Herbert H Adams

A LA MEMOIRE

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de Herbert Adams. Il est décédé le 4 octobre 2015.

Nous ne t'oublierons jamais, Herb', repose en paix, merci pour tous.

 

Un grand merci à Herb Adams pour avoir accepté de répondre à mes questions. Et surtout un grand merci à Christian de Marcken pour avoir passé du temps avec lui et son épouse et pour avoir recueilli son interview.   

 

    

 

Herbert H Adams est né le 12 octobre 1923 à Waterville dans le Maine. Son père d’origine Canadienne immigra aux Etats-Unis avec ses 5 frères son épouse et son premier fils pour travailler comme bûcheron dans l’état du Maine. Ses parents habitaient Lewiston, Maine. Comme Lewiston est assez loin de Waterville, Herbert suppose que ses parents retournaient au Canada quand sa mère à accouchée. Ils ont du s’arrêter à Waterville.

La famille compte 6 enfants ; 3 filles, dont l’une mourra en bas âge et 3 garçons. Herbert n’a que 5 ans que deux drames le touches de près. Son père se tue lors d’un accident de travail et sa mère perdra également la vie peu de temps après avoir mis au monde le dernier fils de la famille.

Herbert fut donc adopté par un Oncle dont le métier était de construire des granges dans l’état du Maine. Les propres Grand Parent d’Herb étaient ébénistes. C’est donc tout naturellement qu’Herb se dirige, après ses études secondaires pour un travail dans une scierie. Déjà, durant ses études Herbert Adams aimait travailler dans l'atelier d’ébénisterie, par contre il détestait la classe de musique; le professeur de musique lui proposa de faire des armoires ou les élèves pourraient pendre leurs manteaux et déposer leurs livres. Le professeur savait très bien qu’Herb perdrait son temps pendant les classes de musiques. Il lui donna ses points en fin d’année pour le cours de musique et le professeur responsable pour l’atelier lui donnerait pour son travail d’atelier. Herb fabriqua toutes les armoires pour l’école. Il fut diplômé en juin 1942.

Après la scierie, il travailla à South Portland comme constructeur de bateau. Quand il entre au chantier Naval, Herb ne réalise pas que, ce métier là, l’exemptait de tout service militaire.

Lors de l’annonce de la déclaration de guerre, comme beaucoup de jeune Américain, Herbert se porte volontaire pour servir son pays. Il se rendit au bureau de recrutement de Portland. Où il fut refusé.

Entre temps, une de sa dernière réalisation en bois fut un bombardier B-17 Flying Fortress qu’il sculpta dans un morceau de bois massif.

Il tenta une nouvelle fois de s’engager mais toujours sans succès.

En septembre 1942, il épouse Beverly, qui avait été élevée dans une ferme.

Peu de temps après, Herb’ tente à nouveau de s’engager, cette fois dans les forces aériennes… Mais toujours sans succès.

A la noël 1942, il entre dans un bureau de recrutement.

Le recruteur lui demanda « Où travaillez-vous ? » Herb estima qu’il ne mentait pas quand il répondit : « N’importe où ! » Après tout, il était debout devant le bureau du recruteur et donc ne travaillait pas. Il fut envoyé au Coastal Artillery Barrage Balloon Battalion au Camp Tyson, près de Paris dans le Tennessee, il détestait cette affectation qu'il trouvait ennuyeux. A plusieurs reprises, il demanda son transfert dans une unité aéroportée mais chaque fois sans succès.

Un jour, au Camp Tyson, il reçut pour mission de garder 8 prisonniers Afro-Américains. L’un deux était un grand homme puissant, ayant été dans l'armée savait que les gardes ne recevaient que 3 balles pour leurs fusils. Herbert Adams devait garder les 8 prisonniers qui devaient effectuer des travaux sur la périphérie du camp. Alors qu’Herb était sur les dents, il ramassa des munitions supplémentaires qu’il porta toujours avec lui.

A ce moment, le chef du groupe des 8 types noires dit à Herb : « Soyez raisonnable, vous n’avez que trois balles et on est 8, laissez nous filer »

Herb tira deux coups de semonces au dessus de leurs têtes et une troisième fois sur un poteau d’indication et montra aux types qu’ils avaient encore des munitions. Ça a rapidement calmé les huit prisonniers, qui demandèrent à Herb de ne pas signaler l’incident. Herb sentait qu'il n'avait pas besoin de se rendre au Post Investigation, donc, il ne dit rien.

Deux semaines plus tard, fin Juillet ou début Août, Herbert Adams était de garde à l'une des entrées du Camp Tyson, il était environ 21h00, il aperçu les phares de deux jeeps circulant côte à côte, Herb ordonna à la jeep de s'arrêter et demanda à voir leurs "Laissez passer", les deux chauffeurs étaient des Lieutenants, ivres comme des barriques. Une des jeeps essaya de partir, Herb tira et la balle transperça le pare-brise de la Jeep, le lieutenant freina brusquement. Cependant, le coup de feu retentit et un officier de la garde est arrivé accompagné du remplacent d’Herb. On lui a dit de faire se présenter au rapport le lendemain à 8h00, Herbert Adams s'attendait recevoir l’ordre de rédiger un rapport concernant l'incident de la veille au soir.

A sa grande stupéfaction, on lui dit de rassembler tout son barda et d’être prêt à être expédié dans les vingt minutes. Évidemment, le commandant ne voulait pas de la cour Martial pour les deux lieutenants, alors il a simplement accepté la demande d’Herbert d’être transféré dans une division aéroportée. Après vingt minutes, il se rendait à Fort Benning, en Géorgie.

Normalement, en dessous de 21 ans, les volontaires pour les forces aéroportées devaient avoir l’accord de leurs parents pour être admis au sein des unités aéroportées. Herbert Adams étant marié, c’était la signature de son épouse qu’il lui fallait. Et ça, bien sûr, il savait que Beverly ne serait jamais d'accord. Alors, il contrefit sa signature.

A partir de ce moment là, il participa aux formations de troupes d’infanterie les plus intenses que l'on pouvait imaginer.

 

Herbert Adams rejoint le 504th Parachute Infantry Regiment de la 82nd Airborne Division. Pendant l’entraînement de combat au corps à corps, Herbert se souvient que certains jeunes soldats étaient souvent blessés et certains s’évanouissaient, ces soldats étaient mis sur le côtés en attendant qu’ils reviennent a eux et dès qu’ils ouvraient leurs yeux, ils étaient renvoyés a l’entraînement où ils devaient se défendre.

Ensuite, Herbert se souvient d’avoir fait le parcours d’obstacle et enfin l'école de saut. Au mois de décembre, il termina ses 5 sauts.

Lors du dernier saut, il se blessa au pied, il ne rapporta pas l'incident parce qu'il savait qu'il devait recevoir une semaine de permission après cela à Narantsouak dans le Maine. Son épouse l’attendait à 8 km au Sud-ouest de Skowhegan.

 

=> Photo  d'Herb Adams durant la période d'entraînement.

 

A son retour au Fort Benning, en Géorgie, le 504th Parachute Infantry Regiment fut envoyée à Newport News en Virginie où il embarqua sur un navire en direction de Casablanca, en Afrique.

Les parachutistes arrivèrent sous une chaleur de 40° et ils durent marchés plus de 8km avant d'arriver à un campement de tentes. Herbert se souvient du premier ordre reçut :

« Allez à la tente d’approvisionnement pour y recevoir deux couvertures et un pardessus. »

La plupart des hommes pensaient que cet ordre était débile, émis par les huiles de l'armée. Néanmoins Herb décida d’obéir, il en est revenu avec quatre couvertures et deux manteaux de manière à être en mesure de partager avec son copain, certains de ses camarades se moquèrent de lui. Toutefois cette première nuit, les soldats qui étaient de garde ont vite compris que dans cette partie du monde, la température descendait bien en dessous de zéro la nuit. A deux heures du matin, les seaux remplis d’eau en cas d’incendie étaient recouverts de glace. Le lendemain matin, il y avait une longue file à la porte de la tante d'approvisionnement pour y recevoir les couvertures et les manteaux.

 

En Afrique, Herb fut envoyé comme «remplaçant». Il atterri sur un aérodrome près de Naples en Italie. Malheureusement, il fut séparé de son copain, alors qu’ils étaient déplacés vers Naples, en Italie par LST (Landing Ship Tank) sur la tête de pont d’Anzio. Son copain fut affecté au 509th PIR, tandis qu’Herb retourna au 504th PIR où il rejoignit la Compagnie D comme mitrailleur à la 3ème section.

Herbert se souvient qu’il arrivé sur la plage d'Anzio dans les derniers jours de Février ou début Mars 1944.

Photo prise durant la bataille d'Anzio. Herb nettoie sa mitrailleuse (c'est le soldats assis de face.)

 

=> Cette photo fut prise quelques jours après la bataille d'Anzio.

 

Après la bataille d'Anzio, la 82nd Airborne Division embarqua à bord d’un transporteur Britannique et envoyé en Angleterre. Herb vécu à Leicester, en Angleterre. Là, il suivi une formation de Pathfinders, cela signifie que régulièrement et toujours de nuit, 2 parachutiste montaient à bord d'un C-47, qui volaient durant vingt minutes à plus d'une heure. Les hommes ne savaient pas où ils allaient sauter. Le premier homme sautait et le second avait pour instruction de sauter exactement 19 secondes plus tard. De cette façon, cela prenait exactement 19 secondes pour vider un C-47 de son chargement complet de parachutistes. Le but de ces exercices était de mesurer la distance entre les deux parachutistes en atteignant le sol. Les conditions atmosphériques et le vent avaient une grande incidence sur le résultat.

Herb expliqua que le pire saut qu’il vécu se déroula une nuit, il se retrouva à  atterrir entre les câbles à haute tension. Il expliqua:

« Je me suis recroquevillé, plaçant mes bras autour de mon visage, et j'ai essayé de me faire aussi petit que possible, afin de ne pas toucher les lignes haute tension. »

Les deux parachutistes étaient toujours accueillis par des civils britanniques, généralement armés avec d’anciens fusils de chasse ou des fourches. Les agriculteurs locaux gardaient toujours un œil sur le ciel, ils craignaient que les Allemands ne fassent un saut à l’arrière du pays.
 

Le 17 Septembre 1944, l’unité d’Herbert Adams est larguée près du Pont de Grave sur la Maas, aussi appelée Meuse en Belgique. Ce pont est situé entre les villes d'Eindhoven et Nimègue, aux Pays-Bas. Il était 13h00. Une après-midi très ensoleillé, les canons anti-aériens et les soldats allemands tiraient sur eux, et pourtant, déclara Herb:

« Je ne comprends pas pourquoi mon esprit était concentré sur un seul fait, je n'ai jamais pensé à être touché ou tué, j'était seulement préoccupés si un obus mettait le feu à mon parachute. »

« Les Allemands tiraient avec leurs canons de 20 millimètres sur nous. La Compagnie "D" est tombé d’un côté du pont, tandis que la Compagnie «E» est tombé sur l'autre côté. Le deuxième jour, la Compagnie « D » reçut l’ordre d’envoyer des patrouilles sur les rives de la Maas tandis qu’une autre Compagnie était chargé de traverser la rivière avec des petits bateaux. À un moment donné un colonel est venu et nous ordonna de monter à bord des bateaux, nous avons essayé d'expliquer que nous ne faisions pas partie de son unité, mais rien à faire, nous avons embarqué sur un bateau. Nous sommes donc allés nous battre contre les Allemands de l'autre côté de la rivière. Il a fallu 3 jours avant que nous soyons autorisés à revenir dans notre Compagnie "D". À ce moment bien sûr, nous étions cités dans le Rapport d’après combat journalier comme porté disparu au combat (MIA), en conséquence, le Département de l'Armée envoya un télégramme à Beverly lui notifiant que son mari était Missing In Action. Vous imaginez quelle horreur cette triste nouvelle pouvait être. Plus tard, la Croix-Rouge prévint Beverly que son mari était de retour dans sa compagnie. »

 

Herb avait vécu toute sa vie dans l'Etat du Maine, ou il apprit à chasser les corbeaux et les marmottes, il avait donc une bonne habitude des armes de chasses. Durant son entraînement comme parachutiste, il obtenu un fusil de haute performance, qui avait un très petit numéro de série, ce qui indiquait que cette arme n’avait été fabriquée qu’en très petit nombre et probablement avait étés assemblée comme prototype.

En effet cette arme était bien supérieure, elle lui permettait de mettre toutes ses balles en plein centre des cibles, même à très longue distance.

Même s’il était mitrailleur et par conséquent, il n'était pas censé transporter un fusil, il avait cette arme extraordinaire avec lui quand il sauta sur la Hollande. Un jour, au cours des combats, il vit un de ses camarades aux prises avec un vieux fusil rouillé, Herbert lui donna son excellente arme.

 

A ce stade de l’histoire, Herb fit une parenthèse :

« C’est drôle que nous avons été largués 57 miles derrière les lignes ennemies au Pays-Bas et que nous avons combattu durant 57 jours avant de revenir dans nos lignes. Nous avons ensuite ont été envoyés au Camp Sissone près de Reims en France. Ce camp se composait de 3 anciennes casernes de l’armée française sur un terrain de 50 acres, qui servit de prison allemande et de camp de torture pendant la Seconde Guerre mondiale, où dans les souterrains, des français et des membre de la résistance (FFI ) étaient détenus par les Allemands. Nous sommes arrivé à Sissone le 14 Novembre, 1944 et quittèrent aux petites heures le 18 décembre 1944 pour la Belgique et la Bataille des Ardennes. »

 

Lorsque l'alerte fut donnée, tous les parachutistes reçurent l’ordre de prendre leurs bardas et de se rendre au réapprovisionnement pour prendre leur arme. Beaucoup d’hommes découvrirent que leurs armes avaient été envoyées en réparation et aucune arme supplémentaire n’était disponible. Normalement la 82nd Airborne devait être envoyé sur le théâtre du Pacifique pour attaquer le territoire Japonais, la plupart des vêtements d'hiver ont déjà été transformées par conséquent les hommes n'avaient pas d'uniforme d'hiver. Herbert Adams quitta Sissone avec son uniforme de combat sous sa combinaison de saut. Les hommes embarquèrent à bord des semi-remorques, qui n'avaient aucune couverture. A 7h00, le 18 décembre 1944, les camions démarraient. Ils ont été envoyés en Belgique, à l'origine pour prendre position à Bastogne, mais ensuite la 82nd Airborne Division arrivant la première fut redirigée vers Werbomont en Belgique. Alors que la 101st Airborne Division qui suivait le même parcours, a eu la tâche de défendre Bastogne. Treize heures plus tard, ils étaient à Werbomont, cette nuit-là un périmètre de défense fut installé autour de cette petite ville, tandis que la Compagnie «D» parcouru 13 kilomètre jusque Rahier.

 

La bataille de Cheneux fut exceptionnellement difficile, le 504th Parachute Infantry Regiment furent confronté aux colonnes de Panzer du Colonel Joachim Pieper avec pour mission de l’arrêter.

Herb se souvient que son unité était en position dans un bois le long d'une pente raide, observant vers le bas sur une route; les parachutistes attendaient la colonne de blindée allemande qui devaient s'engager sur la route, puis soudain, l'ordre fut donné pour tirer des grenades à main et « Composition C-2 », qui était sous la forme d’un bloc carré De 3 centimètre sur 20 de long, il avait une épinglette et un conduit de plomb qui sortait de ce qui ressemblait à une chaussette, il fallait être tout près du tank ou du véhicule blindé avant de balancer la chaussette sur le véhicule blindé allemand. La Compagnie D pris les hauteurs autour de Fosse, les Allemands subirent de lourde perte.

Herb se souvient d’avoir été fatigué et affamé, la neige et le froid étaient terribles. Un moment, où il voulait s’asseoir pour se reposer, ne trouvant aucun endroit sec pour se poser, il s’assit sur un soldat Allemand qui venait d’être tué, son corps était encore chaud.

 

Herbert mentionna que les hommes manquaient de vêtements chauds, de nourriture et de munitions, ce n'était pas agréable à voir, cependant, pour pouvoir survivre, les soldats américains avaient recours au fait de prendre sur les soldats tués aux combats, les couvertures, les chaussettes et bonnets, ainsi que des armes et des munitions. Après la bataille de Cheneux son unité avait littéralement couru toute la nuit pour atteindre le sommet d'une crête, la glace recouvrait toute la région, Herbert est tombé à de nombreuse reprise et il savait qu'il allait se casser une jambe, s'il continuait à porter sa mitrailleuse, il l’attacha avec une sangle et la traîna derrière lui, il rencontra un lieutenant qui lui donna l'ordre de porter sa mitrailleuse, Herb lui expliqua la situation. L’officier le menaça de la Cour Marchal, Herb lui a dit:  

« Je vous suggère de commencer dès maintenant Sir! »

 

Note: Christian W. de Marcken, qui est l'historien au Central Massachusetts Veterans of the Battle of the Bulge, Major Lamar Soutter Chapter XXII.

Je possède 148 livres sur la Bataille des Ardennes, j'ai vécus en Belgique dans les Ardennes durant 6 années. Je ne serais pas étonné si la « crête »  mentionné par mon ami Herbert ne serait pas la Baraque Fraiture, autrement appelé « Parker’s Crossroad » dans la région de Manhay et Lierneux.

 

Le 11 Janvier 1945, le 504th PIR est relevé et envoyé à Sougne-Remouchamps en repos pendant deux semaines. Herb se souvient d’être allé avec sa section dans une maison le long de l'Amblève, la dame de la maison, qu'il appelait sa mère belge, Mme Bechaimont avait un fils âgé de 9 ans, qui prononçait quelques mots d'anglais, il a agi comme interprète pour l'ensemble de ma section, a déclara Herb.

 

Note: Il y a quatre ans Herb demanda à Christian de Marcken de tenter de localiser un membre de la famille où il logeait avec sa section. Herb se rappela que la maîtresse de maison avait un mari et deux fils aînés, qui étaient tous prisonniers en Allemagne. Christian avait à peu près tous ses amis qui habitaient dans la région de Sougne-Remouchamps, où il avait vécu en tant que jeune et dont ses parents étaient bien connus dans le village

Heureusement, après quatre ans Beverly Adams a trouvé quatre Cartes postales, qui avait été envoyé par son mari. Sur les cartes postales Herb avait marqué d'une croix la maison où il était et il avait écrit:

« C'est la maison de ma mère belge. »

Sur une autre carte du village de Grand-Halleux, Herb plaça également une croix, à l'arrière de la carte Herb avait écrit:

« Une image du village où je fus en Janvier dernier, du 6 au 10. Moi et cinq autres ont été les seuls qui tenaient ce village durant quatre jours. Le « X » est l'endroit où j’ai mis ma mitrailleuse en position. Il y avait trois pieds de neige et il faisait moins de zéro. »

 

Une autre photo montre l'Amblève traversant Sougne - Remouchamps, encore une fois Herb avait placé une croix en montrant la maison où il était au cours de cette semaine.

« Ce village était couvert de neige la dernière fois que je l'ai vu en Janvier 1945. Je n’ai jamais été reçut aussi chaleureusement par la population, même aux Etats-Unis. »

 

Encore aujourd'hui, la voix d’Herbert Adams change et on peut entendre son émotion quand il parle de Sougne-Remouchamps, quand il parle de sa Mère Belge. On entend qu’il n’oubliera jamais Madame Bechaimont et son jeune fils. Le fait que la population de Sougne-Remouchamps leurs a donnés tous leurs draps de lits pour servir de tenue de camouflage aux Parachutistes dans la neige des Ardennes est toujours mentionné par Herbert Adams, quand il parle  de la Bataille des Ardennes.

En remerciement, Herbert envoya de l'argent a la Troupe de Scout de Remouchamps en 2002 en remerciement pour les draps de lits donnes par leurs grands parents pendant la Bataille des Ardennes.

 

La quatrième carte montre le Château de Montjardin, l'ancien château de droite a été construit en 1300, le nouveau sur la gauche fut détruit après la Seconde Guerre mondiale, seuls restent les écuries, ils ont été transformés en une maison très agréable, où le Comte Louis de Theux de Montjardin qui y vit avec sa femme.

 

 

Grâce aux cartes, Christian parvint à découvrir qui était Mme Bechaimont.  

Malheureusement le jeune garçon Bechaimont était décédé, il a fallu un certain temps, toutefois, pour situé le petit fils de la Mère Belge d’Herb: Monsieur Jean-François Bechaimont.

 

Le 26 Janvier 1945, la Division fait mouvement vers Saint-Vith où elle attaqua la ligne Siegfried à Forst Gerolstein. L’épouse Herbert Adams, Beverly mentionna que son mari devait avoir une Anges gardiens assis sur son épaule parce que les parachutistes ont été affectés en appui d'une division blindée, ils grimpèrent sur les chars comme ceux-ci se dirigeaient vers la ligne de front. Un jour qu’Herbert et son équipe étaient sur un tank, un obus allemand tomba à proximité du char, tuant et blessant tous les soldats, sauf lui. Aujourd'hui encore, quand Herb en parle, il secoue la tête parce qu’il n’y croit pas, il ne peut pas comprendre comment il en est sorti vivant. Herbert déclara que la compagnie «D» n'a pas mis les pieds dans un bâtiment pour se reposer du moment où elle atteignait Werbomont le 18 décembre 1944 au 11 janvier 1945. Le sol était si gelé, la neige si épaisse, et les températures si basses que les paras ne pouvaient pas s'allonger. Trois hommes devaient se mettre ensemble, et demeurer debout en tenant l'épaule du voisin. Ils laissaient leur tête reposer l'une contre l'autre, et ils somnolaient ainsi pour une dizaine de minutes toujours debout. Il semble que la plupart des nuitées ont été passées à courir vers un autre point critique, où les Allemands menaçaient de percer les lignes américaines. Il se souvient d’être parti en direction d'un haut plateau, où, à un carrefour, il vit une bataille acharnée, mais il n'a jamais pu savoir où son peloton était situé à l'époque.


Le 5 Février, 1945 Compagnie "D" a été relevé, quelque part dans les Ardennes.

« Nous avons progressé le long d'un ruisseau dans un silence total et de s'assurer de ne pas allumer de cigarette, de peur d'être repéré par les Allemands, qui occupaient une position parallèle à notre itinéraire. Malheureusement, après environ une heure un soldat alluma une cigarette, les Allemands bombardèrent immédiatement notre zone.

Un éclat d’obus me toucha du côté de la poche de ma jambe droite, où j'avais des munitions, il déchira la chair de ma jambe, cette blessure était vilaine et il a fallu quelques jours avant que je n’atterrisse dans un hôpital à Paris en France. A cette époque, je n'avais plus de circulation dans mes orteils, mes pieds étaient gelés. Pour la deuxième fois mon unité n'était pas au courant de ce qui m'était arrivé, donc le compte rendu après action me répertoriais comme "Missing in Action» et Beverly a été notifiée par le ministère de la Défense que j’étais disparus au combat.


Herb était à Paris pendant deux jours et de Paris, il fut expédié au 164th General Hospital de Cherbourg, en France. Il fut très chanceux d’être traité par un jeune médecin américain, qui avait été stationnée dans les Aléoutiennes. Il avait traité de nombreux cas de membres congelés. Herbert H. Adams crédite ce docteur pour lui avoir sauver ses pieds, en le forçant à marcher. Herb expliqua que quand ses pieds furent gelés, ils sont devenus complètement noirs. Des centaines de soldats ont perdus leurs membres à cause du froid pendant la Bataille de Ardennes.

Le médecin faisait mettre les pieds gelés dans un grand sceau de cinq gallons = 18,92 litres et ouvrait au scalpel la peau noir. Un liquide infecte et sentant très mauvais coulait hors du pied gonflé. Tout ceci était extrêmement pénible au pauvre soldat.

Le Docteur savait qu'il fallait à tout prix ramener la circulation dans le pied, sinon la gangrène forcerait le Docteur a amputer le membre.

Le Docteur forçait les soldats à marcher et s’ils refusaient d’obéir, le Docteur faisait appel aux MP qui à coup de baïonnette dans le derrière, les forçaient à marcher, c'est seulement quand ils étaient tout épuisés, que l'ambulance ramenait les blessés a l'hôpital. Là-bas, ils occupaient de nombreuses tentes où les infirmières massaient les pieds et très souvent, ils devaient r’ouvrir les pieds pour laisser couler l'infection.

Ce traitement se répétait tout les jours de façons a réintroduire la circulation du sang dans les orteils.

Aucun soldat, patient de ce Docteur n’a perdu l'usage de leurs membres.

Note : J'ai appris quelque chose, quand Herbert Adams a relevée le bas de ses pantalons pour nous montrer les membres qui avaient été gelés, il nous expliqua qu'il avait complètement perdu la peau de ses pieds et même plus haut que ses chevilles et en effet il n'y  avait plus de poil sur ses deux pieds et le bas de ses jambes.

 

Il était donc dans un hôpital sous tentes. Chaque tente avait une fonction différente : opération, post opération, récupération, membre gelé, maladie vénérienne, etc...

Herbert avait été placé dans la tente où des pauvres soldats avaient les mains et les pieds gelés. En colère, la « Nurse » le fit déplacé de tente. Herbert atterrit dans la tente « Maladie Vénérienne ». Là, les infirmière n’avait aucune sympathie pour les soldats qui n’avaient pas su se protéger contre les maladies. Bien entendu, Herbert ne savait pas où il avait atterrit. Il s’en ai rendus compte quand une infirmière lui fi brutalement une piqûre qui lui fut très douloureuse !

Herbert l’attrapa par le bras et lui demanda pourquoi elle lui avait fait cette piqûre, alors qu’elle n’avait même pas regardée ses pieds.

A ce moment l'infirmière réalisa qu’Herbert ne souffrait pas de maladie vénérienne, elle s'est excusée. Herbert lui demanda d'ou elle venait au Etats Unis, quand Herb entendis Skowhegan, Maine, ils sont devenus instantanément des amis. Herbert habitait à une vingtaine de kilomètres de ce petit village.

 

Comme la santé des soldats progressa, certains d'entre eux reçurent trois jour de permission pour Paris. Herb fut l’un d’entre eux. Alors qu’il était à Paris, il rencontra les membres de la compagnie «D» du 504th Parachute Infantry Regiment. Ces hommes devaient retourner au front, vers l'Allemagne dans l'après-midi. Herbert se renseigna où étaient garé les camions qui allaient les conduire. Herbert s’y précipita. Il se cacha en dessous d’un banc d’un des camions et quand ses camarades arrivèrent, il leurs demanda de ne rien dire au Lieutenant qui devait contrôler la présence des hommes qui devaient retourner à la Compagnie D.

C'est seulement quand il arriva au Poste de Commandement, en Allemagne, qu'il fut interrogé par son Capitaine qui lui dit qu’il ne pouvait pas le réintégrer dans sa Compagnie. Le Capitaine Adam A Komosa lui dit :

«Désolé Adams, nous ne pouvons pas vous reprendre, vous êtes AWOL (= Absent sans autorisation) » Le règlement ne lui permettait pas de le reprendre au sein de la Compagnie D sans avoir reçut l’ordre de transfert de l’hôpital.

Herb sorti son « Three Day Pass » qui n’avait pas encore expire et dit au Capitaine:

« Je suis en permission et je veux rejoindre mon unité ! »

Ceci émerveilla le Capitaine de voir un soldat, tellement attaché à son unité qu’il ferait n’importe quoi pour la rejoindre. Le Capitaine, en bon parachutiste ferma les yeux et quelques jours plus tard, Herbert participa à un saut d’entraînement.

Pendant ce temps, au 164th Hospital, Herbert H Adams fut déclaré comme AWOL, déserteur. Son épouse Beverly fut à nouveau prévenue que son mari manquait à l’appel. Heureusement, le 2ème Bataillon du 504th PIR prévint les autorités qu’Herbert «était de retour dans son unité, au combat en Allemagne.

 

Photo de la Compagnie D du Capitaine A Komosa (Officier du milieu portant un pantalon "clair)

Herbert Adams est debout, le second à droite, dernière rangée.

 

Son unité fut transportée par train pour atteindre une région où il devait traverser le Rhin. Il se souvient  d’avoir fait partie des troupes parachutistes, qui libérèrent le camp de concentration de Wöbbelin et qu’il vit tout des corps de prisonnier, qui furent torturés par les Allemands dans ce camp.

La Compagnie “D” rencontra les troupes Russes sur l’Elbe le 3 Mai 1945.


La guerre pris fin en Europe le 8 Mai 1945. Peu de temps après que le 504th PIR fut renvoyée à Reims en France. Après un moment, le régiment fut envoyé à Berlin, en Allemagne, où il fut affecté à un avant-poste, avec pour instruction de garder une banque abritant de « faux » billets d'un dollar, puisque les soldats disaient que l'argent était des « faux » allemand, il ne pouvait être utilisé que pour allumer leur cigarette. Il n'a pas fallu longtemps avant que la police militaire n’arrive avec des camions et des pick-up pour prendre tout l'argent de la banque. Ce n'est qu'à ce moment-là qu’Herb et ses camarades parachutistes découvrirent que c’était bien des vraies devises américaines. Malgré tout, un soldat, originaire de l'Alaska, avait rempli ses poches avec des billets et il réussi à tout renvoyer chez lui. Après la guerre, il dit à Herb Adams que tout cet argent lui a permis d'acheter un bateau en Alaska.

 

Après la guerre, Herb Adams fit partie de la nouvellement formé « Honor Guard » appelé aussi « All American Guard » puisque tous ses membres provenaient de la 82nd Airborne « All American ».

Tous les membres de cette unité d'élite, Commandée par le Capitaine Howard A. Stephens, devaient être grand, 1m83, tous des parachutistes, tous blessés au combat, d'une apparence militaire impeccable, tous choisis par les sous officiers et officiers des différents Régiments de la 82nd Airborne Division.

Cet « Garde d’honneur » exclusif se composait de trois pelotons de quatre à huit sections d'homme. Leurs fonctions étaient de protéger le commandant suprême, le général Dwight D. Eisenhower, quand il était à son QG au Palais de Kleist à Berlin. Il s'agissait d’une assignation exceptionnelle, c'était la meilleure offre possible. Cette Unité d'élite avait des privilèges, parmi lesquelles :

- L'unité était cantonnée dans un endroit spécial.

- Ces hommes n’étaient jamais assignes aux travaux de cuisine, aux nettoyages, etc...

- Chaque soldat recevait quatre uniformes de parades et deux pairs de bottes de parachutistes.

- Chaque membre de cette Unité avait a sa disposition tous les civiles Allemands nécessaire pour maintenir leur équipement, que ce soit de laver leurs linges, repasser leurs uniformes, cirer leurs bottines et autres équipement de cuirs.

Les tours de garde étaient d’un jour pour deux jours de repos.

 

Herb se souvient de s'être attirer des ennuis alors que dans Berlin. Un jour, il était avec un copain au Monument de Brandebourg, lorsque deux policiers militaires russes ont commencé à faire des difficultés à Herb et à son ami. Heureusement, es Russes ne comprenaient pas l'anglais, et Herbert dit à son pote de se diriger vers un côté de la grande colonne, pendant que lui se dirigerait de l'autre côté. En effectuant cette manoeuvre, les deux américains frappèrent les russes sur la tête et leur prirent leurs armes, avant de s'enfuir à toute vitesse.

 

La rencontre suivant fut encore pire, car cette fois, deux MP Américains arrêtèrent Herbert Adams et son acolyte para, qui était originaire d'Alaska probablement pour avoir vendus leurs cigarettes sur le marcher noir. Les policiers avaient Herb et son ami sur le petit siège arrière de la "Jeep"

Herb portait un tout petit pistolet allemand 22 LR fixé sur une cheville. C'était une arme inhabituelle, qui avait deux barillets, et qui se pliait pour mieux être dissimulée. Herb et son pote savaient qu'ils étaient dans la merde ; Herb sortit son pistolet et en menaça les MP, qui éclatèrent de rire devant la situation. Quand Herb eut tiré une première fois, Les deux MP qui n'étaient pas si bêtes, décidèrent de coopérer et leur remirent leurs Colt .45. Herb et son pote dirent aux MP's de faire en voiture le tour du pâté de maisons, et qu'ils retrouveraient leurs armes près d'un monument. A ce moment, les deux parachutistes s'étaient volatilisés.

 

Enfin, vient le jour où Herbert fut sur le chemin du retour au pays.

Son unité fut envoyée dans un camp dans le sud de la France intitulé «Lucky Strike». De là, il s'embarqua sur un Liberty Ship et revenait vers les Etats-Unis. Le navire se heurta à un orage, il leur fallu attendre en mer pendant trois jours avant d'être autorisé à entrer dans le port de Boston. De là, il fut envoyée juste avant Noël 1945 au Camp Edwards et au Fort Devens. Herbert Adams et cinq autres soldats ont décollé pour le Maine. Pendant ce temps, tous leurs effets personnels ont été volés. Il a finalement été libéré le 30 Décembre, 1945.

Herbrt Adam reprit le cours de sa vie; Il rejoignit son épouse qui l’attendait avec impatience. Herb travailla une dizaine d’année à construire des maisons, toutes en bois. Après cela, il fonda sa propre entreprise, sa spécialité était la menuiserie fine et l’aménagement intérieur des maisons. Il fabriquait des meubles spécialement pour les maisons.

Beverly et Herbert eurent trois enfants, deux garçons et une fille. Ils ont aussi cinq petits enfants. Un de ceux-ci est militaire, sergent, et c’est déjà rendu en Irak.

 

Ses décorations sont : Combat Infantry Badge, Bronze Star, Purple Heart, Brevet de parachutistes, la Military Merit, la Good Conduct Medal, l’American Defense Medal, la European, African, & Middle East Thaters avec 4 Battle Stars : Anzio, Italy, Holland, Belgium, Germany, la Victory Medal et la Army Occupation medal, la Fourragere Belge, la lanière Orange des Pays Bas ainsi que l’ordre du Prince Willem.

 

Aujourd’hui, Herbert et Beverly Adams vivent toujours dans leur maison qu’ils ont achetée après la guerre à Worcester dans le Massachusetts. Il a aménagé dans sa cave un atelier de menuiserie et il adore fabriquer toute sorte de chose, pied de lampes, tabourets, petites tables, etc...

Il s’occupe aussi beaucoup d’une troupe de Scouts à Worcester. Enfin, Herbert accompagne fréquemment d’autres vétérans dans des écoles pour parler de son expérience de la guerre.

 

 

En haut:Herb et son épouse Beverly dans leurs maison.

 

 

 

En Bas:

Francis J. Gaudere, Headquarters Company, 119th Infantry Regiment, 30th Infantry Division et Herbert Adams portant les fleures à la cérémonie du 20 Août 2006 au Cimetière pour Veterans à Winchendon, Massachusetts, à l' occasion d'une ceremonie très special pour inaugurés le seule monument aux

Etats Unis en l' honneur des "Onze Héros" du 333ème Bataillon d' Artillerie de Campagne, qui furent torturés et massacrés à Wereth en Belgique par les SS le 17 December 1944.

 

Herb Adams pointe du doigt "sa" mitrailleuse.