. 1st ABTF .

AIRBORNE TASK FORCE

 

 

Carte opération Dragoon - Carte Opération 1st ABTF - Ordre de bataille

 

    L’opération Dragoon, l’invasion de la France méridionale, a été conçue dans une polémique.

Churchill n’en voulait pas, il savait que des allemands y étaient stationnés en vue de l’opération. Au lieu de cela, Churchill préconisait une poussée alliée dans les Balkans et ainsi couper l’herbe sous les pieds des soviétiques.

Cependant, le but de Roosevelt était l’Allemagne elle-même. Par conséquent, le président Roosevelt programma l’opération pour le 15 août 1944.

 

Le Lieutenant Général Lucian K Truscott commandant le VI Corps fut choisi pour mener la poussée principale. Ce fut déjà lui qui sorti le VI Corps du piège d’Anzio « Meat Grinder » et l’entrée dans Rome. Rattaché à la Force de Truscott, la 1st Airborne Task Force (1st ABTF) est une sorte de « Division », elle trouve son origine dans le regroupement de tous les éléments aéroportés disponibles sur le théâtre d’opération méditerranéen en février 44.

Elle fut activée le 11 juillet 1944 et est sous le commandement du Major Général Robert T Frederick. Après avoir formé en juin 1942 et dirigé la First Special Service Force, doit préparer l’engagement de sa Task Force dans la phase initial de l’opération Dragoon. Pour cette opération, la 1st ABTF composent la « Rugby Force ».

L’assaut de la 1st ABTF s’articule autour des missions suivantes : la mission de pathfinders, les missions Albatross et Canary pour les parachutistes et les missions Bluebird et Dove pour les planeurs.

 

<- Major Général Robert T. Frederick

 

De tous les éléments qui composent la 1st ABTF, c’est le 509th PIB qui avait le plus d’expérience du combat. Elle combattit en Afrique du Nord-Ouest française et combattit en Italie dont un assaut avec la Vth Army à Anzio.

Le 517th PRCT était la plus grande unité assignée au 1st ABTF. Elle était composée du 517th Parachute Infantry Regiment, du 460th Parachute Field Artillery Battalion et du 596th Airborne Engineer Battalion.

 

Les missions confiées à la Rugby Force sont :

1. Débarquer dans la région du Muy le 15 août à 4h15 et préparer puis couvrir l’arrivée des planeurs.

2. Interdire tout mouvement ennemi à partir du Muy et du Luc en direction des plages.

3. Appuyer le débarquement de la 36th Infantry Division en prenant à revers les défenses ennemies de Fréjus.

 

Pour ce faire 3 zones de parachutages (ou Drop Zone – DZ) au tour du Muy sont déterminées :

 

La DZ C pour le 509th PICT

La DZ A pour le 517th PRCT et le 551st PIB

La DZ O pour le 2nd IPBG

 

2 zones d’atterrissage pour les planeurs sont prévues (Landing Zone – LZ):

 

La LZ A calqué sur la DZ A.

La LZ O claqué sur la DZ O.

 

 

Les objectifs sont :

-Pour le 509th PICT : couper les lignes de communication et saisir les hauteurs situées au sud du Muy afin d’appuyer avec les pièces d’artillerie l’attaque de la ville par le 2nd IPBG.

 

-Pour le 517th PRCT : se saisir  les hauteurs au sud-est des Arcs et au sud-ouest du Muy ensuite capturer la Motte et les Arcs et interdire l’accès aux routes principales vers Vibaudan et Draguignan.

 

-Pour le 2nd IPBG : se saisir des régions à l’est de la Motte et prendre le Muy.

 

-Pour le 551st PIB, relever les éléments du 517th PRCT.

 

-Concernant les éléments débarquant par planeur, ils doivent amener du support artillerie et renforcer les unités parachutistes en fonction des difficultés de progression.


 

Les Pathfinders

 

La toute première mission de la 1st ABTF fut celle confié aux Pathfinders. Ils ont reçut pour mission de mettre en place le balisage des DZ.

Pour cela, 3 séries de C-47 décollent de Marcigliana vers 1h00 transportant 122 Paras.

L’objectif de la 1er série est la DZ C, elle comprend 1 officiers et 14 hommes du 509th PIB et 1 officier et 10 hommes du 550th GIB.

Pour la 2ème série, l’objectif est la DZ/LZ A, elle comprend 3 officiers et 33 hommes tous du 517th PIR.

Pour la 3ème série, l’objectif est la DZ/LZ O, elle comprend 4 officiers et 42 hommes tous du 1st Independent Parachute Platoon.

Ils ont bien évidemment tous reçut l’équipement nécessaire au balisage.

En théorie, une seule équipe suffit à baliser une DZ, mais avec les risques de pertes, et la présence des ennemis, ce sont 3 équipes qui sont envoyés sur chaque DZ.

 

Du fait des très bonnes conditions climatiques, les C-47 atteignent les côtes à l’heure prévue. Les tirs ennemis sont en outre très peu nourris.

Cependant, dès le franchissement des côtes, une importante nappe de brouillard contraint les pilotes à naviguer à l’estime et malgré les images en relief sur les écrans des radars SCR-717-C que les pilotes peuvent comparer avec des photos aérienne de la région, la série de tête transportant les 3 équipes de pathfinders devant être largués sur la DZ C, s’égare et doit reprendre une seconde navigation.

Ce n’est qu’à 3h43 que le 1er C-47 largue tout le stick et ce à la 4ème tentative.

Les 2 autres appareils finiront par larguer leurs sticks à l’issue d’une 6ème tentative.

Les 3 équipes sont larguées loin de leurs DZ, à plus de 15km à l’est sur une zone boisée et située entre Fréjus et Cannes.

 

Pour la 2ème série, la navigation est parfaite. Les sticks sont largués à 3h28 sur une zone boisé à 6km à l’est de la DZ A, dans le secteur de La Combe.

Malgré cela, les pathfinders sont désorientés et devront attendre le levé du jour pour estimer leur position.

A 8h00 du matin, alors que deux officiers quittent le groupe pour se repérer, le reste des pathfinders est prit à partie par les Allemands.

Les combats sont rudes et au bout de 45 minutes, les Allemands se replient.

Les hommes se regroupent, reprennent leurs matériels et se dirige vers la DZ grâce à un officier britannique de la mission Albatross lâché loin de sa DZ.

Ils finissent par rejoindre la DZ A et dans l’après-midi, ils installent les balisent afin de signaler la DZ pour la mission Canary et Dove.

 

Pour la 3ème série, les pathfinders britanniques sont largués sur la DZ/LZ O à l’heure prévue. L’équipe atterrit à 100m de l’objectif. Ils installent la balise mais les lampes holophanes ne serviront qu’à aider au rassemblement au sol. En effet, il y a un épais brouillard qui empêche la visibilité depuis les C-47.

 

En conclusion, la mission des pathfinders s’est révélée peu efficace. Seule la DZ/LZ O sera correctement balisé.


 

  Mission ALBATROSS

 

La mission « Albatross » est la mission la plus importante pour les parachutistes. 396 C-47 doivent larguer 5628 parachutistes. Ils décolleront en 10 vagues de plusieurs aérodromes en Italie. L’horaire prévu pour le largage est entre 4h23 et 5h09.

 

DZ C

 

Pour la DZ C, une première vague de 45 appareils décollent de Follonica. Ils transportent 600 hommes. Ils se composent du QG du 509th PIB, de la Compagnie A du 509th PIB, d’élément du QG du 463rd PFAB, de la batterie A du 463th PFAB (4 howitzers de 75mm), d’élément de la batterie D du 463rd PFAB (10 bazooka et des mitrailleuses) et enfin du 1st Platoon du 596th AEB.

 

Conformément au plan le parachutage a lieu à 4h21. Pratiquement tous les sticks sont largués sur la DZ C. La mission des paras est la prise des hauteurs au sud du Muy et le blocage de la route Le Muy - Sainte Maxime. Les hommes du 463rd PFAB assurent l’appui feu.

Entre temps, une deuxième vague est droppé sur la zone. 45 C-47 décollent de Grosseto avec 600 parachutistes à bord. Ils se composent des compagnies B et C du 509th PIB, des batteries B et C du 463rd PFAB (avec 8 howitzers de 75mm) et des éléments ainsi que d’un peloton de la compagnie D du 463rd PFAB.

300 paras vont se retrouver dans la région de St Tropez. Un avion larguera même son stick au-dessus de la mer, il n’y a aucun survivant et la compagnie B perd son commandant, le  capitaine Ralph R. Miller. Les paras  qui ne sont pas victime de l’erreur atterrissent dans un rayon de 11km autour de la DZ C.

Le Capitaine Jess H. Walls de la Compagnie C du 509th PIB prend le commandement des hommes. Elle sera rejointe par plusieurs paras de la compagnie B sur la colline la Belle Isnarde.

Ils subiront entre 5h50 et 7h30 le bombardement naval précédent le débarquement de la 3rd Infantry Division sur la plage de Pampelonne.

 

Au niveau de la DZ, 60% du matériel a été retrouvé et dès 7h00, un canon est opérationnels puis deux autres en fin de matinée.

Un appui feu est alors disponible pour l’attaque du Muy. Sur la route Sainte Maxime – Le Muy dans le secteur des Preyres, les artilleurs de la batterie D installent un point d’appui avec leurs bazookas et mitrailleuses en direction du Sud. Le PC est installé aux Hauts Pétignons.

 

Du côté du Capitaine Walls, les paras approchent de St Tropez et de sa citadelle. A 14h00, les paras avec l’appui des résistants donne l’assaut. A partir de 15h30, ils reçoivent le renfort du 15th RCT débarqué des plages de Pampelonne.

 

Du côté de la DZ, les paras du 509th PIB tentent de rejoindre Le Muy par le pont de la rivière Nartuby. Il est 17h00 quant une patrouille atteint enfin la ville toujours aux mains des Allemands. Du côte du 463rd PFAB, un quatrième canon est disponible. Les hommes du 509th PICT s’installent pour la nuit. Ils se préparent à l’attaque du Muy car les paras britanniques ont échoués dans leur mission de libérer la ville.

Du côté de St Tropez, il est 17h00 quand les Allemands hissent le drapeau blanc sur la citadelle et 20h00 quand les derniers défenseurs se rendent.

Les américains feront 190 prisonniers. Les paras ont à déplorer la perte de 3 hommes et plusieurs blessés.

En ce qui concerne les batteries B et C du 463rd PFAB, ils tombèrent à près de 6km au sud de St Tropez. 5 canons sont mis rapidement en batterie et avec les hommes de la 3rd Infantry Division, ils participeront à la prise de 3 batteries allemandes. Seulement quelques éléments du 463rd PFAB participèrent à la prise de St Tropez. Les artilleurs comptent 2 tués et une dizaine de blessés.

 

 

DZ A

 

Pour la DZ A, une 1ère vague de 45 C-47 décollent de Ombronne. A bord, 720 parachutistes du 2ème Bataillon du 517th PIR. Il y a également le QG du 517th PIR ainsi que la 2nd Platoon de la 596th AEB.

Il est 4h35 quand les sticks sont largués. Mais le saut est mauvais ce qui a comme conséquence la grande dispersion des hommes. Seulement 1/3 des effectifs est suffisamment près de la DZ que pour atteindre les objectifs dans le secteur de la Motte et la route de Draguignan.

Les hommes des compagnies D et E et de l’État-major du bataillon atterrissent sur la DZ A et sur le village de la Motte.

Ceux de la compagnie F, de l’État-major du bataillon et du 2nd Platoon de la 596th AEB se retrouvent sur une zone à l’est du Muy.

L’autre partie des troupes, sous les ordres du Major Forrest Paxton se retrouve sur une zone à 2.5km au sud du Muy. Après regroupement, les parachutistes rejoignent leurs objectifs en luttant contre un ennemi en faible nombre.

 

Une deuxième vague de 45 avions quitte l’Italie pour atteindre cette même DZ à 4h40. Plus de 700 paras du 3ème bataillon du 517th PIR du Lieutenant Colonel Melvin Zais et du 3rd Platoon de la 596th AEB du lieutenant Fred Zavaretto sont à bord.

Pour cette vague, le parachutage est encore plus dispersé. 480 paras se retrouvent en trois groupes dans un rayon de 3 à 5km autour du village de Fayence. Un groupe se compose du Lt-Col Zais et de la compagnie I qui atterrissent dans le secteur de Seillans. Un deuxième de plus de 60 paras se retrouve à Tourettes avec le capitaine Joseph McGeever du HQ bataillon. Le troisième groupe est celui du Lieutenant Howard Hensleigh et sa compagnie G perdue à plus de 40km de la DZ A. 260 autres, pour la majorité de la compagnie H et du 3rd Platoon du 596th AEB, atterrissent dans la vallée de La Camiole entre Fayence et Callian.

Sous les ordres du lieutenant Ludlow Gibbons qui commande la Compagnie H, ils se rassemblent au château de Camiole à Callian.

 

Une troisième vague de 45 C-47 transportant 450 artilleurs du 460th PFAB (sans la batterie C) quitte l’aérodrome de Montaldo. Ils doivent apporter un support d’artillerie sur la DZ A après un largage à 4h45. Le largage est précis. Dès le lever du jour, 6 canons de 75mm sont en batterie. Près de 100 paras avec 4 canons furent parachutés trop tôt et se trouvent à Fréjus.

Sous les ordres du Major Edward C. Frank Jr, ils réussissent à regrouper deux canons et neutralisent également  les troupes allemandes qui tentent  de rejoindre la côte là où débarque la 36th ID (secteur de Saint Raphaël)

 

Une quatrième vague composé de 45 C-47 décollant de Canino transportant 670 paras du 1er bataillon du 517th PIR du Major William J. Boyle et 120 de la batterie C du 460th PFAB qui atteignent la DZ A à 4h50.

Le parachutage est fortement dispersé et seule une centaine d’hommes de la compagnie A atterrissent dans un rayon de 2km autour de la DZ. La majorité des hommes est éparpillée dans les secteurs de Trans en Provence, de Draguignan, des Arcs et de Lorgues. Sur la région de Lorgues, les paras des compagnies B et C essayent par tous les moyens de rejoindre le secteur des Arcs.

 

Du côté de la DZ, les paras mettent en place au château de Valbourges, une infirmerie pour prendre en charge les premiers blessés et y rassembler les premiers prisonniers.

Un dépôt de carburant du côté de Sorbine, entre Valbourges et Sainte-Rosaline, est pris après un court combat. Avant d’être fait prisonniers, les Allemands réussissent à détruire un des huit réservoirs.

Les hommes du capitaine John McKinley, commandant de la compagnie F, rejoignent hâtivement leur objectif, le village de la Motte. Le village est libéré dès 9h00. Des contacts sont pris avec les parachutistes britanniques tombés dans le secteur et la DZ O.

 

Les paras du Major Paxton quant à eux se dirigent également vers la Motte pour atteindre la route de Trans-en-Provence et le PC du 517th PRCT aux châteaux de Sainte-Roseline. Dans le cloître est organisé un poste de premier secours sous les ordres du chirurgien du 517th PIR le Major Paul Vella.

En fin de journée, 300 paras du 2nd Bataillon sont disponibles.

Dans la journée, 90% des paras tombés dans le secteur de Fayence se regroupent. Par une marche forcée de nuit passant par Bagnol en Forêt, un groupe de près de 400 hommes rejoignent le DZ. Se groupe sous les ordres de capitaine McGeever et du lieutenant Gibbons, il est rejoint par plus de 80 paras britanniques des 4th et 5th Para Battalion tombés eux aussi dans le secteur.

Le groupe du Lt-col Zais rejoint la DZ en passant par le village de Callas.

Le 16 août dans la matinée, le régiment a rejoint son secteur et est prêt à combattre pour son objectif initial : Le village des Arcs.

 

Du côté des paras des compagnies B et C, la progression est difficile et lente par les chemins de campagne car les Allemands sont à leur trousse. Après plusieurs accrochages surtout dans le secteur des Arcs, ils finissent par rejoindre le PC de Ste Roseline par petits groupes dans la nuit du 15 au 16 août pour les premiers et la soirée du 16 pour les derniers.

 

Le 16 août au matin, des contacts sont établis entre des paras du 2nd Battalion et des paras britanniques dans les environs du village de la Motte. L’ensemble des paras du 517th PRCT étant maintenant en France, des reconnaissance sont envoyées pour établir des positions sur les hauteurs en direction de Draguignan, des Arcs et au sud de la voie ferrée Toulon -  Nice. L’objectif de Roquerousse est atteint dans l’après midi. Les paras de la compagnie A et du Mortar Platoon du QG du 1st Battalion y installent des mortiers en direction de Vidauban.

 

Dans la journée, les abords des villages de Trans en Provence sont atteints. Aux Arcs, les hommes du Major Boyle réussissent à traverser le village et à atteindre le secteur de la gare en fin de matinée. Un canon Pack Howitzer du 460th PFAB est mis en batterie sur le pont de la gare pour bloquer la route venant de la RN7. Ce canon est détruit dans l’après midi. Dans la soirée, les 50 paras retranchés dans le secteur doivent se replier en dehors du village. Alors que le soleil se couche, le Colonel Rupert D. Graves sait qu’il ne dispose que de 500 paras de son 517th PRCT. Heureusement pour lui, les Allemands n’offrent que peu de résistance à l’exception du sud aux Arcs où les Allemands reçoivent des renforts venant de Vidauban.

 

DZ O

 

La première vague en direction de cette DZ décolle de Galera. 36 C-47 emmène 450 paras des QG du 2nd Independent Parachute Brigade Group (IPBG) et du QG de la 1st ABTF. Ils sont parfaitement largués à 4h54 grâce à l’excellent travail des pathfinders.

 

La seconde vague se compose de 18 appareils transportant 350 paras des 5th et 6th Para Battalion prévus pour atterrirent à 5h00. Le parachutage est également précis sauf pour certains paras du 5th qui furent largués dans le secteur de Fayence à cause d’une panne électrique du système de guidage de l’un des avions de tête.

 

Une troisième vague de 36 appareils décollent de Ciampino avec à leurs bords 494 paras du 4th Para Battalion.

Cette vague sera marqué par de nombreuse erreur de largage. Ce qui entraîne que la moitié des effectifs est dispersé dans le secteur de Fayence, Callas et Saint-Paul-en-Fôret, l’autre moitié sur la DZ O à 5h05.

 

La quatrième vague se compose de 27 C-47 transportant 350 paras du 5th Para Battalion (PB). Ils sont largués à 5h14 sur la DZ O.

 

Ces différentes vague permettent la prise da la ville de Mitant et aussi la mise en place  de l’état-major de la 1st ABTF. Le poste de commandement est actif à 5h52 dans une maison appartenant à la famille Lavagne et se situant au Mitan.

Dès 8h20, des contactes radio sont établis avec la 36th Infantry Division débarqué sur la plage de Saint-Raphaël.

 

80 allemands seront fait prisonniers au domaine de Clastron au nord ouest du Muy par les parachutistes du 6th PB. Les prisonniers seront ramenés au Mitan pour y être interrogés et internés.

Des contacts sont établis avec le 517th PRCT près de la Motte.

Des paras atteignent le secteur des Serres à l’ouest du Muy. Mais ils piétinent devant le Muy par manque de soutient d’artillerie. Cette artillerie devant arriver avec les planeurs de la mission Bluebird.

Le pont, sur la Naturby ne sera pris que dans la soirée du 15 août après l’arrivée des planeurs.


 

  Mission BLUEBIRD

 

Comme en Normandie, les planeurs allaient être utilisés de façon séparée du reste des parachutages.

La première mission des planeurs est d’acheminer un support d’artillerie et des moyens radio sur la DZ/LZ O.

37 Waco sur les 40 prévus décollent de Voltone à partir de 5h58 et transporte le reste de la 64th British Light Artillery Battalion et un contingent du QG de la 1st ABTF épaulé par des éléments de la 512th Airborne Signal Company.

 

Le brouillard étant moins dense, les Wacos sont finalement largués à 9h26.

Sur les 37 planeurs, 4 manque : un s’est désintégré au dessus de la Méditerranée suite à une rupture du fuselage, un autre à du amerrir suite à une rupture de la corde de remorquage, un troisième a atterrit loin de sa DZ et enfin un quatrième qui ne fut jamais largué, son C-47 suivant par erreur des planeurs Horsa faisant demi-tour.

 

Sur la LZ, le matériel et les hommes se trouvant à bord des Wacos apportent à l’État-major de la 1st ABTF des moyens radio puissants permettant au Major General Frederick de coordonner les différentes missions et des nouvelles pièces d’artillerie.

Le 16 août au matin, vers 10h, le General Frederick donne l’ordre de la prise de Muy. La veille, les Britanniques et en soirée le 550th GIB échouèrent.

Vers 16h, l’attaque est lancée. Au bout d’une heure de combat, il reste un nid de résistance allemand situé en haut du clocher de l’église. Ils interdisent tout mouvement dans la ville.

Après un tir nourri en direction de ce clocher, les américains investissent l’église. Ils en ressortent avec 3 prisonniers.

En quelques instants, la vie reprend au Muy et la population sort dans les rues pour acclamer les libérateurs.

Une unité américaine venue des plages de débarquement arrive quelques instants plus tard et prend en charge les prisonniers.

 

La mission BLUEBIRD connaîtra une deuxième phase suite à l’échec du largage des planeurs Horsa. Les 35 planeurs re-décollent de Tarquinia à 15h04. Après un vol sans problème, les 37 planeurs atterrissent sur la LZ O à 17h49. (L’Horsa atterrit par erreur en Corse ainsi que le Waco qui a fait demi-tour participe aussi à l’opération)

 

 

MISSION CANARY

 

Cette seconde mission de parachutage marque le premier saut diurne des troupes aéroportées de l’armée des États-unis. C’est aussi le premier saut de combat des hommes du 551st PIB. 41 C-47 décollant de Montaldo transportent 736 parachutistes. Le bataillon est largué sur la DZ A.

Le saut s’effectue entre 18h04 et 18h10 , et seul 17 paras se blessèrent.


 

Mission DOVE

 

Le dernière mission de la journée est la plus importante du 15 août en effet, 332 C-47 doivent acheminé sur la LZ A 332 planeurs Waco avec à bord 2238 hommes, 25 canons et 166 véhicules.

Il y eu 7 vagues qui se suivirent.

 

La 1ère se compose de 48 Waco transportant le 550th GIB pour la LZ O et décolle de Follonica à partir de 15h35.

 

La 2ème vague se compose de 12 Waco transportant  le 550th GIB pour la LZ O et 36 Waco transportant le 602nd GFAB pour la LZ A et décolle de Grosseto.

 

La 3ème vague se compose de 30 Waco transportant le 602nd GFAB et 18 transportant la Antitank Company du 442nd « Nisei » Infantry Regiment. Elle décolle de Ombrone entre 16h10 et 16h46.

 

La 4ème vague se compose de 26 Waco pour la 442nd « Nisei » direction la LZ A, de 5 Waco transportant la 512nd Airborne Signal Company direction la LZ O et de 16 Waco pour la compagnie A du 2nd Chemical Mortar Battalion direction la LZ O. Elle décolle de Orbetello

 

La 5ème vague se compose de 14 Waco pour la compagnie A du 2nd Chemical Mortar Battalion, de 8 Waco pour la 512nd Airborne Signal Company et de 25 Waco transportant la 676th Medical Collecting Company du 164th Medical Battalion chargé d’établir un hôpital de campagne au Mitan. Elle décolle de Canino vers la LZ O

 

La 6ème vague se compose de 34 Waco pour la 887th Airborne Aviation Engineer Company, 18 Waco pour le QG de la 1st ABTF et de 6 Waco pour la Military Platoon de la 1st ABTF. Elle décolle de Galera direction la LZ O

 

La 7ème vague décolle de Ciampino à 15h10 direction la LZ A. Elle se compose de 10 Waco transportant la 887th Airborne Aviation Engineer Company, de 30 Waco transportant la compagnie D du 83rd Chemical Mortar Battalion et de 7 Waco transportant le Division Order Detachment.

 

La 1er vague va essuyée une série de revers qui vont lui faire perdre du temps. Tout d’abord, elle rencontre sur sa route les C-47 transportant le 551st PIB pour la mission Canary à peine après avoir franchit la côte Italienne. Ensuite, c’est le C-47 de tête qui doit rebrousser chemin, le Waco qu’il traîne ayant un problème. Mais c’est l’ensemble du groupe qui fait demi-tour. Après avoir compris l’erreur, l’ensemble des C-47 refait un demi-tour. Ce retard provoque un dépassement de la 2ème vague qui passe première.

Cette « seconde » vague connais également des problèmes ils seront largués prématurément.

4 planeurs doivent amerrir près des côtes françaises, on ne retrouvera que 12 survivants.

Une fois la côte française franchie, les premières vagues reçoivent les signaux des balises. Les LZ sont facilement identifiable grâce aux panneaux fluorescents disposés en T et aux fumigènes.

Dans les airs, le désordre est total, entre 18h27 et 19h05, c’est pas moins de 3 à 4 groupes qui se retrouvent simultanément au-dessus des LZ.

Pour éviter les collisions aériennes, les avions des dernières vagues doivent passer au-dessus des premiers afin de pouvoir effectuer en sécurité les largages des planeurs. A ces moments critiques, plusieurs étages de planeurs se trouvent dans les airs simultanément avec en finales des largages à des altitudes trop importantes, 2000 et 3000 pieds au lieu des 1000 pieds normalement prévus.

Dans le ciel, c’est chacun pour soi. Quelques Waco se percutent en vol entraînant les équipages vers un destin tragique.

En plus, les Waco qui parviennent à atterrir doivent manœuvrer entre les « asperges de Rommel », les planeurs au sol, les troupes et le matériel qui encombrent la LZ.

Sur l’ensemble des planeurs, seulement 30 seront totalement récupérable.


 

  Mission EAGLE

 

La dernière mission « officielle » a pour objectif de parachuter le 16 août l’ensemble du matériel nécessaire pour que les troupes isolées au sol puissent tenir 7 jours. 130 C-47 décollent à 7h55 avec 246 tonnes de matériels et de munitions. Le matériel est conditionné dans des containers placés dans les carlingues ou dans les pacaracks des C-47.

Chaque appareil emmène aussi 5 hommes du 334th Quater-Master Depot Supply Company pour le largage. Ils arrivent sur zone entre 10h04 et 10h35 pour les derniers.

Le résultat de ce parachutage est très mitigé. En effet, la maladresse et le manque de pratique des hommes du 334th entraînent un parachutage toute les 2 minutes au lieu des 30 secondes requises. Près de 1700 containers de matériels arrivent au sol mais le rallongement des temps de largage  a pour conséquence un dispersement important du matériel. De plus, la proximité entre les DZ A et O provoque un mélange entre le matériel américain et britannique. Très peu d’unités sont capables de retrouver rapidement leur matériel.

Cette mission EAGLE sera la dernière opération aéroporté « officielle » planifiée dans le cadre de l’opération Dragoon.

Pourtant, le 17 août, trois missions sont effectuées en urgence pour la délivrance de 60 tonnes de matériel.

Il y eu d’abord la mission FLAMINGO, 9 C-47 largueront sur la DZ O  des rations à 1h12. Ensuite la mission CULL, 10 C-47 largueront  sur la DZ O du matériel médical et de transmission à 10h49 et enfin la mission HAWK, 20 C-47 toujours pour la même DZ.

 

Malgré le succès de l’opération Dragoon dans son ensemble, le bilan de l’opération aéroportée est pourtant négatif, En effet, 60% des paras US atterrissent trop loin de leur secteur, le chiffre est de 40% pour les Anglais. En conclusion, la précision de l’atterrissage des paras et des planeurs est déplorable et le fiasco n’a été évité qu’en raison du manque de réaction de l’ennemi. Ce demi-échec est habilement dissimulé par les rapports optimistes de l’Airforce, qui n’a pourtant pas brillé par la précision de sa navigation.

Les résultats de Dragoon, satisfaisants en apparence, encouragent donc les partisans des troupes aéroportées à envisager rapidement d’autres opérations en Europe.

 

Après l’opération Dragoon, la 1st ABTF reçut l’ordre de libérer Cannes et Nice et de sécuriser des positions stratégiques dans les Alpes Maritimes le long de la frontière Franco-Italienne.

 

La 1st ABTF fut dissoute en novembre 44 à l’occasion de Thanksgiving et ses unités envoyées à Soissones où la chaleur du sud fut remplacée par le froid des Ardennes.