m’en suis sorti vivant de tout cela. Mais j’étais là, un peu secoué, mais en vie. »

« Peu de temps après! Il était temps de prendre une pause, nous sommes arrivés à une grange, il y avait un allemand mort dehors, il avait un trou au milieu de son front, sa cervelle était répandue sur tout le côté de la grange. Nous nous sommes assis et on a commencé à manger notre repas de midi. En ces jours, nous avions vu tant de morts, qu’un allemand mort de plus était simplement un bon allemand et nous ne faisions pas trop attention à eux. Je pense, mon Dieu, ils étaient si jeunes. Certains d'entre eux n'avaient  pas l'air d’avoir plus de 15 ou 16 ans. Bien sûr, quand on y pense, l'âge moyen de nos gars était seulement d'environ 19 ou 20 ans. Il n'y avait donc pas vraiment de très grande différence d’âges. »

 « Il y eu aussi un drôle de truc qui s’est passé alors que nous avancions à travers l'Allemagne.
Je suis sûr que tout le monde a entendu parler des anglais et de leur « Tea Time »?

Un jour, nous venions de combattre les allemands avec deux tanks anglais en soutien et il devait être l'heure du thé car ils ont mis leurs chars côte à côte, ont mis le nez à la tourelle et l'un d'eux a dit ; "Dis moi vieux camarade, peut-être pourrions nous préparer un pot de thé?" Ils sont descendus de leurs tanks, se sont installés au milieu, ont allumé un feu et ont fait bouillir leur thé. C'était dingue! Ils y avaient des tirs d'obus tout autour, des balles volaient dans l'air, c'était quelque chose de voir exploser un obus de très près ; Les allemands balançaient toujours des obus sur les chars. Après avoir pris le thé, ils sont remontés dans leurs tanks et ils sont partis. »

 « Le 194th Glider Infantry Combat Team fit mouvement vers le nord-est de Dülmen et les préparatifs ont été faits pour donner l'assaut final sur Münster.
Dans notre assaut sur Münster nous avons capturé 1500 prisonniers. C'était le 2 avril 1945. Nous avons attaqué  Münster, en Allemagne et les combats furent acharnés, nous nous sommes battus, maison après maison. »

 « Juste avant que nous arrivions dans la ville, les Allemands étaient presque à court de munitions, ils tiraient sur nous avec un canon anti-aérien et nous avaient cloués au sol, nous avons rampé jusqu'à ce que nous soyons à portés et nous avons commencé à tirer sur eux. »

 « Comme d'habitude quand nous sommes arrivés à portée, ils ont levés leurs mains et se sont rendus.
Juste à la périphérie de Münster, nous arrivâmes à un grand bâtiment, nous sommes entrés et il y avait 300 Allemands là, assis pour manger et nous attendant pour les faire prisonniers. Le bâtiment s'est avéré être
un mess. »

 « Il nous a fallu environ 2 ou 3 jours pour prendre Münster, c’était une très grande ville, bombardée avec beaucoup d'endroits pour se cacher, à cette époque ce fut plus difficile de prendre la ville. »

 « Quand je disais que les Allemands étaient à cours de munitions, je voulais parler de petit calibre, ils semblaient qu’ils avaient beaucoup de gros calibres (au moins ici à Münster) Hitler avait planifié cette guerre depuis un certain temps. »

 « On allait vite comprendre en avançant plus profondément dans la ville qu'il n'y avait pas d'épuisement de munitions. Ces choses que je vous raconte c’était comme dans un rêve, et je viens de me réveiller et j’en ai leurs souvenirs. »

 « A plusieurs reprises j'ai presque cessé d'écrire cette histoire à cause des sentiments qu’ils m’ont ramenés. J'ai dit que c'était comme dans un rêve, mais je pense que comme je l'ai dit avant, c'est comme dans un cauchemar. A trois reprises j'ai failli être tué dans une seule journée, cela m’a suffit pour me donner envie de m'asseoir et de pleurer. »

Je me souviens avoir marché dans les rues de Münster en regardant les destructions, les cadavres allongés partout dans les rues, des cadavres non seulement de gens mais aussi de chiens et de chats, et aux abords extérieurs de la ville, des vaches mortes, des moutons et toutes sortes d'animaux qui étaient étendus là. »

 « Nous avons trouvé une cave dans un immeuble qui était encore intacte. Nous en avons fait notre quartier général de notre peloton là, c'était un endroit assez décent pour dormir. Nous savions que nous n'allions pas y rester longtemps, mais comme je le disais, nous nous sommes arrêtés pour que nous puissions coucher et rattraper un peu de retard de sommeil. »

« Juste de l’autre côté de la rue de il y avait une église catholique. C'était une grande et très belle construction, elle était faite de brique, avec un clocher et la cloche à l’intérieur. La raison pour laquelle je sais qu'il y avait une cloche c'est parce que, nous avons contraint certains Allemands à sortir de là et la cloche fut touchée à plusieurs reprises. L'Eglise était le seul bâtiment que j'ai vu qui était encore en un seul morceau, tout autour c’était détruit, la ville avait été bombardée à plusieurs reprises. »

 « Quand nous sommes entrés dans la ville, nous étions les vainqueurs, et vous savez ce que l’ont dit : "Au vainqueur appartient le butin». Eh bien, nous avons pillé quelques-uns des magasins et boutiques dans la ville, j'ai pris quelques articles en souvenir dans un magasin de bijoux, nous avons pris des choses qui nous seraient utiles alors que nous étions en Allemagne. »

 « Je pense que je l'ai déjà dit, nous prenions touts les Deutschemarks que nous pouvions trouver, nous avons même dépouillé les morts pour de l'argent. »

 « Un des officiers SS de Hitler, courait dans la ville, comme je le disais, ils pensaient encore qu’ils étaient de la race des maîtres. Il a tiré sur l'un de nos gars avec un pistolet P38 Allemand par 3 fois sans le tuer. »

 « Nous l’avons finalement capturé et le lieutenant Brown, qui était avec nous à ce moment-là, l’emmena dans une chambre et ferma la porte. Nous étions à l'extérieur de l’autre côté de la porte, le lieutenant Brown lui demanda s'il parlait anglais? Il a dit oui, un peu. Le Lieutenant Brown poursuivit : Tu as tiré trois fois sur ce soldat américain avec ton P 38 et tu ne l'as pas tué! On a entendu l'allemand ricaner. Le Lt Brown a dit : "Je te parie que je n'ai pas besoin de te tirer dessus trois fois pour te tuer avec ce .45 automatique. Le premier coup a touché l'allemand au ventre. Il a hurlé et le coup suivant l'a touché en plein entre les deux yeux. »

 « Pendant des années j'ai essayé de comprendre pourquoi certains des soldats allemands furent si belliqueux. Ils avaient perdu la guerre et étaient aux mains des conquérants, et pourtant on pourrait croire qu'ils avaient gagné la guerre! »

 « Il est tombé morts, des choses comme ça ne sont pas censé se produire. Lorsque nous capturions un soldat, nous étions censés le ramener et l’interroger. »

 « Mais le lieutenant Brown était furieux de la perte de l'un de nos hommes. Je pense que cet Officier SS pensait qu’il était en sûreté après avoir été capturé, mais il aurait dû prendre en considération que, comme leurs propres soldats, certains d'entre nous ne faisait jamais de prisonnier, je ne pense pas que je l'ai déjà mentionné. »

« C'était l'enfer dans cette ville, nous ne savions jamais d’où la balle suivante allait arriver. Ils nous tiraient dessus au fusil et tuaient autant d'entre nous qu'ils pouvaient. »

 « Du jour au lendemain, c’était facile d'oublier, car il y avait tellement en face de nous. Nous pouvions oublier un copain qui c’était fait tuer il deux jours plus tôt, mais dès que vous voyez un soldat Allemand mort et tous les mauvais souvenirs revenais. »

 « Parfois, certains d'entre nous se réunissaient pour parler de l'un de nos amis qui c’était fait tuer de sorte que cela permettais de se soulager. »

 « Après le Münster, nous avons été transportés par camion jusque Lippstadt, nous avons rencontré un peu de résistance, mais c'était pas une grosse affaire, quelques heures seulement. »

 « La 17ème Division aéroportée fut déplacée vers le Sud-Ouest où nous avons pris position sur le «Canal Rhein Herne» en préparations de l'attaque. Nous avons creusé nos positions près de l'autoroute. »

 « Dans ce coin ils commençaient juste à creuser où nous étions. Ils avaient enlevé beaucoup de terre et l'avaient empilée sur le côté de la route. C'est là que nous nous étions enterrés.
Il faisait noir et nous avions décidé de passer la nuit, nous avons mis en place un feu croisé de mitrailleuses et de tirailleurs postés entre eux, nous avons pensé que nous étions assez bien protégés, et nous l’étions, mais pour une chose, après la tombée de là nuit, Les Allemands ont attaqué notre position. Ils arrivaient si vite et en si grand nombre qu'ils sont passé à travers notre tir croisé. »

« Mon copain de foxhole et moi, tirions sur eux quand un de nos propres obus d'artillerie tomba à droite de notre foxhole, j'étais debout, à tirer sur les Allemands, je n'ai pas entendus l’obus.
Il y eu une explosion et j'ai été retourné du mauvais côté de mon foxhole. Je me suis relevé et il y avait un flot de sang jaillissant du côté de ma tête.
Mon copain de Foxhole était si nerveux qu'il ne pouvait même pas trouver son paquet de premiers secours. J'ai finalement prit le mien hors de ma ceinture et je l’ai déplié et je l’ai mis en place sur le côté de ma tête pour arrêter le saignement. Avant que cela ne s’arrête, le côté droit de mon chiffon était trempé de sang. »

 « Je ne pense pas que mon chef de section pensait que je pouvais retourner vers l’arrière pour trouver les infirmiers par moi-même donc, il dit à mon copain de foxhole de m’emmener. Quand nous sommes arrivés chez le doc, le Capitaine médecin et certains de ses hommes étaient là à discuter, il m'a dit qu'il arrivait dans une minute. Quand il est finalement arrivé pour m’ausculter, il a pris un peu de gaze et commença à essuyer le sang sur le côté de ma tête, plus il essuyait et plus il avait l'air drôle. Quand il a finalement complètement nettoyé la plaie, il vit une petite coupure sur mon oreille droite, à droite de la tempe. Cela avait coupé une veine principale et c’est delà que provenait tout le sang. »

 « Il me rafistola, me mis un gros pansement autour de ma tête et me dit d'aller voir le commandant de la compagnie. On m'a dit plus tard que l'obus était tombé à cinquante centimètre à la droite de notre trou. Nous sommes arrivés au poste de commandement et l'observateur d'artillerie était là, je lui ai dit qu'il ferait mieux de tirer plus haut, car il était entrain de tuer nos propres hommes! Il m'a dit qu'il ne pouvait pas  être aidé. Les Allemands attaquaient en forces à tel point qu’ils avaient percées notre feux croisés. »

 « Ils devaient bombarder nos positions pour repousser les Allemands. Il y avait un 2nd Lieutenant , il me dit: « Ariola, retourner à l’avant rejoindre votre section ! » Mon chef de peloton était là et il m'a dit; « Attendez une minute, Ariola ne peux pas retourner là-bas avec la tête bandée, comme ça, il ferait une cible parfaite. » Il m'a dit de retourner avec les docs jusqu'à ce qu'ils puissent me retirer le bandage de ma tête. »

 « Le lendemain matin, nous ne pouvions pas en croire nos yeux, il y avait des Allemands morts partout, des centaines d'entre eux, ce fut un massacre, nous avons perdu quelques bons hommes durant cette bataille. »

« Le lendemain nous avons fait mouvement. »

 « J'étais avec les docs quand nous sommes arrivés dans un petit village où il n’y avait que quelques soldats Allemands blessés et quelques blessés américains. »

 « Nous avions capturé deux infirmiers Allemands et ils aidaient notre capitaine médecin pour les blessés, après en avoir fini avec eux, il m'a dit de les emmener avec l'un des autres gars jusqu’aux interrogateurs. Nous avons dû marcher environ 4 ou 5 kilomètres et il commençait à faire sombre. Nous les avons déposés et puis on a commencé à revenir, quand nous sommes arrivés au village. »

 « Nous nous sommes arrivés dans ce que nous pensions être la même rue où le médecin était, et ce fut comme entrer dans un village étrange. Nous étions perdus? L'autre gars m'a dit qu'il partait devant et essayer de trouver son unité. Je lui ai dit que j'allais attendre le levé du jour. Il est parti et je suis entré dans une grange où j’ai trouvé un endroit doux pour m'allonger. Je n'avais pas été étendu là très longtemps, quand j'ai entendu le vrombissement d’un char, j’étais maintenant très réveillé.
Les tanks arrivèrent juste en face de la grange où j'étais et s’arrêtèrent, j’espérais très fort que ce n’était pas des Allemands. Ils se sont arrêté et j'ai entendu un Américain dire : OK bande de trou du cul, trouvez vous un endroit pour dormir.
Je fus bien contant d’entendre des Américain. »

 « Je me suis signalé au sergent et je lui ai expliqué ce qui s'était passé, il a dit que je ne devais pas m’inquiéter, je pouvais rouler avec eux jusqu'à ce que nous rattrapions ma compagnie. Le lendemain matin nous avons démarré, si je me souviens bien, il fallut quelques jours avant que nous ne rattrapions ma compagnie. »

 « Après que j’ai pu retirer mon bandage de ma tête, je suis retournée avec ma compagnie. »

 « Nous attaquions quand les Allemands ont commencés à envoyer des obus d'artillerie de 105mm, derrière nous. Aussi longtemps que nous étions sur la route nous étions O.K. alors nous nous sommes dirigés vers les canons. Les obus continuaient de tomber juste derrière nous. Lorsque nous avons finalement trouvé les canons de 105mm, il était juste dans une clairière d’une trentaine de mètres de diamètres. Le lieutenant Brown (le même officier qui a tiré de l'allemand "SS" officier de Munster) m'a dit de lui donner un WP (Phosphore blanc) Grenade. »

« J'en ai pris une à ma ceinture et je lui ai donné, il a retiré la goupille et est sortit dans la clairière pour la lancer. Un sniper lui tira une balle juste entre ses yeux, il est tombé en lâchant la grenade qui explosa à 6 mètres de nous sans faire de  dégâts ni a nous, ni aux Allemands. »

 « Cette grenade avait alerté les Allemands, ça allait donc être un enfer pour prendre les canons de 105mm. Enfin nous avons ouvert le feu et c’est devenu tellement chaud pour eux qu’ils se rendirent. Maintenant que nous avions perdu un autre de nos officiers, ce fut un nouveau compte que nous avions à régler avec les Allemands. Après un certain temps cela devenait personnel, c'était comme perdre un de votre famille. »

 « Nous avons combattu les Allemands à Ruthen, à mm, en direction d’Essen, il y avait quelques petits villages autour d'Essen et Duisbourg. Il y avait Merxloh, Oberhausen, Bottrop, et Werden. Mulhiem était entre Essen et Duisbourg.
Nous avons attaqué ces villages un à la fois pour les dégager des troupes ennemies, ce ne fut pas une tâche facile, compte tenu de l'opposition, mais nous les avons tous prit dans la foulée et le travail fut fait. »

 « Nous avons attaqué Duisburg et Essen et après s’être débarrassé de toute présence ennemie, sommes devenus une équipe défensive. Tout ce qu'on avait à faire était de s'asseoir et de faire des prisonniers. La bataille de la poche de la Ruhr. Les allemands étaient battus, on le savait, et ils le savaient. »

 « Nous sommes restés autour Mulhiem pendant plusieurs jours avant de faire mouvement. Nous avons finalement emménagé dans la ville de Duisburg et nous avons été cantonnés là. Notre zone de cantonnement était un groupe de maisons, qui ressemblaient à nos mobiles homes. »

 « Nous avons fait déménager les familles Allemande qui vivaient là vers de la famille ou des amis et ont a utilisé leurs maisons pour vivre pendant que nous étions là. »

 « Nous avions encerclés les Allemands dans la poche Rhur, nous devions juste rester de garde. Les Allemands arrivaient peu à peu. »

 « Parfois, des Allemands se regroupaient et décidaient d’attaquer mais ils furent toujours repoussées. »

 « La vallée de la Rhur était la partie la plus riche d'Allemagne, il semblait qu'ils y avaient beaucoup de tout. »

« Alors que nous étions à Mulhiem, j'ai rencontré une jeune femme, son nom était Irène Berkin »

 « Ensuite nous avons déménagé pour Duisbourg qui était à quelques kilomètres d’Essen, Irène avait l'habitude de venir me rendre visite, sa cousine et elles prenaient leurs vélos trouvaient un de mes copains qu’elles envoyaient me chercher. Nous n'étions pas autorisés à fraterniser avec les Allemands, mais comme dit le vieil adage, "Quand on a la volonté on trouve le moyen.". »

 

Jack et sa petite amie Allemande Irene.

 

« Une nuit où j'étais de garde à un carrefour, à droite sur la route il y avait un autre carrefour où deux  de mes amis étaient, tout d'un coup l'enfer s'est déchaîné, des balles traçantes volaient tout autour.
Nous avions un téléphone connecté avec leur poste, j’ai pris le combiné et je les ai appelés parce que ça ressemblait à une nouvelle guerre qui éclatait là-bas. »

« Le nom des deux gars étaient Richard Holland et Hoyt Hull.
Quand je les ai eu au téléphone, je leur ai demandé ce qui se passait?
Dick Holland était un vieux gars de la campagne qui parlait très lentement, il a répondu au téléphone et dit. On vient de dégommer des fils de putes ; tu veux les entendre geindre? Ils ont dit qu’un soldat allemand les avait attaqué et qu’ils avaient tiré sur lui 8 fois, il était juste couché là à mourir. Je pouvais l'entendre dans le fond. »

Pfc Richard "Dick" Holland

 

 « Il y avait un couvre-feu pour les Allemands, ils ne devaient plus circuler dans la rue au coucher du soleil et ne pouvait pas sortir qu'après le lever du soleil. »

 « À une autre occasion les deux mêmes gars étaient de garde juste dans la rue où je me trouvais, et c’était peu après la tombé de la nuit, un allemand est sorti de sa maison pour quelque chose et ces deux gars l'ont vu, ils ont commencé à lui tirer dessus, Les balles traçantes ricochaient tout autour de lui et il se précipitait vers la porte, il était drôle, mais ils ne cherchaient pas à le toucher, juste à le faire rentré dans la maison.
Mission accomplie! »

« Juste à l'extérieur de Duisburg il y avait deux bunkers, c’étaient de grands bâtiments à 4 étages. C'est là que nous avons logés toutes les Personnes Déplacées Polonaises et Russes. Ce sont des gens que les Allemands utilisèrent pour creuser leurs Foxholes sur les lignes de front. »

 « Ces bâtiments avaient des murs d'environ 1 mètre 20 en béton. C'était de vrais abris antiaériens. »

 « Nous aimions monter la garde là-bas, j'ai fait connaissance avec le commandant russe, il ne parlait pas anglais et je ne parlais pas russe, mais il est venu à moi et me demanda si je voulais boire un verre de schnaps allemand? Et comme j’aimais boire un verre, j’ai dit oui. »

 « Il m'a conduit vers un petit trou carré d'où il a extrait une bouteille de Schnapps.
Il a pris deux tasses et les a remplis complètement, j'ai pensé qu'on allait les siroter. »

 « Au lieu de ça, il les a avalé cul sec. »

 « Eh bien, je pensais que s’il pouvait le faire, je le pouvais aussi, j’ai pris mon verre et j’ai bu d’un trait. Je me suis retourné au moins deux fois et je n'y voyais guère. Il de nouveau remplis les verres et nous les avons bus, et puis, c’est  tout ce que je me souviens quand je me suis réveillé le lendemain matin. »

 « Les Russes me mirent au lit pour que je puisse cuver, la seule chose qu'ils me prirent ce sont  mes cigarettes. C'est la dernière fois que j'ai bu un truc comme ça. »

 

  

Jack pris en photo en compagnie des "Russes".

 

« Quand nous étions là, nous nous étions de garde et quand nous avions du temps libre nous nous promenions simplement. »

« On a bien regardé ce pays qui avait commencé la guerre et les dévastations étaient vraiment impressionnantes à voir. »

 « Il n'y avait à peine encore un bâtiment debout, sauf à la périphérie de la ville où il n'y avait pas d'industrie. Ce fut la même chose pour la quasi-totalité des villes. Notamment les villes où ils y avaient des fabriques de matériel de guerre. Je regardais et je me demandais pourquoi quelqu'un pouvait lancer une guerre qui allait dévaster complètement un pays. Des milliers de leurs garçons étaient morts et des milliers des nôtres étaient morts ou blessés »

« 8 mai 1945. Officiellement la guerre était déclarée terminée. »

 « Nous étions quelques-uns des plus joyeux gars du monde. Les Allemands étaient tout aussi heureux que nous étions. Nous fêtions ça, les Allemands aussi, mais nous n’étions pas ensemble. Il y avait encore beaucoup de mauvais sentiments des deux côtés. Nous pouvions encore trouver des copains avec une balle, ou avec un membre en moins, morts ou mourants, du sang partout à l’endroit où ils étaient tombés. C'était vraiment un spectacle horrible, mais maintenant, nous pouvions commencer à penser à rentrer à la maison. Enfin revoir la famille. »

 « J'étais à l'étranger depuis un peu plus d'un an et la famille me manquait. Il leur a fallu environ un mois pour que la relève arrive pour nous remplacer à Duisburg. »

 

La Section de Jack - Duisbourg - Allemagne.

Jack est le dernier à droite rangée du bas.

 

 

Jack photographié en Allemagne - 1945.

 

« 15 juin 1945 Déplacement à Lunéville, France. »

 

« Nous avons été expédiés à Lunéville en France.
Ils installèrent notre Quartier Général et commencèrent à organiser nos nouvelles affectations.

Mon sergent de peloton était un gars très sympas et un de mes amis. Il m'a appelé dans son bureau un jour et me demanda si je voulais aller en service détaché auprès des MPs? Je n'ai jamais été volontaire, mais il m’a dit que c’était un bon service, alors je lui ai répondus OK.

 

Le Technical Sergeant qui l'envoya chez les MP. Lunéville - France

 

« Le lendemain, j'ai été me présenter aux MPs et le premier jour, ils m'ont attribué la garde d’une "maison de prostitution", c'est ce que j'appelle  un bon service ». Je devais me présenter à 10h00 et il n’ouvrait pas avant 14h00. Encore une bonne nouvelles.

Une des prostituées m'informa que les "MPs ne payaient pas" Voilà encore une autre bonne nouvelle!" Ils y avaient quelques-uns des meilleurs Champagne de France et à partir du moment où  j’appris que les MPS ne payaient pas, j’ai essayé de savoir combien je pouvais en boire jusqu’au moment où il ouvrait. J'ai beaucoup bu. Je fus de service encore une fois là-bas avant que nous ne partions pour Lunéville. »

 

 

Quelques gars de la section MP à Lunéville - France.

 

« La plupart du temps nous avions juste à patrouiller dans les rues en essayant de contenir les GI’s qui cherchait des problèmes ce qui fut un travail en soi. Ils se bourraient la gueule et ensuite nous causaient pas mal de problèmes. Après quelques claques derrière la tête, ils finissaient par comprendre. »

 « J'étais de garde durant la nuit de carnaval, et j’avais rencontré un joli petite française, après je sois hors service, je me suis rendus chez elle. Nous nous sommes promenés dans la rue quand une Jeep de M.P. est arrivé et ce gara le long du trottoir de notre côté et un jeune lieutenant en est sorti et a commencé à me dire que j'étais supposé être à la caserne à cette heure de la nuit. »

 « Ils y avaient un couvre-feu pour les GIs, nous devions être dans les casernes avant 00h00. »

 « Il me dit que seul les MPs étaient autorisés à sortir après minuit. Quand il a eu fini, je lui ai dit que j’étais MP. Il me dit : « Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit ; » et il est reparti. La jeune française et moi avons continué jusque chez elle. Il n'y avait pas de restrictions pour les MPs, c’est une des raisons qui rendit ce service si bien. »

 « Tandis que j'étais là à Lunéville j'ai eu mon 22ème anniversaire. Ce jour-là je n'ai pas eu de carte ou de lettre et cela m'a un peu déprimée. Je ne sais pas ce à quoi je m'attendais parce que nous étions tout le temps en mouvement et que le courrier arrivait très lentement. Je suppose que je ne devais pas le reprocher parce que je pense vraiment que le gouvernement faisait un très bon travail avec les courriers compte tenu des circonstances. »

 « Il semblait que lorsque la plupart des gars avait une mauvaise journée ou était un peu déprimé, ils obtenaient une bouteille et se saoulaient. Cela semblait soulager la douleur à ce moment, mais quand vous dégrisiez, la douleur était là où vous l'aviez laissée. Donc, cela ne résoudrait rien. »

 « Je l'ai dit avant, mais je pense que c'est une des raisons pour lesquelles tant de GI sont devenus alcoolique. La plupart d'entre nous n'avait jamais été loin de leur famille durant un temps aussi long et tout le monde était se sentait seul. Je n'ai jamais pu expliquer ce que c’était comme sentiment d'être loin de ses proches pour la première fois et ne pas savoir quand ont allaient revenir. »

 

« Pas très longtemps plus tard, on a commencé à nous préparer pour être dispersé. »

« C'est quand ils ont commencé à séparer la 17th Airborne Division. »

« Certains gars furent transféré à Berlin et d’autres furent transféré à la 13th Airborne Division. »

 « J'ai été envoyé au Havre, en France, au point d’embarquement. J'ai été affecté à la Compagnie H. 515th Parachute Infantry Regiment 13th Airborne Division.
Bien que j'ai servi dans la 17th Airborne Division dès le premier jour, j'ai été démobilisé de la 13th Airborne Division. »

« Alors que nous attendions les ordres pour embarquer, j’ai été touché par le syndrome des « Pieds de tranchées », mes pieds étaient si douloureux que je devais marcher sur mes talons. Je suis allé chez le médecin et quand le médecin les regarda, il me dit: "Soldats, je vais devoir pour garder ici jusqu'à ce qu'on éclaircit cette histoire!"
J'ai dit au docteur : « Nous venons de recevoir des ordres pour embarquer à bord d’un navire, vous ne pouvez pas me faire ça! » Il rit comme si je lui avait raconté une bonne blague et me dit : « quand vous arrivez à bord du navire, faite rapport au docteur de bord et il prendra soin de vous. » J’étais vraiment soulagé. »

 

« J'appris que j’étais censé être réexpédié aux Etats-Unis pour y recevoir une permission et ensuite, être expédié dans le Pacifique pour combattre les Japonais. »

 « Les navires étaient dans le port et nous attendais pour qu’on embarque. Je ne me souviens pas de combien de temps je suis resté là, mais alors que j'étais là à attendre les ordres, les Américains ont largués la bombe atomique sur le Japon. La guerre avec le Japon était finie.
Nous avons été affectés sur les navires qui étaient au port, alors plutôt que de modifier les ordres, ils nous ont réexpédiés chez nous. »

« C’étaient de petit navire appelé « Victory Ship », nous avons embarqués sur les navires et quelques jours plus tard, nous avons commencé notre voyage de retour vers la bonne vieille Amérique. »

« J'ai passé les trois premiers jours au fond de mon lit, j’avais alors le mal de mer, je pouvais à peine sortir de ma couchette, je n'ai rien mangé, tout ce que je pouvais faire était de vomir, après que tout soit ressorti de mon estomac, je vomissais à sec. C’était encore pire. Le 4ème jour, je me suis senti mieux.

Je suis descendu au mess pour déjeuner, j'ai dû attendre environ une heure avant que ce ne soit notre tour de manger, l'aide cuistot passa près de moi en transportant des cuves pleine de pomme de terre pelées. Chaque fois qu'il passait, j’en prenais une et je la mangeais, j’en ai mangé environ 3 ou 4 avant que l’on soit appelé pour passer à table, les gars, qu’est ce que j’avais faim. »

« Après que je me sois senti mieux, j’allais sur le pont et jouer au crap’s. J’ai eu une période de chance en jouant au Black Jack et au crap’s, j'ai gagné environ $ 200.00 durant les trois jours suivant. »

« Nous sommes finalement arrivés en vue du port de New York. Nous sommes passés tout près de la "Statue de la Liberté". »

 « Tout le monde avait la larme à l’œil à bord du bateau, c’était vraiment un spectacle magnifique, la «Statue de la Liberté" planté là comme pour nous dire: «Bienvenue à la maison». »

 « Il faisait nuit au moment où nous avons accosté donc nous avons passé la nuit à bord du bateau. Au levé du jour, tôt le lendemain matin nous avons débarqués pour un camp voisin. »

« Nous avons été installés dans un camp qui servait de camp de rassemblement avant d’être envoyé en Europe, ils nous ont dit qu’ils allaient nous sortir de là et que nous allions très bientôt rentré chez nous. »

 « Je ne me rappelle pas du nom du camp, ce dont je me souviens, c'est qu'il était à la périphérie de "New York". »

« Durant cette période, il y avait des navires de troupes arrivant de l'étranger presque chaque jour. Donc, ils devaient nous sortir de là le plus vite possible. »

 « Nous étions démobilisés grâce à un système de points, on nous attribuait un nombre de point pour le nombre d’année de service, le nombre de jour à l’étranger, le nombre de jour au combat et chaque médaille équivalait à autant de points et ainsi de suite. Je ne sais pas exactement combien de points étaient donnés pour chacune sauf que la Purple Heart valait 5 points. »

 « Démobilisation pas un système de points signifiait que les hommes avec Beaucoup de point étaient ceux qui avait eu le séjour le plus long à l'étranger ou avait la plus grande ancienneté, c’était ceux qui devait sortir en premier, c’est comme ça que cela devait fonctionner. » 

« Le lendemain matin nous avons embarqués à bord de train et expédiés. J'ai été envoyé à « Jefferson Barracks, Minnesota ». Ils nous ont renvoyés à l'endroit même où nous avons été reçu. »

« Quand nous sommes arrivés à «Atlanta, en Géorgie »,  nous avons eu un bref arrêt dans la ville.
Quand nous nous sommes arrêtés, il y avait un gars debout au coin d'un magasin d'alcool, nous l'avons appelé, rempli sa main d’un tas de dollars et on lui a dit d'aller nous chercher des boissons alcoolisées ! »

« Nous sommes finalement arrivés à Jefferson Barracks et on nous a affecté à nos quartiers. »

« Quelque temps avant qu'on embarque pour rentrer à la maison, les journaux de saint Louis se sont mis en grève. Ils donnaient habituellement les noms des unités qui rentraient avec le nom du bateau et l'heure d'arrivée, mais comme ils étaient en grève, personne n'a su qu'on rentrait chez nous. »

 « Ma mère avait récemment déménagé et je ne savais pas où elle vivait, donc je suis allé au bureau du commandant et je lui ai demandé si je pouvais obtenir un laissez-passer pour essayer de savoir où elle vivait! Il m'en a donné un et je suis parti. J’ai appelé un taxi, le chauffeur m'a demandé où je voulais aller? J'ai dit, emmener moi à l’endroit le plus proche où je peux obtenir une bière. Nous sommes allés dans un bar et je l'ai invité à boire un verre avec moi. »

 « Nous avons pris deux bières et j'ai commencé à essayer de trouver où mère avait déménagé, mais en vain. »

 « Je suis retourné au camp vers 2h00 et j’ai dormi quelques heures et après le petit déjeuner, ils nous donnèrent qu'ils nous ont donné une permission. J'ai pris un taxi et dit au chauffeur de me conduire au South 9th Street. C'est là que le pasteur de notre église vivait d'habitude et lui et sa mère était de vrais bons amis. J'ai eu de la chance, ils vivaient toujours là, elle et sa fille étaient là et ils savaient où ma mère avait déménagée. Maman avait déménagé pour Eureka, Minnesota. C’était une petite ville à environ 60 kilomètres de St Louis. Sa fille "Doris", me dit qu'elle allait m'y emmener, et donc nous avons pris le taxi, j'ai demandé au chauffeur s'il savait où était Eureka? Il me répondit que oui et je lui ai dit de nous y emmener. Quand nous sommes arrivés à Eureka, nous ne savions pas où habitait ma mère, alors nous sommes allés au bureau de poste et on leur a demandé.
Ils nous ont dit comment nous y rendre. Sur le chemin, Doris me dit : Il vaut mieux que j’y aille en premier pour préparer ta maman! J'ai dit O.K Le taxi s'est arrêté devant la maison et j'ai laissé Doris sortir. Le taxi est parti vers le pont sur le fleuve et a fait demi tour et quand on est arrivé en vue de la maison. »

 « Mon frère Monte et mon père était au milieu de la route et m’attendait. »

 « Après, que je leur ai dit bonjour, je suis parti pour la maison et j’ai été accueillie par ma mère. Elle m'a dit plus tard que Doris couru jusqu’à la maison et dit, « Maman, Jack est rentré à la maison ! »C’était une bonne préparation. »

« Durant les  30 jours suivant, je suis resté là, à parlé avec maman et le reste de la famille. Doris est resté jusqu'à ce que je sois retourné au camp et elle et moi, nous sommes retournés ensemble. »

 « Quand je suis rentré au camp, ils nous ont donnés à nouveau une permission de 15 jours. Alors, je suis retournés à la maison et j’ai passé mon temps avec ma famille. »

 « Je suis retourné au camp à nouveau et ils nous ont dit qu’il avait abaissé le système de point à 40 pour être démobilisé au 1er novembre. »

 « Le sergent regarda mon dossier et me dit que je n'avais que 38 points donc je ne serais pas admit à être démobilisé en Novembre. Nous étions le 6 Octobre, 1945. »

 « Je lui ai demandé s'il m'avait inscrit pour une Purple Heart? Cela valait 5 points.
Il a dit non! Avez-vous un Purple Heart? Si oui, avez-vous vos ordres spéciaux? »

 « J’avais reçut mes ordres alors que j’étais en France et je les avais toujours dans ma poche. Je les lui ai montré et il m’a dit qu’il me donnait 22 jours de permission supplémentaires et qu’à mon retour, je serais démobilisé. »

 « Je suis retourné à la maison et j’ai passé 22 jours de plus avec la famille. »

 « Quand je suis revenu au camp le 3 Novembre, 1945, ils m'ont démobilisés. »

« Il me sembla qu’il leur aura fallu un temps affreusement long pour me sortir du service alors qu’il n’en prenait pas autant pour vous y faire rentrer. »

 

 « C'est mon histoire. »

 

« Je n’ai jusqu’à ce jour pas comprit comment j’ai fait pour être au combat durant aussi longtemps sans me faire tuer. La seule explication que j'ai est, que beaucoup de gens priait pour moi, je suis reconnaissante à Dieu que je m’en sois sorti en aussi bonne forme. Beaucoup, beaucoup de gars n'ont pas été aussi chanceux. »

 

Décorations reçues :

Expert Infantry Badge, August 13, 1944

Combat Infantry Badge, January 11, 1945

Rifle: Sharp shooter Badge, June 16, 1943

Good Conduct Medal

3 Bronze Stars for the Campaign’s, 1945

Purple Heart, June 8, 1945

One Bronze Arrowhead for Germany invasion.

Je n'ai pas reçu ces médailles avant 1984.

 

Temps à l'étranger;
Expédié 20 Août 1944.
Retour 23 août 1945

Incorporé: 7 avril 1943
Libéré: 3 Novembre 1945
Temps dans le service: 2 ans, 6 mois, 27 jours
Service à l’étranger: 1 an, 4 jours.

 

« Lorsque les Etats-Unis a largué la bombe atomique sur le Japon, beaucoup de personnes ont été horrifiés à cette pensée, mais laissez-moi vous dire ceci: Tout les soldats furent heureux de la voire arriver. »
« J'étais eu Havre en France à attendre d’embarquer pour les États, et ensuite nous allions être envoyés au Japon pour une autre guerre. »
« Quand ils ont largué la bombe atomique sur le Japon cela mi fin à la guerre avec le Japon et je rentrais à la maison. Je n’ai pas un cœur de pierre et je ne souhaitais pas voir la mort d’innocents, mais larguer la bombe atomique a sauvé beaucoup de vies, peut-être la mienne. Est-ce que j’aurais été si chanceux au Japon que je l’avais été en Europe? »

« Je tiens à dire ceci, après une guerre, rien n'est pareil comme ce l’était avant qu’elle ne commence. »

 « J'ai changé, ma famille a changé, le Monde à changé. Il est difficile de revenir dans la vie civile après avoir été au service et avoir vu toute les dévastations dans les pays étrangers. »

« J'ai raconté quelques horribles histoires et je suis sûr que certaines personnes vont être un peu sceptique, je les ai dit franchement et je sais comment, l'anglais n'est pas parfait, la grammaire n'est pas parfaite et la ponctuation n’est pas toujours au bon endroit, mais vous pouvez banquer votre dernier dollar, les histoires sont vrais. »

 

« Je voudrais profiter de cette occasion pour dire que ce n'était pas facile pour les GI de revenir au train train de la vie quotidienne. Beaucoup de parents ne réalisaient pas ce que nous avions vécus et que ça n'allait pas être facile. »

« Je pense que nous avons tous réalisé que nous allions devoir aller travailler pour gagner notre vie, mais un homme comme moi qui n'avait pas de métier pour se retourner et qui avait seulement terminé sa 6ème primaire, et bien ça n’allait pas être facile. »

« Ma mère était l'exception, elle ne m'a jamais dit ce que je devais faire ou autre chose que de rester à la maison. Elle me laissa faire ce que je voulais et j'ai finalement trouvé un emploi à «Eurêka».
Après cela, j'ai à peine perdu une journée de travail. »

 

« Mon espoir et mon rêve sont que les gens du monde entier voient que la guerre est vraiment une chose inutile et qu’ils prennent position contre les dirigeants du monde pour arrêter la destruction inutile de l'humanité. »

 

« Après la guerre je me suis rendu dans différents endroits pour y gagner de l’argent, j'ai travaillé au Texas dans les champs pétrolifères et j’ai finalement déménagé en Californie. »
« Là, j'ai travaillé comme charpentier et je suis finalement retourné travailler dans les champs pétrolifères et quand ils ont ouvert les champs pétrolifères en Alaska j'ai été transféré là-bas et j’y ai travaillé durant les 9 dernières années que j’ai passé à travailler. J’ai pris ma retraite le 1er février 1985. »
« Je suis maintenant âgé de 88 ans et je vie dans ma ville natale de Corning en Arkansas. »

« J’ai 5 enfants, 11 petits enfants et je ne suis pas sûr de combien d’arrière petit enfants. »

« J’ai rencontré June sur Internet et nous nous sommes mariés le 7 décembre 1999 (le Jour de Pearl Harbor) »

 

Jack et June - 2007